Le manque de flexibilité du nucléaire belge

En 2020, les éoliennes de la mer du Nord ont été arrêtées parce que le nucléaire belge n’était pas pilotable, donc que sa puissance ne pouvait pas être diminuée pour donner la priorité à l’énergie renouvelable.

Nos amis français nous répliquent que certains de leurs réacteurs sont tout à fait flexibles et peuvent adapter leur puissance à la demande.

Cet article répond donc à cette question !

Il y a deux méthodes de régulation de la réaction de fission par l’absorption de neutrons : grâce aux barres de contrôle1, qu’on monte ou qu’on descend, ou par la régulation de la concentration en bore dans l’eau du circuit primaire.

Sur certains réacteurs français, les barres de contrôle permettent de faire du « suivi de charge2 », en adaptant la puissance en continu. Chez nous, ces barres, qui sont nécessaires pour les arrêts complets et d’urgence des réacteurs, sont conçues différemment et ne permettent pas de faire ce suivi de charge.

Pour la modulation, il ne nous reste en Belgique que la modification de la concentration en bore, qui est beaucoup moins souple et génère de sérieuses restrictions expliquées par l’AFCN. En particulier pour diminuer la concentration en bore, il faut traiter et diluer de grandes masses d’eau.

Dans un document de l’AFCN, à la page 26, M. Frank Hardeman déclare :

« La raison technique exacte de l’existence d’une limitation de la modulation des réacteurs nucléaires si l’on n’utilise que le contrôle de la concentration en bore.

En cas de modulation de puissance, la puissance peut uniquement être réduite ou augmentée en adaptant la concentration en bore dans l’eau primaire. En cas de faibles concentrations, il faut introduire beaucoup d’eau dans le circuit primaire ou en évacuer beaucoup. [Il faut donc également diluer pour diminuer la concentration]. Cela entraîne de nombreux flux d’eau usée supplémentaires, ce qui présente des limitations opérationnelles.

À un moment donné, le traitement ne peut plus se faire correctement : c’est pourquoi la modulation n’est pas autorisée en cas de faibles concentrations en bore dans l’eau primaire. »

Les grey control rods (barres grises) sont des barres de contrôle1 utilisées dans les réacteurs où la puissance est contrôlée en continu : on appelle cela le “suivi de charge ». Ce n’est pas prévu en Belgique où ces barres de contrôles ne sont pas présentes.

Les limitations, assez restrictives, de durée et de fréquence des modulations  sont expliquées dans l’annexe 2 du document de l’AFCN, à la page 43 :

  • Modulation étendue :
  • Possible sur Doel 4 et Tihange 3
  • La réduction maximale de la puissance est de 50 % de la puissance nominale
  • La puissance (une fois réduite) doit rester constante pendant la modulation (pas de suivi de charge)
  • Maximum de 30 modulations par cycle [de combustible]
  • La durée maximale d’une modulation est de 72 heures
  • Le temps minimum entre 2 modulations est de 72 heures
  • La concentration en bore de l’eau primaire doit être supérieure à 200 ppm3.

Notes :
(1) Les barres de contrôle sont des barres métalliques chargées en certains éléments qui absorbent les neutrons, ce qui permet de réguler la réaction de fission. Les barres grises ont un coefficient d’absorption des neutrons adapté au suivi de charge. Les barres « belges » absorbent plus de neutrons, et servent à l’arrêt rapide, pour la maintenance ou dans les cas d’urgence.

(2) « Load following » se traduit par « suivi de charge », une pratique utilisée chez EDF sur certains réacteurs.

(3) Donc pas possible en fin de cycle du combustible, soit durant de nombreux mois avant la fin du cycle complet de 4,5 ans.

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Les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR)

Mis à jour le 16/12/2023

C’est trop tard pour le climat, plus cher que les réacteurs de 3ème génération, moins décarboné que les renouvelables par € investi, dépendant de l’étranger pour l’approvisionnement en l’uranium1, produisant plus de déchets et comportant autant si pas plus de dangers !
La production de déchets radioactifs (plus dangereux) est proportionnellement plus grande et on craint des fuites de neutrons à travers les parois plus minces2 .

Certains prétendent que les SMR3 demandent moins d’eau de refroidissement, ce qui reste à prouver; il faut cependant préciser qu’il existe différents types de SMR en développement, les modèles Américains Nuscale et Français Nuward sont à eau pressurisée, comme la plupart des réacteurs commerciaux actuels, ainsi que ceux des sous-marins nucléaires. Le futur prototype Belge du CEN à Mol sera à neutrons rapides, et refroidi avec un alliage de plomb, un système de refroidissement qui d’après eux pourrait résister à une panne de courant – mais brièvement alors, car le plomb risque de se figer, si la réaction s’arrête et que le courant de chauffage n’est pas rétabli ! Le CEN prétend qu’il ne nécessite pas (ou moins) d’eau, utiliserait de l’uranium non-enrichi, et pourrait recycler des déchets nucléaires. On demande à voir le prototype, au plus tôt en 2035. Et comme les parois de protection sont plus minces que dans les réacteurs classiques, ces neutrons rapides pourraient fuir encore plus que les neutrons lents émis à travers les parois des SMR à eau pressurisée4. Notons que les gros réacteurs à neutrons rapides n’ont pas eu le succès escompté, il en reste trois connectés au réseau électrique en 2020 sur la planète (sur +- 400 !), les autres ont été arrêtés, comme Superphénix… Nous ne pensons pas qu’un réacteur à neutrons rapides soit plus sûr et produise des déchets plus propres, en particulier parce qu’il produit et utilise du plutonium.

Perte des économies d’échelle : l faudrait construire des SMR en très très grand nombre pour (peut-être) en diminuer (un peu) les coûts, et ce n’est pas envisagé à ce jour. Les projets SMR actuels coûteront proportionnellement (beaucoup) plus cher que les grosses installations nucléaires actuelles (3ème génération).
Nous ne voyons donc pas bien l’intérêt de remplacer une centrale nucléaire par une grappe de 3 à 10 SMR sur le même site; l’autre option est de disséminer des SMR dans le territoire pour remplacer les anciens réacteurs qui sont de l’ordre de 10 fois plus puissants.
Cela pourrait sembler rationnel de les installer près des zones industrielles énergivores, par exemple les aciéries, comme source d’électricité et de chaleur5.
Mais la multiplication et la dispersion des SMR, même en quantité limitée, générera plus de transports de matières dangereuses à proximité de la population dans notre pays densément peuplé, plus d’enquêtes publiques avant l’implantation, plus de zones à protéger contre les intrusions, le terrorisme et la prolifération éventuelle…

L’utilisation possible de SMR sur des bases militaires ou leur présence dans des zones en conflit posera des problèmes de sécurité, comme en Ukraine actuellement (Zaporijja), et en Arménie ou en 2020, lorsque l’Azerbaïdjan à envoyé un missile en direction du réacteur nucléaire Arménien de Metsamor, qui a heureusement pu être intercepté en vol.

On pourrait croire que, vu les quantités de matières radioactives plus petites, les accidents éventuels seraient moins graves
… Mais ils seraient, malgré tout, susceptibles de polluer une zone très étendue : un tiers ou un dixième de Fukushima, ou de Tchernobyl dans un pays densément peuplé comme la Belgique, ce serait quand-même une catastrophe qui ruinerait complètement le pays6 et qui en rendrait une grande partie totalement inhabitable pour une durée extrêmement longue. Le retour des habitants après quelques années n’est qu’un mythe qui se ferait au mépris de la santé de ces cobayes crédules.
La probabilité d’accident(s) augmentera proportionnellement au nombre de SMR en activité; en fait il y a là une inconnue, mais nous devrions respecter le principe de précaution, un accident peut toujours se produire.
On ne parle pas pour le moment de SMR au Thorium, moins susceptibles d’accident grave, mais qui posent d’autre problèmes notamment celui de la prolifération, et qui ne sont pas encore au point. Pour rappel, les réacteurs au Thorium ont été étudiés depuis les années 1960… sans succès. Tous les projets industriels ont été abandonnés depuis des années.

Les spécialistes de Stanford ont récemment démontré que les SMR génèrent proportionnellement plus de déchets encore plus dangereux…
Ces SMR ne sont en aucun cas une solution au problème insoluble de la gestion des déchets
, ni de l’extraction de l’uranium très polluante et énergivore, y compris en énergies fossiles… souvent dans des pays très éloignés et pas toujours fiables (Kazakhstan, Russie, Mongolie, etc.).
Le modèle belge de réacteur à neutrons rapide, tel que décrit dans les articles ci-dessous, prétend exploiter le stock d’uranium pendant des milliers d’années alors que le stock actuel d’uranium sera épuisé dans un siècle avec les réacteurs existants. Cela semble supposer que le SMR du CEN fonctionne comme un surgénérateur, qui produirait son propre combustible sous la forme de plutonium, un élément très toxique et dangereux, il en restera une quantité non-négligeable dans les déchets qui seront quand-même produits. Contrairement aux désinformations sur le plutonium 239, celui-ci , grâce à son descendant principal l’Uranium 235, ne génère pas de la radioactivité pendant 24 000 ans, mais pendant plusieurs milliards d’années7….

Étant donné les différences de coût et le caractère peu décarboné du nucléaire un € investi dans le nucléaire économise beaucoup moins de CO₂ que le même € investi dans les énergies renouvelables ou les économies d’énergie.
Concernant les recherches sur la faisabilité d’un SMR en Belgique, l’investissement serait de 100 millions pour les études du CEN, En 2021 De Croo parlait 2021 d’un milliard d’euros pour le projet SMR d’ici 2030, la ministre Tinne Van Der Straeten dit dans l’article ci-dessous qu’un petit réacteur serait construit à Mol vers 2035, un prototype de démonstration très tardif !
Nous apprenons ces jours-ci que le premier ministre actuellement en exercice envisage de repousser Tihange 3 et Doel 4 jusqu’en 2045 et prolonger éventuellement aussi Tihange 1 au delà de 2025, peut-être parce qu’il se rend compte que les fameux SMR belges ne seront pas prêts à temps…

Les articles ci-dessous montrent l’échec économique du projet américain Nuscale, et les balbutiements du projet français Nuward. Pour se justifier, les pro-nucléaires français disent qu’un prototype est toujours cher, et qu’ils vont disperser ensuite jusqu’à 200 SMR de par la France… Peut-être pour palier l’échec probable de l’EPR ?

Panorama mondial des SMR dans le World Nuclear Status Report dans l’édition 2022 page 26 on peut lire que les SMR arriveront avec beaucoup de retard, souvent plus cher que les réacteurs de 3ème génération !
La version anglaise 2023 du World Nuclear Report est sortie le 6 décembre 2023, au chapitre des SMR, à la page 316, on apprend que malgré 86 projets de recherche, « les seuls SMR déployés au cours des deux dernières années sont les deux réacteurs à haute température refroidis au gaz en Chine. [Effectivement, le 06/12/2023 : un SMR refroidi au gaz vient d’être mis en service en Chine ! ] Les deux réacteurs [flottants] KLT-40S en Russie sont entrés en service en 2020 … Les petits réacteurs modulaires, du fait qu’ils sont conçus pour produire moins d’électricité que les réacteurs de conception standard, seront nécessairement confrontés à des défis économiques plus importants. Par rapport aux grands réacteurs, les SMR seront plus coûteux par unité de capacité installée et produiront une énergie plus coûteuse. La tendance des concepteurs de SMR à s’orienter vers des puissances de conception plus importantes – la Corée du Sud passant d’une conception de 100 MW à une conception de 170 MW, Rolls-Royce proposant une conception de 470 MW – prouve l’importance continue des économies d’échelle. Cependant, même en augmentant la puissance de sortie, les SMR ne sont toujours pas rentables. Le cas de NuScale, dont le coût est estimé à environ 20 000 dollars par kW de capacité installée, illustre le coût des SMR. Tous les modèles de SMR sont développés avec d’importantes sommes d’argent public. La question reste de savoir pourquoi les gouvernements continuent d’investir dans une série de technologies qui semblent vouées à l’échec commercial. »

C’est trop cher, trop tard, trop peu décarboné, cela ne va pas dans le sens de l’indépendance énergétique1, et cela retardera encore la transition énergétique en détournant des montant qui seraient bien mieux investis dans le renouvelable, la rénovation du bâti, les économies d’énergies.


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Les derniers articles de presse

Le « Canard Enchaîné » du 15/11/2023 montre l’échec économique du projet américain Nuscale, et les balbutiements du projet français Nuward. Aux USA le secteur privé jette l’éponge, en France, le contribuable continuera à payer les prototypes d’Emmanuel Macron, « quoi qu’il en coûte »…

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Le “petit” nucléaire n’est pas à l’abri des déboires du “gros”, comme l’EPR français

Source « Le Monde » 10/11/2023
La société américaine NuScale Power, spécialisée dans le développement de petits réacteurs nucléaires modulaires, a annoncé, jeudi 9 novembre, l’abandon du projet d’installation de sa première centrale électrique de taille industrielle, faute de clients. »
PDF de l’article disponible ici

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Tinne Van der Straeten rappelle à l’ordre le Centre d’étude de l’énergie nucléaire

Source « 7 sur 7 » 22/11/2023 
La ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), a rappelé à l’ordre, par courrier et à la Chambre, le Centre d’étude de l’énergie nucléaire SCK CEN à Mol. Ce dernier et la ministre l’ont confirmé mercredi.
La raison de cette critique [de Tinne Van der Straeten] est un accord de coopération récemment conclu. Au début du mois, la Belgique a rejoint un consortium international pour développer les SMR – les petits réacteurs nucléaires modulaires. Une déclaration d’intention a ensuite été signée en présence du Premier ministre Alexander De Croo et du président roumain Klaus Iohannis. Normalement, un petit réacteur sera construit à Mol d’ici 2035-2040. [De Croo parlait en 2021 d’un milliard d’euros pour le projet SMR d’ici 2030]
C’est à propos de la conclusion de cet accord que la ministre exprime aujourd’hui plusieurs inquiétudes. Le gouvernement fédéral a décidé l’année dernière d’investir 100 millions d’euros dans la recherche sur les petites centrales nucléaires du futur. Celles-ci seraient plus sûres, produiraient moins de déchets et émettraient moins de CO₂

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Voici la centrale nucléaire du futur qui pourrait alimenter (beaucoup mieux) la Belgique en électricité
Source ; RTL 24/11/2023
Comment produira-t-on de l’électricité à l’avenir ? Après avoir annoncé la fermeture puis la prolongation de certaines centrales atomiques, le gouvernement fédéral investit dans la recherche sur les petits réacteurs modulaires. Une technologie nucléaire présentée comme celle du futur. A Mol, le centre d’étude nucléaire développe un modèle de démonstration avec quatre partenaires internationaux. Une expérience unique au monde qui permet de mieux utiliser les ressources en uranium et même de recycler d’anciens déchets nucléaires.
Détails du projet sur le site du CEN


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Références

(1) Il n’y a pas d’uranium en Belgique, nous dépendons du contexte géopolitique !
Dans le passé, en tout cas en 2022, une partie non-négligeable (jusqu’à 40 %) de l’uranium enrichi utilisé dans les réacteurs belges venait de Russie, ou passait par des sociétés contrôlées par la Russie, par exemple au Kazakhstan.

(2) Une étude de Stanford montre qu’il y aura proportionnellement plus de déchets et plus irradiants que dans les réacteurs classiques
Cette étude est surtout basée sur les PWR, mais la plupart des conclusions peuvent s’appliquer au nouveau projet de SMR belge.

(3) Définitions sur Wikipedia (il y a plusieurs types de SMR!)
EN https://en.wikipedia.org/wiki/Small_modular_reactor
FR https://fr.wikipedia.org/wiki/Petits_r%C3%A9acteurs_modulaires

(4) Dans les gros réacteurs à neutrons rapides, fonctionnant en « surgénérateur », on capture les neutrons avec des parois d’uranium 238, qui fournira du plutonium qui servira de combustible… Cela suppose des parois lourdes et massives (l’uranium a une densité de 19 Kg/Litre !) , parlons-nous toujours de « petits modèles » ?

(5) Les assurances pour le nucléaire existent, mais sont complètement insuffisantes

(6) Mais pour produire de l’hydrogène, il y a d’autres techniques plus décarbonées et plus propres que l’électricité nucléaire, et pas nécessairement au moyen de l’électrolyse de l’eau.

(7) Après 10 demi-vies de 24 000 ans, soit 240 000 ans, alors qu’il ne reste qu’à peu près un millième de la quantité initiale de plutonium 239, la presque totalité de ce plutonium s’est transformée en uranium 235, qui a une demi-vie de plusieurs centaines de millions d’années, pendant laquelle tous les descendants de l’U235 seront produits en continu, le schéma de désintégration complet du plutonium 239 montre que ses descendants radioactifs seront présents pour largement plus d’un milliard d’années !

Un missile tiré vers un réacteur nucléaire : c’est fait, en 2020 !

Les coûts du nucléaire comparés à ceux des énergies renouvelables

List of small modular reactor designs

Small Nuclear Power Reactors – World Nuclear Association (October 2023)(2)

Les SMR sont des objets dangereux et inutiles pour lutter contre le réchauffement climatique, par Stéphane Lhomme

Point de vue de Michèle Rivasi

Bill Gates investit dans les SMR

Le futur énergétique de la Belgique dépendra-t-il des mini-réacteurs nucléaires?

Le nucléaire, une énergie décarbonée capable de diminuer les émissions de CO₂ au niveau mondial ?

Les réacteurs nucléaires au thorium, une fausse bonne idée

Wise International : Thorium nuclear reactors

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Éléments de réponses à la consultation sur la prolongation de Tihange 3 (T3) et Doel 4 (D4)

Une consultation est actuellement en cours jusqu’au 20 juin 2023, et elle n’est pas limitée aux citoyens Belges. Le site propose deux documents, un résumé de 23 pages et une évaluation plus complète de 409 pages.

Le résumé simplifie trop la situation et omet de nombreux points, dont le rejet de nombreux produits radioactifs, (surtout le tritium et l’iode 131) lors du fonctionnement normal. Visiblement, les auteurs misent sur le fait que presque tout le monde se limitera au résumé tronqué, mais non, « on ne vous cache rien, allez lire les 409 pages techniques qui montre qu’aucune norme n’a été ou ne sera dépassée »….

Fin du Nucléaire suggère cependant de lire le résumé, et ensuite de répondre aux assertions de ce résumé concernant les incidences sur l’environnement, en vous inspirant de quelques un des arguments suivants, et de donner votre avis sur cette prolongation.
La page accepte une réponse assez longue, mais il est conseillé de se limiter à quelques arguments.

  • Le dossier résumé nous dit que les licences d’exploitation de KC Doel (D4) et CN Tihange (T3) seraient respectées, car la dose de radiation reçue par la population durant le fonctionnement normal serait principalement déterminée par les rejets gazeux de carbone 14 (C-14). C’est incomplet, car le dossier complet d’évaluation parle du rejet (parmi d’autres radionucléides) de tritium et d’iode radioactifs dans l’air et de tritium dans l’eau de la Meuse à Tihange. Le graphique de la page 380 montre qu’il s’agit de rejets totaux de l’ordre de 50 TBq de tritium dans l’air et dans l’eau à Tihange. Certes, c’est en dessous des normes, mais une telle quantité n’est pas négligeable, et les effets du tritium sur la santé humaine sont sous-estimés, voire niés, par l’industrie nucléaire. Ce produit est extrêmement difficile à filtrer à l’échelle industrielle, et si les normes étaient à un niveau plus en rapport avec la santé humaine, cela poserait des problèmes insolubles à l’industrie électronucléaire, ce qui à mon avis motive leur déni à ce sujet ! Oui, le C-14 et le tritium peuvent aussi être d’origine naturelle, mais un réacteur arrêté, c’est un plus pour la santé de la population ! Car les estimations en milliSievert/an ne parlent que des effets de la contamination externe. Si les éléments son ingérés ou inhalé, l’effet est différent suivant l’élément, qui reste plus ou moins longtemps dans l’organisme et y cause des dégâts spécifiques bien plus importants que la contamination externe !

  • Extrait du dossier résumé : « La contamination par des radionucléides de longue durée de vie tels que le Cs-137 est très limitée. L’impact transfrontière de tous les accidents considérés pour Tihange 3 est très limité en raison de la distance avec les pays voisins ! »!?
    Un accident grave avec rupture des barrières de confinement pourrait très bien répandre de l’uranium 235 ou 238, du plutonium 239, du cesium137, de l’iode 131 et d’autre produits de fission bien au delà des frontières belges, suivant la direction des vents ! Il suffit de voir comment les vents ont soufflé à Fukuhsima en 2011 et à Tchernobyl en 1986… Doel est moins de 4km de la Hollande (et 15 km de la ville d’Anvers), Tihange est à 65 km de la ville d’Aachen en Allemagne, 25 km de la ville de Liège, moins de 60 km de la frontière Française…. Les pilules d’iode, prises à temps en cas d’accident, idéalement trois heures avant le passage du nuage mais pas plus de 3 ou 4 heures après, ne protègent que du cancer de la thyroïde, pas de la leucémie par exemple…
    La présentation de cette consultation semble limiter les risques à la Belgique, et marginalement à la Hollande : nous exigeons une consultation internationale impliquant au moins les pays limitrophes.

  • Citation du dossier résumé à propos du dérèglement climatique : « Dans la perspective temporelle de la prolongation de la durée de vie, les deux sites ne sont pas vulnérables non plus aux conséquences du changement climatique, et cette situation est indépendante de la prolongation ou non de la durée de vie de Doel 4 et de Tihange 3….. Les modifications et rénovations futures doivent être suffisamment résistantes aux inondations et au climat pour absorber les conséquences de précipitations plus intenses à l’avenir et ne pas transférer les inondations à la zone environnante ». C’est complètement erroné, le dérèglement climatique est déjà là : en 2020, la limite de débordement du mur de protection a été évitée d’extrême justesse, le débit de la Meuse est passé de 200 à 1500 m³/s à Tihange, à quelques dizaines de m³ près, la centrale était mise à l’arrêt, voire inondée !
    Le nucléaire est très sensible aux dérèglements climatiques : la sécheresse qui implique une surchauffe inacceptable des rivières ou une rupture approvisionnement électrique,par manque d’eau de refroidissement, les inondations qui impliquent également un arrêt de la production, voire une catastrophe en cas de panne du système de refroidissement (arrêt de diesels de secours comme à Fukushima). De fait il va falloir investir encore plus dans la protection vis à vis des inondations et du contrôle des eaux sortant du site, dans toutes les circonstances. Que va rapporter cet investissement ?

  • Risque d’accident majeur ? Nous lisons dans le dossier résumé qu’ « on peut affirmer que la perception du risque existe, mais qu’il n’y a pas de lien démontrable avec les effets psychosomatiques » .
    Le problème n’est pas psychosomatique, il ne s’agit pas d’un « problème de perception » : le risque existe réellement, tout comme dans les 6 ou 7 accidents graves du passé : Tchernobyl 1986, Fukushima 2011, mais aussi Mayak/Kyshtym 1957 et 2017, Windscale 1957, Three Miles Island 1979, St Laurent de eaux 1969 et 1980, Tokaï Mura en 1997… et la liste n’est pas exhaustive, certains incidents en URSS et aux USA ont été censurés, comme la fois ou des blocs de plutonium ont été rassemblés par erreur à Los Alamos en aout 2011 et on failli déclencher une réaction nucléaire aux conséquences imprévisibles… Plus nos réacteurs vieillissent et plus le risque d’accident sera élevé. Rappelons-nous les fissures dans T2/D3, et les problèmes actuels en France de corrosion sur des tuyaux destinés au refroidissement… Le territoire belge étant petit et très peuplé, quasi tout le territoire et les régions avoisinantes seront pollués par les éléments radioactifs, le dossier attaché est vraiment trop optimiste voire trompeur, l’effet des grandes catastrophes du passé ne se sont pas limitées à moins de 60 ou 80 km…

  • Impact de la prolongation sur la production de déchets et de combustibles usés : augmentation de 9 % des déchets en cas de prolongation qui seront stockable sur le site SF2 à Tihange «en attendant de savoir quoi en faire »… Mais le problème est là : à ce jour, personne ne sait ce qu’on va en faire, après leur passage dans le SF2 à Tihange !
    – Combien de temps les combustibles usés vont-il rester dans les piscines ?
    – Combien de temps les combustibles usés vont-il rester ensuite dans le SP2 ?
    – Que va-ton en faire après et combien de temps cela va-t-il durer ?
    – Combien cela va-t-il coûter ?
    A combien de milliards d’Euros Engie veut-il placer le plafond à partir duquel les futurs contribuables belges paieront les frais de gestion des déchets et de démantèlement ?

  • Qui va payer les frais de démantèlement des deux réacteurs prolongés ?
    Pourquoi l’État Belge devrait-il participer à ces frais ? Et « le démantèlement d’un seul ou plusieurs des autres réacteurs pourrait influencer la situation radiologique, mais ne relève pas de l’objet de la présente évaluation de l’impact environnemental ». On ne sait donc rien sur l’effet du démantèlement sur la situation radiologique, l’ignorance apparente des responsables nous rend méfiants avant d’avoir plus d’information !

  • Le site de Tihange se trouve sur une ligne aérienne fréquentée menant à Bierset, à moins de 5 minutes de vol. De gros porteurs, comme les Boeing 747 passent à basse altitude (2500 pieds) très près de la centrale et du futur site de stockage SF2, comme le montre une vidéo sur YouTube. Tihange 3 n’a pas la résistance nécessaire pour résister au crash d’un avion moderne avec en plus son réservoir de combustible bien rempli après un décollage de Bierset. T3 et D4 n’ont été validés il y a longtemps que pour de petits aéronefs !

  • La durée de prolongation après 2026/2027 est fixée à 10 ans. Et si en 2028 ou plus tard on se rendait compte que T3/D4 ne sont plus utiles, pourquoi ne pas les fermer et les démanteler avant 2037 ? Cette possibilité devrait figurer dans les contrats avec Engie !

  • Malgré les mises à jour envisagées, nos réacteurs vieillissent inexorablement, leur conception est très proche de celle des réacteurs français, victimes de problèmes techniques fréquents, notamment de corrosion. Nous devons nous préparer à avoir de temps en temps un réacteur en panne.

  • Indépendance énergétique ? Le combustible nucléaire vient entièrement de l’étranger et une partie importante provient de Russie. L’uranium est une ressource minière épuisable, il en reste pour moins d’un siècle avec le parc mondial actuel. Le commerce d’uranium avec Rosatom (et des sociétés russes qui jouent les intermédiaires avec le Kazakhstan) continue même pendant la guerre en Ukraine, les sanctions ne s’appliquent pas, mais cette source pourrait s’arrêter brutalement aussi. Et par ailleurs bloquer l’approvisionnement de certaines centrales d’Europe de l’Est dépendant de la technologie russe, provoquant un problème au niveau européen…
    D’où va venir l’uranium des réacteurs prolongés ? La décision doit être prise avant la fin avril 2023.

  • Le coût de la prolongation par rapport à l’investissement dans le renouvelable et les économies d’énergie (isolation, etc.). Le problème est que l’argent investi pour le nucléaire est perdu pour le renouvelable et les solutions annexes : économies d’énergie, systèmes de stockage, entre autres dans l’hydrogène vert, etc., ou de partage en réseau local ou à grande distance. Il est clair qu’un euro investi dans le nucléaire ou sa prolongation économise moins de CO2 par rapport à un euro investi dans le renouvelable ou les économies d’énergie !

  • Le secteur nucléaire est-il assuré correctement ? “Les montants de responsabilité des exploitants s’élèvent à 700 millions d’euros par installation et par accident (70 millions d’euros pour les installations à « risques réduits ») et à 80 millions d’euros pour les accidents survenant lors d’un transport de substances radioactives. S’y ajoutent deux contributions supplémentaires, dont les montants ont été également augmentés : celle de l’État de l’installation, soit 500 millions d’euros, et celle des États, parties prenantes à la convention de Bruxelles, soit 300 millions d’euros.”. C’est absolument insuffisant en cas d’accident nucléaire sérieux, qui coûtera des centaines de milliards d’euros, et qui pourrait ruiner une grande partie de notre pays !

  • Bilan CO2. La production de CO2 ne se fait pas à Tihange ou à Doel, mais sur l’intégralité du cycle, de l’extraction du minerai jusqu’à la fin de la gestion des déchets. Les données propagées par le GIEC ou pire par EDF, reprises par les partisans du nucléaire, sont trop optimistes. Nous pensons que le nucléaire ne produit pas moins de CO2 que les renouvelables (mais bien sûr moins que le méthane), si l’on compte vraiment tout le cycle, qui est très long si on compte la gestion des déchets… Il n’est pas possible de prolonger les deux réacteurs sans dépenser des milliards pour la mise à niveau, les améliorations de sécurité et les protections contre le dérèglement climatique. Mais un euro investi dans cette prolongation et ses conséquences (création de déchets supplémentaires) économise certainement moins de CO2 qu’un euro investi dans le renouvelable ou les économies d’énergie !

  • Que propose le gouvernement ? Si on fait confiance à Élia (le régulateur du réseau), vu que pendant au moins 2 ou 3 ans à compter de 2025, malgré les mesures prises par la ministre (CRM, etc.), la situation actuelle nous conduit vers une rupture d’approvisionnement en électricité, nous ne pouvons pas éviter la prolongation de deux réacteurs, soit T3 & D4.
    Cependant, l’expert allemand Robert Borsch-Laaks d’Aachen nous fait remarquer que le pays a résisté à une rupture d’approvisionnement, quant à l’automne 2018, lorsque presque tous les réacteurs étaient indisponibles. Durant cette période, un seul réacteur, Doel 3, a fonctionné du 12 octobre au 13 novembre. Immédiatement après (jusqu’à la mi-décembre), Tihange 1 a de nouveau été ajouté. Cela a créé une situation qui pourrait également se produire en 2026 si seuls T3 ou D4 étaient encore en service. Au cours de cette période, ce sont principalement les centrales au gaz qui ont comblé les déficits de production causés par le manque de nucléaire en utilisant jusqu’à 75 % de la capacité installée disponible à l’époque (6,6 GW). En fonction de la capacité de contrôle des centrales à gaz et des fluctuations de l’offre d’énergies renouvelables, entre 2 et 3,5 GW ont été importés du marché intérieur de l’UE. Depuis cette date, l’offre du renouvelable a fortement augmenté et elle augmentera encore plus d’ici 2026/2027, ce qui limitera le plus possible, et peut-être totalement, la part du gaz dans le remplacement du nucléaire.

  • Le choix du gouvernement est donc de prolonger deux réacteurs pour une durée de dix ans, ce qui ne sera peut-être pas utile jusqu’en 2037, avec un investissement assez lourd et donc peu rentable financièrement ainsi qu’en CO2 économisé par Euro investi. Le projet du gouvernement induit un gaspillage de ressources et d’argent dans des réacteurs nucléaires vieillissants, de moins en moins filables, créateurs de déchets et de pollution de l’environnement, qui augmentent le risque d’un accident qui ruinerait le pays. De même l’investissement dans de nouveaux outils nucléaires (SMR ?), trop chers, trop polluants, et qui ne seront pas au point à temps, car il nous faut amorcer la transition énergétique et économe en CO2 dans les 10 ans. Le nouveau nucléaire est une voie sans issue et un gaspillage de ressources !

  • Il aurait fallu — et il est peut-être encore temps de — pousser plus à fond les solutions renouvelables, de stockage (dont l’hydrogène, vert) et les carburants verts synthétiques), de partage et de distribution de l’électricité au niveau local et à grande distance, et d’investissement dans les économies d’énergie, et dans l’isolation des bâtiments. Cette solution nécessite également des centrales à gaz, pour les pointes de consommation, car c’est pour le moment le seul outil disponible, et pour avoir une puissance en réserve. Si nous refusons la prolongation, le compromis serait situé entre une consommation un peu plus élevée de gaz (idéalement, vert, à terme), ce qui produira un bilan CO2 qui ne sera temporairement pas idéal, bien que contrebalancé par une grande proportion de renouvelables et de mesures d’économie. Le but est que dans les dix ans on avance vers une solution économe en énergies fossiles et en CO2.





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Situation du secteur électronucléaire en Belgique et en France


URGENT : Participez à la consultation du public sur la prolongation de Tihange 3 et Doel 4

Il semble que la situation se stabilise enfin, pas de changements fondamentaux avant les élections de fin 2024, ou de chute assez improbable du gouvernement dit « Vivaldi » composé de libéraux, de socialistes et d’écologistes. On pourrait dire que les libéraux sont très pronucléaires, les écologistes tentent de réaliser la sortie (à terme…) du nucléaire pour avancer vers le zéro carbone, les socialistes ont une position pragmatique qui oscille entre les deux autres partis qui se traitent mutuellement de dogmatisme…. 1

Notons que les négociations continuent toujours en ce mois de mars 2023 pour la prolongation de Tihange 3 de Doel, l’obstacle semble être l’évaluation et le partage du coût de la gestion des déchets

Engie enterre l’idée d’une mini-prolongation des trois vieux réacteurs nucléaires belges (en plus des deux autres), acceptée, semble-t-il, par les verts, et aussi d’une prolongation complète comme le voulait le MR (« Mouvement Réformateur », le parti libéral francophone belge, proche du LR en France, et Macron-compatible). Voir l’article de « La Libre Belgique ».

Tout était cependant prévu grâce au CRM, le mécanisme de soutien que le gouvernement a décidé de mettre en place pour disposer de suffisamment de moyens de production d’électricité malgré la sortie du nucléaire en 2025, créé par le gouvernement précédent et fortement amélioré par la ministre Groen (Verte)  Tinne Vanderstraeten. On nous a d’abord annoncé que vu la situation énergétique et géopolitique, la sécurité d’approvisionnement n’était pas garantie, et que Tihange 3 et Doel 4 seraient prolongés de dix ans. Ce CRM,ne semble maintenant ne plus suffire pour répondre à la période où les deux réacteurs seraient à l’arrêt avant leur remise en marche, période sans aucun réacteur en fonction, et que, donc, il y aurait aussi un manque d’électricité lorsque ces deux réacteurs seraient à l’arrêt avant leur remise en marche. Élia, le gestionnaire du réseau, confirme le constat de décembre 2022 : pour l’hiver 2025-2026, il manque 900 à 1.200 MW. Et rebelote pour l’hiver 2026-2027 si les travaux de prolongation de Doel 4 et Tihange 3 ne sont pas terminés. Ce qui poussait le MR à demander la prolongation de 5 réacteurs, et les Verts à accepter une extension temporaire de certains réacteurs pendant cette période, tout en insistant sur la sortie à terme du nucléaire.
Or Engie vient de dire non à ces demandes.
Ce ne serait possible qu’en changeant les règles de sécurité dérivant des directives européennes post-Fukushima ! Le MR serait, semble-t-il, prêt à s’asseoir sur la sécurité, mais personne ne le suit…

Dernière proposition à l’étude : accélérer la mise au niveau de Tihange 3 et Doel 4 en limitant leur temps d’arrêt, de manière à ce qu’ils soient disponibles plus tôt que prévu en 2025.

Dernière mauvaise nouvelle, la participation de la Belgique à l’alliance nucléaire européenne initiée par la France !?
«
La Libre Belgique » apprend que le Premier ministre reprend le dossier en main et prendra des contacts diplomatiques pour que la Belgique dispose du statut d’observateur au sein de l’alliance. Tout ceci est lié au développement de nouveaux réacteurs SMR, et il n’est pas exclu que l’on fasse partie intégrante du club européen pronucléaire !?

Et pourquoi donc l’alarme n’a-t-elle pas sonné plus tôt ?
Extraits de cet article de l’Écho, réservé aux abonnés :
“ C’est en fait en décembre 2022, suite à une nouvelle évaluation de la sécurité d’approvisionnement par élia, qu’il est apparu que la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 pour dix ans, à partir de l’hiver 2026, ne suffirait pas. Une évaluation que lui avait demandée le gouvernement De Croo parce que certains, au sein de la majorité, avaient des doutes, et que la situation énergétique en Europe s’était dégradée avec la guerre en Ukraine, de possibles problèmes d’approvisionnement en gaz en Allemagne, mais surtout l’indisponibilité plus grande que prévu du parc nucléaire français. ”

Et les aveux de M.C. Marghem, ancienne ministre libérale (MR) de l’énergie: “ Quand on rappelle cet épisode à Marie Christine Marghem, elle affirme que pour elle, le CRM n’a jamais eu pour but d’assurer la sécurité d’approvisionnement de la Belgique. « Il ne s’agissait pour moi que d’un outil d’appoint, pour remplacer l’une ou l’autre vieille riquette au gaz. Je n’ai jamais caché que mon but était de prolonger le nucléaire, même si j’avais l’ordre formel et militaire de Charles Michel de prêcher à l’extérieur pour la sortie du nucléaire. »

Le secteur nucléaire civil belge est-il assuré en cas de catastrophe ?

  • Le nucléaire civil est-il couvert par des assurances ? Oui, mais ridiculement peu !
  • Les risques sont-ils couverts ? Très faiblement !
  • Qui va payer les dégâts ? Pour la plus grande partie, les contribuables !
  • Conventions sur la responsabilité civile nucléaire (2022) : “Les montants de responsabilité des exploitants s’élèvent à 700 millions d’euros par installation et par accident (70 millions d’euros pour les installations à « risques réduits ») et à 80 millions d’euros pour les accidents survenant lors d’un transport de substances radioactives. S’y ajoutent deux contributions supplémentaires, dont les montants ont été également augmentés : celle de l’État de l’installation, soit 500 millions d’euros, et celle des États, parties à la convention de Bruxelles, soit 300 millions d’euros.”

Les fonds disponibles pour l’indemnisation des victimes d’un accident nucléaire s’élèvent donc au total à 1,5 milliard d’euros. Un montant bien inférieur à n’importe quel accident nucléaire sérieux. Plus de détails à ce sujet dans notre article à ce sujet

Et en France ?

L’EPR à tout prix, accélérer en simplifiant les procédures de contrôle (et si problème de financement, ponction sur le Livret A des petits épargnants…), le coup de force de Macron confisque l’avenir :

Le 21 mars 2023, adoption en France du projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes
Note importante : « L’amendement (n°CE602) du gouvernement qui prévoyait la fusion entre l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été supprimé. Les députés ont adopté un amendement (n°190) visant à garantir une séparation des activités de ces deux organismes. »
Cependant, le gouvernement français va essayer par tous les moyens de contourner ou d’invalider cet amendement !

Qui peut parler d’indépendance énergétique avec de l’uranium étranger, dont une part non négligeable est russe ? Et alors qu’ils prétendent maîtriser la chaîne de combustible, pourquoi les Français continuent-ils à envoyer encore aujourd’hui une partie de leurs combustibles usés en Russie, et pourquoi le commerce nucléaire avec la Russie n’est-il pas concerné par les sanctions ? Lire l’article de Greenpeace !

Nous apprenons maintenant que le coût de l’EPR anglais a été déjà multiplié par deux par rapport à l’évaluation initiale, surcoût qui sera imputé à EDF !

Les déchets nucléaires

En France, le pharaonique projet d’enfouissement à Bure, prévu pour plus de 100 ans de travail, pose énormément de questions sans réponses !

Liens entre le civil et le militaire

Macron déclarait récemment qu’ “il n’y a pas de nucléaire civil sans le nucléaire militaire, et pas de pas de nucléaire militaire sans le nucléaire civil ».

L’histoire du développement du nucléaire civil est très claire à ce sujet, et notons que les pays les plus acharnés à défendre l’électronucléaire sont ceux qui détiennent l’arme nucléaire, ou qui veulent l’avoir…

La recherche et les infrastructures sont très liées, le nucléaire civil a permis de fournir les matériaux des bombes, en particulier au niveau du plutonium extrait des déchets de fission, et des installations d’enrichissement de l’uranium.

Et pas seulement au début, vu que même si les stocks d’armes nucléaires sont énormes, ces engins ont une date de péremption, et génèrent des déchets qui devront être stockés (avec ?) les déchets de l’industrie électronucléaire, et personne n’en parle vraiment.

L’extension du nucléaire civil et une circulation du plutonium et des déchets nucléaires augmentent notre crainte de la prolifération et du terrorisme. Une bombe « sale » est à la portée du premier groupe terroriste venu…

Le problème des fissures continue en France et était même prévisible depuis la construction des centrales !

Après avoir abandonné les solutions françaises basées sur la filière graphite-gaz (qui ont foiré, voire l’accident de Saint-Laurent des Eaux) , ils ont construit les centrales actuellement en fonctionnement suivant un brevet américain de Westinghouse à eau pressurisée (PWR), en y ajoutant, notamment pour améliorer la sécurité, des tuyaux bricolés qui sont maintenant en train de céder, et ça ne fait peut-être que commencer.…

Cocorico ?

En 1979, le président d’EDF avait déjà connaissance du risque de fissures,2, mais minimisait le problème, car de toute façon ça ne pouvait devenir dangereux « qu’après 30 à 40 ans » alors que les réacteurs ne durent qu’un peu plus de 30 ans !

De plus, il confirme que le vieillissement de l’acier est lié au nombre de cycles thermiques (chaud/froid), et que les dites fissures ne devraient pas apparaître avant 12000 cycles, soit 12000 jours, à peu près 32 ans…

Et ceci confirme que le nucléaire civil n’est vraiment pas pilotable, car si on peut diminuer le régime journellement par exemple la nuit, faire des arrêts complets fréquents (peu pratiques car assez lents), créerait encore plus de chocs thermiques qui limitent la durée de vie de l’outil !

En Belgique, la méthode n’est pas encore définie, enfouissement ou stockage au sol ou en subsurface ? De toute façon, les coûts à long terme seront astronomiques et légués aux générations futures ! Engie négocie actuellement avec le gouvernement un plafond de responsabilité financière alors que personne ne connaît le coût final de l’opération !

La seule décision claire à l’heure actuelle est de construire un entreposage à sec dans une structure en béton à Tihange, pour au moins 80 ans, en attendant.

« En attendant », des fuites de déchets nucléaires ont été déjà détectées dans notre pays :
ici et !

Production, intensité carbone et transfert d’énergie électrique

Consultez ElectricityMaps  (Il existe une App sur Smartphone !) pour voir la répartition et l’intensité carbone de notre électricité, ainsi que les exportations/importations :
Belgique : https://app.electricitymaps.com/zone/BE
France : https://app.electricitymaps.com/zone/FR
Allemagne : https://app.electricitymaps.com/zone/DE

(1) Cet article est un résumé et un complément de l’article publié sur ce site retraçant l’historique de la saga !
(2) Voir le Canard Enchaîné du 15/03/23. Copie de l’article disponible sur demande.

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Le site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure en France, ce sera :

  • 120 ans de travaux, pour pouvoir enfouir la plus grande partie de la production française de déchets depuis le début jusque maintenant, soit 85 000 m³, pas de place pour la production future !
  • Réversibilité promise en « mode mensonge », en pratique en cas de problème, il ne sera pas possible de retirer les fûts endommagés. Et après 130 ans, on ferme la porte, pour limiter les frais. Mais, sans surveillance, les dégâts seront inévitables dans le futur plus ou moins lointain, vu que les inévitables fuites d’hydrogène dû à l’irradiation, qui vont créer des dégâts chimiques (acides, etc., provoquant des fuites vers les nappes phréatiques), voire des incendies ou des explosions créées par l’hydrogène répandu dans les galeries. Les produits bitumineux sont notoirement inflammables et ne devraient pas se trouver dans ce stockage.
  • 500 hectares occupés au sol.
  • Au moins 25 milliards d’euros provisionnés en 2021, l’Andra estime le coût à 35 milliards, mais le coût total dans 120 ans est impossible à estimer. Le seul point positif, c’est qu’on espère que dans le futur les techniques auront évolué dans le sens de la (vraie) décarbonation et des économies d’énergie.
  • Entre et 724 (au début) et 822 (à la fin en 2146) mégawatts-heures d’électricité en moyenne par jour. Ceci correspond à la consommation de plus de 80 000 familles consommant 3500 Kwh/an.
  • 106 000 tonnes d’acier, soit 14 tours Eiffel (chacune à 7300 tonnes).
  • 6 millions de mètres cubes de béton, soit, en tonnes, plus que la pyramide de Khéops !
    En effet pour retarder l’effondrement des galeries, du béton sera projeté sur les voutes. Du béton qui a une durée de vie très limitée par rapport à la durée de dangerosité des produits. L’effondrement probable limitera l’accès du site aux scientifiques du futur, qui auront peut-être trouvé des nouveaux procédés pour traiter les déchets nucléaires.
    Ceci correspond à 15 000 base d’éoliennes de 3 MW ! (à 400 m³ /éolienne)
  • Des galeries pour 270 km, soit plus de 2 fois la longueur du métro parisien (plus une quantité d’alcôves longues jusqu’à 50mètres pour stocker les déchets de haute activité).
    Ces déchets seront emballés dans des cylindres à parois minces qui irradieront l’eau présente dans l’argile. La décomposition de l’eau par radiolyse conduira à la création d’acides qui dégraderont les contenants à moyen terme.
  • Des remblais équivalents au volume excavé du tunnel sous la manche.
  • Une usine au sol de déballage/remballage de produits extrêmement radioactifs.
  • 2 wagons de chemin de fer par semaine pendant des décennies.
  • L’aération et l’extraction de l’eau s’arrêteront lorsque les portes se fermeront vers 2150…

Tous les chiffres sont ici : les chiffres de l’Andra et le groupe de soutien à Bure (16 dossiers PDF pour 160 pages au format papier !) : voir ce site pour comprendre tous les aspects de ce projet démesuré qui durera quasi 150 ans à Bure dans le département de la Meuse. Au moins un wagon de chemin de fer sera traité par semaine, pendant plus d’un siècle, plus de galeries que le métro de paris (270 km et une multitude d’alcôves horizontales de 70 cm de diamètre sur plus de 50 m de long), des risques d’incendie due à l’hydrogène et aux produits inflammables (présence de bitume !), de fuites dans le bassin de la Marne, qui est connecté au bassin de Paris, tromperie sur la « réversibilité », du béton, de l’acier et un gaspillage énorme qui plombera le bilan énergétique et CO² du nucléaire français, des installations de manutention de matières dangereuses au sol pendant un siècle, coût indéterminé car pas provisionné du tout pour les prochains 120 ans, coût qui pourrait atteindre les 100 milliards d’Euros actuels pour la plus grand part à charge de nos descendants ?…..
Tout ceci diminue le bilan énergétique du nucléaire français, et aussi le bilan carbone, rien que le béton produira 1.2 million de tonnes de CO2, l’acier jusqu’à 190 000 tonnes de CO2, sans compter les GEZS produits par les autres ressources et services (transports, électricité etc..) pendant plus d’un siècle. Un bilan incluant le futur plus ou moins lointain est impossible, car nous pouvons espérer que d’ici quelques décennies et dans les siècles, voire les millénaire que durera la gestion de ces déchets, les ressources nécessaires seront vraiment neutres en carbone.

Il y a déjà un état policier assez difficile à imaginer pour nous, qui rend la vie très difficile aux habitants, aux militants et aux journalistes qui tentent de visiter les lieux… Un d’eux a été arrêté pour avoir un couteau opinel dans son sac…

Ce n’est pas une solution technique, c’est juste une opération politique pour dire qu’« on a une solution » autre que le stockage en surface ou en subsurface, et surtout qui à long terme ne coûterait plus rien une fois la porte fermée et les déchets « oubliés »… Et quand les physiciens du futur auront trouvé une vraie solution pour traiter ces déchets, ils ne pourront pas les déterrer pour les traiter ou en retirer de l’énergie, ces techniciens du futur auront juste le souci de tenter de colmater les fuites qui risquent de se promener jusqu’à Paris… La couche d’argile n’est, non seulement, pas idéale, mais il y aura production d’acides carboniques et autres (à la suite de l’irradiation de l’eau présente dans l’argile), mais en plus la quantité incroyable de galeries va peut-être la fragiliser encore plus, comme ça s’est passé en Allemagne…

Oui, il y a 160 pages dans le dossier, mais vous pouvez survoler les chapitres et noter les sujets abordés, il y a souvent un résumé à la fin des chapitres !

Et observez les parallèles entre Onkalo en Finlande et Bure !

Et n’oublions pas le scandale de Stocamine, installation de stockage de déchets chimiques dans une mine de sel en Alsace, qui s’avère être un fiasco menaçant les nappes phréatiques de toute une région, malgré les promesses de réversibilité extrêmement difficile à mettre en œuvre.

Nous n’avons pas de certitudes à propos du coût de Cigeo-Bure, ce sera un peu comme l’EPR : 25, puis 35 milliards d’euros (Andra) pour commencer, puis… ?

Personne ne peut évaluer le coût final, quelques dizaines de milliards ont été provisionnées pour les quelques prochaines décennies de ce chantier titanesque, le conditionnement/emballage sur place et le remplissage dureront entre 120 et 150 ans.
Il est probable que le budget dépassera très largement les 30 à 35 milliards d’euros en valeur actuelle officiellement estimés (et non 25 milliards d’euros, cité dans un arrêté ministériel), chiffre qui varie suivant les acteurs concernés, qui sont censés financer l’opération en vertu du principe pollueur-payeur…

Et il est hautement probable que, en douce et sous « secret-défense », les déchets de l’armement nucléaire seront stockés aussi à Bure et payés directement ou indirectement par le client d’EDF… Les ogives nucléaires on une date de péremption et doivent être remplacées régulièrement. Où vont-ils mettre ces déchets ?

Comment prévoir les coûts sur une période aussi longue, qui implique des changements technologiques, sociétaux, économiques, monétaires ?
A propos de la durée, certains parlent de « 100 000 ans », ce sera bien plus. Par exemple le plutonium a une durée de vie 24 000 ans. Cependant il se transmute presque totalement en uranium 235, qui a lui une demi-vie de 703 millions d’années….

Et en Belgique ? La méthode n’est pas encore définie, enfouissement ou stockage au sol ou en sub-surface ? Le cout est estimé par Engie et le gouvernement Belge à un maximum de 15 milliards d’euros, pour 6 GW, soit le dixième des 60 GW de la France…
De toute façon, les coûts à long terme seront astronomiques et légués aux générations futures !

NOTES :

Le schéma !

Coût : au moins 25 milliards d’euros en 2018 mais vous pouvez voir les estimations à la hausse (35 milliards pour l’Andra…) dans ce PowerPoint très complet sur l’analyse des coûts de Cigéo-Bure !

Lire Le Canard Enchaîné du 25/01/2023 « La poubelle la plus chic de la planète »

Vidéos : Chronique d’un échec annoncé, avec Bernard Laponge
Partie 1 Partie 2

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Le secteur nucléaire civil est-il assuré en cas de catastrophe ?

  • Le nucléaire civil est-il couvert par des assurances ? Oui, mais ridiculement peu !
  • Les risques sont-ils couverts ? Très faiblement !
  • Qui va payer les dégâts ? Pour la plus grande partie, les contribuables !
  • Conventions sur la responsabilité civile nucléaire (2022) :
    « Les montants de responsabilité des exploitants s’élèvent à 700 millions d’euros par installation et par accident (70 millions d’euros pour les installations à « risques réduits ») et à 80 millions d’euros pour les accidents survenant lors d’un transport de substances radioactives. S’y ajoutent deux contributions supplémentaires, dont les montants ont été également augmentés : celle de l’État de l’installation, soit 500 millions d’euros, et celle des États, parties à la convention de Bruxelles, soit 300 millions d’euros. »

Les fonds disponibles pour l’indemnisation des victimes d’un accident nucléaire s’élèvent donc au total à 1,5 milliard d’euros.
Un montant bien inférieur à n’importe quel accident nucléaire sérieux.

Le montant du dommage nucléaire à concurrence duquel la responsabilité de l’exploitant est engagée s’élève donc à 700 millions d’euros pour chaque accident nucléaire en Belgique, selon la convention de Paris de 1960, amendée en 1985 et complétée en 2022.

Les exploitants recourent aux assurances pour ce petit montant de 700 millions d’euros et les États garantissent le reste, soit 800 millions d’euros, car les compagnies d’assurances, bien conscientes de l’ampleur du risque, n’ont pas voulu s’engager dans ce domaine, au-delà de ce montant de 700 millions d’euros.

Coût de la catastrophe nucléaire de Fukushima : un minimum de 500 milliards d’euros, plus quelques centaines de milliards d’euros en plus si l’on prend en compte les décennies de travail pour le démantèlement des réacteurs et le nettoyage du site de la centrale, la décontamination ainsi que la revalidation des zones évacuées.

Chez nous, vu la densité de population bien plus forte que dans la préfecture de Fukushima, ce sera bien pire, et s’il fallait évacuer Liège, Namur, ou Anvers, cela menacerait la stabilité même du pays… Un sinistre évalué à 1000 milliards d’euros est plausible…

Sans cette convention et ses amendements, il n’y aurait jamais eu d’industrie électronucléaire, car les producteurs d’énergie nucléaire ne veulent pas engager leur responsabilité au-delà d’une somme limitée, et les assureurs ne veulent pas prendre le risque réel concernant un accident majeur!

Bref, en cas d’accident nucléaire, comme les dégâts seront à coup sûr bien plus élevés que 1,5 milliard d’euros, ce sera l’État, donc les contribuables, qui paiera la plus grande part du montant des dégâts ! Il y aura bien la garantie d’État(s) de 800 millions d’euros, États(s), qui se retourneront contre le producteur, qui — on l’espère — ne se sera pas en faillite…

Et pour le reste, les centaines de milliards d’euros non assurés, qui paiera ?

  • Ce montant de 1,5 milliard d‘euros représente moins de 3% du chiffre d’affaires d’Engie en 2022. Le résultat net récurrent (hors exceptionnels) du groupe ENGIE pour cette année 2022 devrait se situer à peu près à 5 milliards d’euros.
  • Il n’y a pas de responsabilité en cas d’attaque terroriste ou de conflit armé : « L’exploitant d’une installation nucléaire n’est pas responsable des dommages nucléaires causés par un accident nucléaire si cet accident est dû directement à des actes de conflit armé, d’hostilités, de guerre civile et d’insurrection. »

NOTES :

Les compagnies d’assurance refusant d’assurer ce risque, même limité, les producteurs se reposent alors sur une intervention de l’État, sous forme de garantie !

Extrait : « Les exploitants nucléaires doivent disposer des garanties financières couvrant leur responsabilité vis-à-vis des victimes. Pour ce faire, ils contractent le plus souvent une assurance sur le marché de l’assurance privée. Il est toutefois possible que certains dommages nucléaires visés par la version modifiée de la convention de Paris ne soient pas couverts par le marché de l’assurance dans le domaine de l’énergie nucléaire. La Belgique mettra donc en place un régime de garanties publiques qui couvrira les dommages nucléaires qui ne peuvent pas être couverts par une assurance privée.

Dans le cadre de ce régime, l’exploitant nucléaire versera une prime annuelle pour bénéficier de la garantie publique. En cas d’accident nucléaire, s’il est fait appel à la garantie publique, l’exploitant nucléaire demeurera néanmoins responsable de tous les dommages nucléaires et l’État pourra ensuite récupérer les montants versés au titre de la garantie auprès de l’exploitant nucléaire. »

Un événement très important marque le début de l’année 2022 dans le domaine de la responsabilité civile pour dommage nucléaire (RCN). Il s’agit de l’entrée en vigueur des protocoles d’amendement des conventions de Paris et de Bruxelles signés le 12 février 2004. Ces protocoles, dont le texte vient d’être publié au Journal Officiel par décret du 17 janvier, ont pu entrer en vigueur 18 ans après leur signature grâce au dépôt simultané des instruments de ratification par les États, parties aux conventions d’origine, ce qui s’est produit le vendredi 17 décembre 2021 dans le cadre de l’Agence de l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE.

NOTES

Convention de Paris : le texte

Paris Convention on Third Party Liability in the Field of Nuclear Energy

Cout final de Fukushima

Entrée en vigueur des conventions de Paris et Bruxelles en 2022

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Prolongation de Tihange 3 et Doel 4 : le point sur la situation.

Article mis à jour le 01/03/2023

Tout était cependant prévu grâce au CRM, le mécanisme de soutien que le gouvernement a décidé de mettre en place pour disposer de suffisamment de moyens de production d’électricité malgré la sortie du nucléaire en 2025, créé par le gouvernement précédent et fortement amélioré par la ministre Tinne Vanderstraeten. On nous a d’abord annoncé que, vu la situation énergétique et géopolitique, la sécurité d’approvisionnement n’était pas garantie, et que Tihange 3 et Doel 4 seraient prolongés de dix ans, voir l’historique ci-dessous. Ce CRM ne semble maintenant ne plus suffire pour répondre à la période où les deux réacteurs seraient à l’arrêt avant leur remise en marche, période sans aucun réacteur en fonction, et donc qu’il y aurait un manque d’électricité lorsque ces deux réacteurs seraient à l’arrêt avant leur remise en marche. Elia, le gestionnaire du réseau, confirme le constat de décembre 2022 : pour l’hiver 2025-2026, il manque 900 à 1.200 MW. Et rebelote pour l’hiver 2026-2027 si les travaux de prolongation de Doel 4 et Tihange 3 ne sont pas terminés. Ce qui poussait le MR à demander la prolongation de 5 réacteurs, et les Verts à accepter une extension temporaire de certains réacteurs pendant cette période, tout en insistant sur la sortie à terme du nucléaire.

Or Engie vient de dire non à ces demandes……..
Ce ne serait possible qu’en changeant les règles de sécurité crées au niveau Européen après Fukushima, auxquelles les anciens réacteurs ne répondent pas !
Le MR serait semble-t-il prêt à s’asseoir sur ces règles de sécurité, mais cette opinion divise la Vivaldi.

Dernière proposition à l’étude : accélérer la mise au niveau de Tihange 3 et Doel 4 en limitant leur temps d’arrêt, voire en ne les arrêtant pas du tout, de manière à ce qu’ils soient disponibles plus tôt que prévu en 2025.

Dernière (mauvaise) nouvelle :
Participation de la Belgique à l’alliance nucléaire européenne initiée par la France !?
«
La Libre Belgique » apprend que le Premier ministre reprend le dossier en main et prendra des contacts diplomatiques pour que la Belgique dispose du statut d’observateur au sein de l’alliance. Tout ceci est lié au développement de nouveaux réacteurs SMR, et il n’est pas exclu que l’on fasse partie intégrante du club européen pro-nucléaire !?

Pourquoi l’alarme n’a-t-elle pas sonné plus tôt ?
Extraits de l’article de l’Echo du 19 février 2023 :

“ C’est en fait en décembre 2022, suite à une nouvelle évaluation de la sécurité d’approvisionnement par Elia, qu’il est apparu que la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 pour dix ans, à partir de l’hiver 2026, ne suffirait pas. Une évaluation que lui avait demandée le gouvernement De Croo parce que certains, au sein de la majorité, avaient des doutes, et que la situation énergétique en Europe s’était dégradée avec la guerre en Ukraine, de possibles problèmes d’approvisionnement en gaz en Allemagne, mais surtout l’indisponibilité plus grande que prévu du parc nucléaire français. ”

Et les aveux de M.C. Marghem : “
Quand on rappelle cet épisode à Marie Christine Marghem, elle affirme que pour elle, le CRM n’a jamais eu pour but d’assurer la sécurité d’approvisionnement de la Belgique. Il ne s’agissait pour moi que d’un outil d’appoint, pour remplacer l’une ou l’autre vieille riquette au gaz. Je n’ai jamais caché que mon but était de prolonger le nucléaire, même si j’avais l’ordre formel et militaire de Charles Michel de prêcher à l’extérieur pour la sortie du nucléaire. » ”

Se prétendant dos au mur, par crainte des risques sur l’approvisionnement et les prix de l’énergie, le gouvernement « Vivaldi » prépare un accord avec Engie, dans lequel ce dernier déclare qu’il mettra « tout en œuvre » pour redémarrer les deux réacteurs le 1er novembre 2026. C’est une obligation de moyen et non de résultat, autrement dit, il n’est même pas sûr qu’ils y arrivent à temps ! Cette décision n’est pas intégrée dans une stratégie énergétique cohérente, plutôt que de co-investir dans cette prolongation, il faut maintenant concentrer les ressources actuelles et futures à la transition énergétique : soit à la sobriété énergétique, au développement des renouvelables de moins en moins chers, à la réforme et la « décentralisation »  des réseaux de distribution électrique, au développement du stockage, à la production, la distribution et l’utilisation de l’hydrogène pour remplacer le méthane, la protection de la biodiversité, une agriculture plus respectueuse des écosystèmes, moins basée sur les énergies fossiles, plus locale, pour arriver au zéro carbone en 2050…

Le gouvernement a fait un gros cadeau à Engie en acceptant le principe d’un plafond, au montant encore non déterminé, pour les déchets nucléaires. Le choix de la méthode de traitement des déchets est de toute façon reporté au prochain gouvernement !
Ce plafonnement a pour conséquences que ce sont les contribuables belges qui vont payer une partie de la facture d’élimination des déchets nucléaires d’Engie, si le plafond est dépassé, ce qui est hautement probable(1) Nous craignons que cette gestion des déchets, sur des durées dont personne n’a vraiment idée, coûtera plus cher que prévu, la facture sera envoyée aux générations futures : pratique pour les politiques, inacceptable pour nous ! Le recyclage des déchets pour en faire de nouveaux combustibles ne règle rien, seul 1 % en volume (le plutonium) est récupéré au prix de procédés chimiques produisant des déchets, et une fois le combustible recyclé usé, il devient un déchet non recyclable encore plus radioactif et dangereux que les déchets du premier cycle…Et les petits réacteurs modulaires (SMR) envisagés pour le futur produiront proportionnellement plus de déchets dangereux que les gros réacteurs…
Et de fait ce calcul de ce plafond, attendu pour mars 2023, pourrait bloquer la signature définitive d’Engie concernant la prolongation des deux réacteurs, car « tant qu’il n’y a pas accord sur tout, il n’y a d’accord sur rien ! »
Les parties, qui sont d’accord sur le partage bénéfices/risques de la prolongation des deux réacteurs, annoncent qu’un nouvel accord partiel, plus complet, doit être trouvé d’ici le 15 mars. Le document juridiquement contraignant, quant à lui, devra être signé pour le 30 juin 2023. Il y a encore des conditions légales à remplir pour la prolongation , y compris une « enquête environnementale » qui nous permettra de protester, sans certitude d’être entendu, alors que Mr De Croo a déjà déclaré que les « travaux commencent ce 10 janvier» !

Le premier ministre déclare stupidement (ou avec une forte mauvaise foi?) que le « nucléaire n’émet pas de CO2« . Le GIEC donne le chiffre de 12 g CO2/Kwh électrique, alors que les estimations sérieuses de calcul du cycle de vie montrent que la production de CO2 est égale voire bien supérieure à celles des renouvelables, cad au moins 50 g CO2/Kwhe, (mais heureusement très inférieure au gaz). Et encore plus de CO2 si on prend en compte la gestion des déchets pendant une durée très longue, ainsi que le nettoyage des dégâts miniers, et l’augmentation du coût énergétique de l’uranium, qui va de plus en plus se raréfier !

La soi-disant « indépendance énergétique » se ferait donc sur base d’uranium enrichi provenant en grande partie, directement ou indirectement, de la Russie : notons que la firme russe Rosatom n’est pas concernée par les sanctions !?

Question sécurité, rien n’est garanti ! Il se peut fort bien que ces réacteurs vieillissants tombent en panne comme leurs équivalents français cette année, voire pire. Car un accident grave est toujours possible, ce qui, dans une région aussi peuplée que la Belgique, signifierait une catastrophe sanitaire, économique et sociale  majeure : comment évacuer des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes (Lège, Namur, ou Anvers?), et perdre un territoire contaminé pour une durée indéterminée, comme à Tchernobyl et Fukushima, où les gens hésitent toujours à revenir dans les zones les moins contaminées, mais toujours dangereuses pour la santé ?

Jusqu’il y a peu, la ministre prétendait que son plan (Mécanisme de Rémunération de Capacité CRM), pouvait parfaitement pallier la fin totale du nucléaire en 2025. De fait, Elia annonce dans son rapport qu’étant donné la situation au niveau Européen, aggravée par le manque de fiabilité du nucléaire Français, et le prix et la disponibilité du gaz et de l’énergie en général, il y aurait un manque d’énergie électrique en 2025, contredisant ses rapports précédent d’avant la guerre d’ Ukraine. Elia annonce maintenant que si Tihange 3 et Doel 4 sont arrêtés pour être prolongés en 2026, il n’y aura pas besoin de nouvelles centrales au gaz en 2025, ces deux unités programmées dans le CRM suffiraient, et ceci rassure le public à qui on présente le risque du black-out.(3)
En fait ils prolongent de dix ans ces deux réacteurs pour la période 2025-2035 pour palier des incertitudes liées à aux années 2026-2028 sans possibilité d’arrêter ces réacteurs s’ils ne sont plus utiles après cette période, à part générer de futurs coûts de gestion des déchets et d’augmenter les risques d’accident irréversible pour la majeure partie de la population belge. Qui peut prédire quelle sera la situation géopolitique et économique à partir de 2028 ?
Ces réacteurs sont certes amortis, mais ils sont vieux et susceptibles de coûter en réparations (voir l’exemple français.), et moins on les utilise moins il y aurait de déchets pour lesquels on n’a pas de solution sérieuse, et qui génèrent des coûts à très long terme, car les enterrer et les « oublier » après quelques années n’est pas respectueux de la planète ni des générations futures.
L’énergie nucléaire est maintenant l’énergie la plus chère qui existe et elle ne sauvera pas le climat ! (4)
En plus, pour chaque € investi dans une filière énergétique, le nucléaire est l’énergie qui économise le moins le moins de grammes de CO2 !

En effet les mesures déjà prévues vont monter en puissance dans ces années-là, dont l’augmentation programmée de l’éolien en mer, une meilleure gestion de la mobilité qui inclus, certes des véhicules électriques, mais devrait inclure aussi une diminution du parc automobile.
L’éolien en mer devrait atteindre au minimum 5,5 GW en 2030, soit une augmentation de
3,3 Gw par rapport à 2025, donc plus qu’un réacteur de 1 Gw*. Rien qu’avec ce projet, sans tenir compte de l’augmentation des autres renouvelables (éolien terrestre, solaire…), en 2030 au plus tard l’augmentation de l’éolien en mer du nord remplacera déjà un peu plus qu’un des deux réacteurs prolongés.(5)

Production, intensité carbone et transfert d’énergie électrique
Consultez ElectricityMaps  (Il existe une App sur Smartphone !) pour voir la répartition et l’intensité carbone de notre électricité, ainsi que les exportations/importations, par jour, par mois, par année.
Belgique : https://app.electricitymaps.com/zone/BE
France : https://app.electricitymaps.com/zone/FR
Allemagne : https://app.electricitymaps.com/zone/DE



NOTES  :

  1. Le démantèlement des réacteurs resterait aux frais d’Engie, point à confirmer !
    Le gouvernement prétend que sa participation aux bénéfices d’exploitation réduira le risque d’augmentation du prix de l’électricité. Il faudra vérifier comment, dans le cadre de la cogestion 50/50 avec Engie, le gouvernement participe aux frais de prolongation des réacteurs…
  2. En France, 200 millions de tonne de déchets radioactifs !
    Au Niger Orano laisse des boues hautement radioactives, résidu de la concentration du minerai d’Uranium , vidéo de la Criirad !
  3. Rappelons le projet du MR, dans leur dernier programme électoral, d’installer 9 centrales à gaz !
  4. Ça améliore le bilan carbone d’un pays (surtout la France), mais au niveau global, le nucléaire représente à peine quelques % de la consommation mondiale d’énergie, donc il faudrait le multiplier par 10 ou 20 pour avoir un impact planétaire sur le climat, en calculant avec les coefficients CO2 du GIEC, qui sont surévalués. Il n’y a tout simplement pas assez d’uranium en réserve, facilement extractible, pour continuer plus d’un siècle avec la consommation actuelle, et encore moins si on multiplie le nombre de réacteurs en fonctionnement (à peu près 450) : ce serait épuisé en quelques années…. L’uranium est une ressource minière non renouvelable et non-locale, qui nous rend dépendant de sociétés étrangères, dont certaines sont russes… Le soi-disant recyclage des combustibles usés ne change pas la donne et pose d’autres problèmes : seulement 1% de récupération en volume, production finale de déchets non-recyclables, encore plus dangereux et plus difficiles à gérer, car en particulier ils doivent rester beaucoup plus longtemps en piscine de désactivation.
    Pour chaque € investi dans une filière énergétique, le nucléaire est l’énergie qui économise le moins de grammes de CO2 !
  5. En tenant compte du facteur de charge minimal de l’éolien en mer de 34%, et de 80% pour le réacteur nucléaire de 1 Gw.
    En 2021, 2,2 GW installé en mer du nord, le solde pour 5,5 est prévu avant 2030 : https://economie.fgov.be/fr/themes/energie/sources-denergie/energies-renouvelables/exploitation-en-mer-du-nord/energie-eolienne-belge
    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_%C3%A9olienne_en_Belgique







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Les “pilules d’iode”, une protection partielle en cas d’incident nucléaire

Lors d’une catastrophe nucléaire, divers gaz et poussières sont relâchés dans l’atmosphère. Un de ces éléments est l’iode 131, présent surtout sous la forme d’un gaz radioactif, et qui a une demi-vie de 8 jours. Il ne faut donc (sauf cas particulier) s’en protéger que pendant les premières semaines . Cet élément a pour caractéristique de se fixer dans la glande thyroïde, et peut y déclencher un cancer. La prise d’iode stable (iode 127) permet de saturer la thyroïde et d’empêcher l’iode radioactif de s’y fixer. Il faut donc prendre la pilule quelques heures avant ou juste après le passage du nuage à l’endroit où vous vous trouvez comme le montre le graphique suivant.

Notez cependant que, après l’incident, l’iode 131 peut aussi se retrouver fixé dans l’alimentation, par exemple le lait ou les légumes.

Source : Ministère fédéral allemand pour l’environnement, la protection de la nature et la sécurité des réacteurs nucléaires

La pilule d’iode ne protège cependant pas contre d’autres polluants radioactifs :

  • Les produits de fission comportent une grande variété d’éléments radioactifs, à durée de vie longue voire très longue, comme le césium 137, le plutonium, l’uranium, le tritium, etc. Lors des catastrophes nucléaires dont nous avons des suivis médicaux non censurés par les autorités, il y a eu des cancers non-thyroïdiens, et d’autres pathologies, dont par exemple des troubles cardiaques dus au césium…
  • L’air ou le sol, pollués par des poussières ou des gaz radioactifs, peuvent irradier des rayons gamma (par exemple) contre lesquels il n’y a pas vraiment de protection, sauf à changer de lieu.

Conseils d’utilisation :

  • Attendre les instructions avant de prendre cette pilule, les autorités sont sensées vous prévenir du moment où le nuage radioactif passe chez vous et ou vous risqueriez d’inhaler l’iode 131. Voir le graphique ci-dessus : 10 heures après c’est trop tard, l’iode radioactif est déjà fixé dans la thyroïde, c’est donc inutile et même très déconseillé.
    Une bonne information, et une météo efficace et précise (et non censurée) seront indispensables !
  • Qui doit la prendre ? Les mères, les femmes qui allaitent, les femmes enceintes, tous les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Après 45 ans, il y a plus de risques que de bénéfices, voir votre médecin.
  • Qui ne doit pas la prendre ? Les personnes qui ont des maladies liées à la thyroïde, et d’autres pathologies listées dans la notice de la boîte d’iodure de potassium et dans ce document ! Consultez votre médecin dès maintenant pour avoir son avis.
    Le dosage pour les enfants est expliqué dans la notice.
  • Prendra la pilule d’iode une seule fois ! Ne la reprendre que sur instruction d’un médecin ou d’une autorité, dans le cas ou la situation persiste pendant plusieurs semaines et donc lorsque la production d’iode 131 continue.
  • Lorsqu’un réacteur est à l’arrêt, par exemple suite à une panne totale, la production d’iode 131 s’arrête, et, quelques de semaines après, cet iode radioactif commence à disparaître; après 10 semaines il devient négligeable.
  • Les piscines de stockage contiennent beaucoup de produits dangereux, mais pas d’iode 131, sauf exceptionnellement si du combustible usé y a été chargé depuis très peu de temps. Les stockages à sec ne contiennent pas du tout d’iode radioactif.
  • Le combustible neuf ne contient forcément pas de produits de fission, mais “que” des oxydes d’uranium et parfois de plutonium. Les pastilles sont manipulables à la main, avec des gants…. Produits solides, radiotoxiques, mais faiblement irradiants, mais qui ne se diffuseront pas très loin en cas de bombardements, une pollution locale grave mais localisée sur quelques dizaines ou centaines de mètres !? Les traces de plutonium sont cependant très toxiques, un milligramme est létal, un millionième de gramme peut déclencher un cancer…

Plus d’infos :

En Belgique, tout citoyen a le droit de retirer une boîte d’iodure de potassium chez son pharmacien, même à plus de 20 km d’une installation nucléaire !
Ouvrez votre boîte et lisez la notice qui est très complète ! En voici une image partielle.

Instructions complètes en anglais suivant un manuel distribué par le ministère fédéral allemand pour l’environnement, la protection de la nature et la sécurité des réacteurs nucléaires. Et aussi ce site très complet.
Résumé des instructions Source : IPPNW (Association des médecins contre la guerre nucléaire)

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Sortie du Nucléaire : nous avons de nombreuses questions à toutes leurs réponses !

Ce blog sera tenu à jour en fonction de l’évolution de la situation !

Le point du 6 août 2022

Engie et le gouvernement ont négocié ces dernières semaines pour s’accorder sur le fait qu’ils vont continuer à négocier.

Il n’y a pas de vrai accord : le groupe français a évoqué “une lettre d’intention non engageante afin d’évaluer la faisabilité et les conditions d’une prolongation des deux unités nucléaires les plus récentes”. Ils se donnent jusqu’au 31 décembre 2022 pour définir les modalités pratiques de cette prolongation….10
Entre les dates de fermetures de Tihange 3 (1er septembre 2025) et Doel 4 (1er juillet 2025), et la remise en marche supposée en novembre 2026, nous vivrons donc la fermeture complète du nucléaire en Belgique…
En cas de rupture des négociations avec Engie, passer tout l’hiver 2026/2027 sans le nucléaire c’est possible selon la Creg, mais pour Elia, non, sauf avec une troisième centrale au gaz…

Pour ensuite remettre deux réacteurs en marche pour une décennie !? A ce jour, personne ne sait quel sera le contexte géopolitique en 2027 ni l’état de l’« indépendance énergétique » de la Belgique dans 5 ans….

Il est prévu une gestion commune de Tihange 3 et Doel 4 par Engie et l’État Belge, Engie restant le seul exploitant. Mais l’État et l’énergéticien verseront les deux réacteurs dans une nouvelle société dont chaque partie détiendra 50 % du capital. Une nationalisation partielle, où Engie et l’État belge partageront les coûts et les bénéfices d’exploitation.

Doel 4 et Tihange 3, selon Engie pourraient être prêts dès novembre 2026 (si tout va bien), ce qui économiserait une centrale au gaz supplémentaire prévue dans le CRM… Or Engie nous avait pourtant dit qu’il fallait 5 ans pour planifier tout ça…

Un point inacceptable : le plafonnement du montant des provisions nucléaires pour tous les réacteurs Belges. D’ici la fin de l’année, le montant maximal du coût de gestion des déchets et du démantèlement des réacteurs nucléaires devra être fixé. Ainsi, Engie sera assuré de ne pas débourser davantage que ce plafond pour financer le traitement des déchets nucléaires. Ce plafond devrait être fixé pour la fin de l’année ce qui est peu réaliste, il faudra décider ce que l’on va en faire et combien ça va coûter à très long terme…Et ceci entre en contradiction avec le timing du débat national sur les déchets nucléaires prévu jusqu’en 2024…
Malgré le vote du principe « pollueur-payeur », il y a un très gros risque, à cause de ce plafonnement, que le contribuable Belge participe aux frais de gestion des déchets nucléaires de toute la filière, et pas seulement des deux derniers réacteurs impliqués dans le nouvelle structure de nationalisation partielle…

Lors des négociations, Engie acceptera-il le plafond de 40 milliards € ?
Que se passerait-il si Engie met en faillite Electrabel (la société légalement responsable)?
Qui va prendre en charge le coût du démantèlement et des déchets des deux réacteurs prolongés, est-ce bien moitié-moitié entre l’État et Engie !? !?

Quid du projet (en cours, mais séparé, et pour le moment à l’arrêt) de taxation des surprofits du secteur de l’énergie; si Engie ne l’accepte pas, peut-elle arrêter les négociations ?

Rappelons qu’en cas d’accident, il n’y a pas vraiment d’assurance, et les frais astronomiques seront à charge du contribuable Belge.

Notons aussi quel la Belgique a des échanges d’électricité avec l’Allemagne, qui va certainement diminuer la production de ses centrales au gaz, et avec la France, dont le parc nucléaire est en sous-production, et ne pourra pas compter sur des importation de ces deux pays; idéalement elle devrait pouvoir leur fournir de l’énergie…

Confirmation de la fermeture des deux premières centrales11 :
Doel 3 le 1er octobre 2022
Tihange 2 le 1er février 2023

Le nucléaire n’est pas une technologie verte, mais une technologie du passé !
Fermeture de tous les réacteurs le plus tôt possible, pas de prolongation, pas de plafonnement des provisions nucléaires !

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Un vote historique a eu lieu en Commission Énergie du parlement Belge le 21 juin, spécifiant qu’Engie Electrabel sera le seul à payer le démantèlement et la gestion des déchets nucléaires. Le projet de loi déposé veut sécuriser les provisions nucléaires destinées à couvrir les couts du démantèlement que le groupe est soupçonné de détourner, sous forme de prêts, vers la maison mère en France, grâce à un trop grande tolérance du gouvernement précédent. Si le projet est voté en séance plénière au parlement, il consacrera le principe du pollueur-payeur, et les travaux futurs (41 milliards d’Euros), seront à la charge d’Engie. Ceci va évidemment avoir une influence sur les négociations en cours, qui semblent bloquées. Cette loi pourrait être contournée par Engie si, lors des négociations, le cout des déchets est plafonné, rejetant les couts sur la collectivité.

La négociation avec Engie est confidentielle, mais semble très difficile, Engie, étant en position de force, semble demander beaucoup de compensations financières. Engie met la pression et « propose » que la Belgique participe aux frais (et aux bénéfices disent-ils !?) du nucléaire, mais surtout aux frais de prolongation et du futur démantèlement et des déchets générés par la prolongation des deux réacteurs. Et certains craignent qu’ils ne refilent à la Belgique l’ardoise de plus 40 milliards du démantèlement de l’ensemble des installations nucléaires en Belgique et de la gestion de leurs déchets…
Les décisions sont encore reportées… jusqu’après septembre 2022 ! ?
Et, le gouvernement, qui a d’autres soucis en plus de celui-ci, pourrait bien aussi tomber dans les mois qui viennent…

Plus le temps passe, plus il sera difficile de tenir les délais. Heureusement, en cas d’échec, le plan A est prêt à être mis en œuvre en 2025.
Engie précise le 18/05/2022 que les réacteurs prolongés ne seront pas opérationnels avant 2027, et seront vraisemblablement à l’arrêt entre 2025 et 2027 pour les travaux d’adaptation.
N’oublions pas que les Allemands, dans une situation similaire, ont renoncé à l’annulation de la fermeture de leurs deniers réacteurs nucléaires, parce que l’opération serait contreproductive, notamment financièrement et les engagerait pour 10 ans. De plus certaines utilisations du gaz notamment pour le chauffage ne peuvent être rapidement être remplies par l’électricité. Le compromis regrettable de prolonger des centrales à charbon ne demande pas vraiment d’investissement et, espérons le sera réversible rapidement.

Le gouvernement Allemand vient d’ailleurs de se prononcer contre l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie énergétique Européenne.

Dans l’état actuel de la législation, les deux réacteurs ne peuvent être maintenus en fonction après leurs 40 ans, sans prolongation légale et mise à niveau technique approuvée par l’AFCN.
– On apprend aussi que Engie Electrabel rapatrie des capitaux en France, soit 1.2 milliards….
Pour les mettre à l’abri de l’État Belge ?
La ministre voudrait taxer les surprofits d’Engie, mais le gouvernement Michel (MR) a signé des clauses trop favorables à l’industrie nucléaire….Et la la Banque Nationale, consultée, émet des doutes sur l’aide qu’elle pourrait apporter…
– G.L. Bouchez (MR) propose de prolonger 5 réacteurs, et de renoncer aux centrales à gaz. Rappelons l’incohérence du même parti qui il n’y a pas longtemps, acceptait la fermeture totale et proposait 9 centrales au gaz ! Le changement de contexte géopolitique n’explique pas cet acharnement pronucléaire….
– D’autant plus que beaucoup de politiciens semblent ignorer que l’uranium dans nos réacteurs est dépendant à 40 % de la Russie, directement, pour la fabrication de combustibles enrichis, ou indirectement, vu qu’une partie du minerai d’uranium provient du Kazakhstan, un approvisionnement contrôlé par des sociétés Russes.
Qui parle d’indépendance énergétique ?

Nous insistons sur le dangers des réacteurs prolongés et du problème de l’accumulation des déchets !

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En date du 18 mars 2022, en matière de sécurité d’approvisionnement électrique, le gouvernement belge a opté pour le « Plan B amélioré ». Il a opté pour la prolongation des deux réacteurs Doel 4 et Tihange 3 au delà de 2025, mais il prévoit aussi deux centrales au gaz.1
D’un côté, Engie prétend que la mise à niveau prendra 5 ans2 ; de l’autre, l’AFCN dit que la mise à niveau des réacteurs pourra être opérationnelle dès 2025. Qui croire ?

FdN remarque qu’en acceptant la prolongation des deux réacteurs, les ministres semblent plus motivés par l’indépendance énergétique que par la sécurité nucléaire. Alors que le nucléaire n’est pas le meilleur moyen d’assurer notre indépendance énergétique ni de lutter contre le dérèglement climatique10, nous devrions donc accepter de vivre avec la menace toujours possible d’un accident nucléaire dans ces réacteurs vieillissants, comme une arme braquée sur nous, qui plus est dans une zone densément peuplée, et contribuer à l’accumulation de déchets dont on ne sait que faire. C’est pourquoi FdN s’oppose à la prolongation de ces deux centrales et continuera à manifester pour leur fermeture, et contre le soi-disant « nouveau nucléaire du futur » !

Notons que l’Allemagne, confrontée à la même question dans un contexte énergétique similaire, vient de décider de renoncer à la prolongation de ses deux derniers réacteurs nucléaires, qui fermeront donc cette année. S’ils peuvent le faire, pourquoi pas nous ?
Mais il est important de souligner que le gouvernement belge a décidé d’augmenter le renouvelable, car c’est le meilleur moyen de diminuer la dépendance aux énergies fossiles et de se passer du nucléaire.

Il reste beaucoup de questions et certaines réponses doivent être confirmées :!

FdN :Combien de milliards coûteront les mises à niveau de Doel 4 et Tihange 3 ?
Qui paiera cette note ?

R. Cela fait partie de la négociation avec Engie, les deux ministres-négociateurs ne veulent pas dévoiler les détails. Mais le coût serait d’à peu près 1.6 milliard d’euros, soit 160€ par habitant, donc au moins 320€ par famille… .
Engie doit réorganiser ses équipes et ressources, pour préparer la prolongation et, en même temps, commencer les démantèlements des réacteurs déclassés.3

FdN : Va-t-on puiser dans les ressources prévues pour le démantèlement et la gestion des déchets ?

R. En principe, non, l’exploitant reste responsable du démantèlement et de la gestion des déchets pour les 7 réacteurs, les provisions nucléaires devraient être conservées.
La ministre Van der Straeten vient de déposer un projet de loi visant à s’assurer qu’Electrabel payera la facture des déchets nucléaires et du démantèlement. Ce n’est pas lié à la prolongation des deux réacteurs, mais cela ne va pas faciliter le dialogue entre l’État Belge et Engie-Electrabel lors des négociations en cours… (La Libre Belgique 10/05/2022)

FdN : Prolonger les deux réacteurs D4 et T3 nécessitera donc un changement de la loi organisant la fermeture de tous les réacteurs en 2025, pour autoriser la prolongation de deux réacteurs. Quand sera voté cette modification de la loi de sortie du nucléaire ?

R. C’était prévu pour fin Mars, début Avril !? Les dates finales, fixées dans la loi de fermeture, vont être révisées, et décalées de 10 ans, soit, pour Tihange 3 le 1er septembre 2035 et pour Doel 4 le 1er juillet 2035. La seule modification concernera ces deux dates. La loi continuera à interdire la construction de nouvelles centrales. Cette loi n’empêchera toutefois pas la recherche des « solutions du nucléaire du futur » (SMR, « petits réacteurs modulaires »), auxquels FdN marque son opposition. Et nous apprenons que le dernier rapport du GIEC (p.51) montre qu’à investissement égal, le solaire et l’éolien économisent 4 fois plus de CO2 que les réacteurs électro-nucléaires! 10

FdN : Si le CRM4 fonctionne pendant la période d’arrêt en 2025/2026 , cela prouve qu’on pouvait arrêter tous les réacteurs, alors, pourquoi remettre Doel 4 et Tihange 3 et en marche en 2026-2027 ?

R. Selon la ministre, « parce qu’il y a la guerre en Ukraine et qu’on prend conscience de l’ampleur de notre dépendance aux énergies fossiles – gaz, pétrole et uranium. Raison pour laquelle il faut encore plus diversifier notre approvisionnement ».

Pour FdN cette réponse est insatisfaisante : si nous pouvons nous passer des réacteurs en 2025 et 2026, et si, en pus les renouvelables montent en puissance, il est absurde d’en redémarrer deux en 2027 et les garder dans les années qui suivent !

FdN : Y aura-t-il de nouvelles négociations avec l’Europe pour redéfinir un programme CRM adapté ? Combien de temps prendront ces négociations ?

R : À première vue, le CRM du « plan A » resterait d’application. Nous ne savons pas ce qu’en pense l’Europe : ce CRM a été prévu et approuvé pour la fermeture de toutes les 7 centrales, et non pas 5.

FdN : D’où proviendra l’uranium enrichi pour les réacteurs qui seraient prolongés ? Dans les réacteurs actuels, 25% de l’uranium enrichi est Russe et 40% du minerai dépend de sociétés Russes, notamment via le Kazakhstan… La fabrication des combustibles risque de prendre du temps, quel sera le fournisseur ?

R. : La Ministre Tine Van der Straeten n’en dit rien.

FdN : Dans le cas où les réacteurs prolongés seraient indisponibles avant l’été 2025, la solution temporaire prendra-t-elle la forme d’une consommation de gaz accrue au-delà des appoints prévus dans le nouveau programme CRM ? Combien de temps les réacteurs resteront-ils indisponibles ?

R. « On s’attend à ce que les deux réacteurs soient quand même éteints lors de leur quarantième anniversaire en 2025, avant d’être rallumés fin 2026 (c’est ce qu’espère le gouvernement) voire courant 2027, et c’est ce que laisse entendre l’exploitant du parc nucléaire belge, Engie-Electrabel. » 6

S’ils sont indisponibles fin 2025 et en 2026, le CRM (Mécanisme de Rémunération de Capacité)4 devrait être d’application comme prévu dans le plan A !
Il semble qu’on s’oriente vers ce scénario (18/05/2022).

FdN : Quand va avoir lieu l’enquête d’impact environnemental dans un rayon de 1000 km autour de Doel et Tihange ? Combien de temps prendra cette enquête ?

R. : La consultation publique transfrontalière et l’étude d’incidence prendront au moins deux mois pour chaque réacteur.

FdN : Cette enquête sera-t-elle uniquement consultative ?

R. Très probablement…

FdN : Y aura-t-il des voies de recours juridiques, d’une part pour les acteurs belges et d’autre part pour les régions frontalières ?

R. : Engie le craint, mais nous ne savons pas ce qui est juridiquement possible.

FdN : En 2025, les deux réacteurs de D4 et T3 auront atteint leurs 40 années de durée de vie légale prévue. Un arrêté royal de 2011 7 dit que les révisions périodiques ont lieu tous les dix ans, et pas plus. Elles ne peuvent donc plus fournir de l’électricité après 40 ans sans révision, et pas non plus avant la fin des travaux de mise à niveau requis, qui remplacent une révision périodique. L’AFCN trouvera-t-elle un moyen de contourner ces obstacles sans augmenter l’insécurité ?

R. L’AFCN propose de faire d’abord les travaux qui impactent le plus la sécurité, et de reporter les travaux moins lourds et n’impactant pas la sécurité. Donc l’arrêté royal7 sera modifié « pour établir une distinction entre les « travaux correctifs » qui devront absolument être réalisés avant que l’Agence fédérale de contrôle nucléaire n’accorde le renouvellement de l’autorisation d’exploitation, et les « actions d’amélioration », qui devront être mises en œuvre au plus tard trois ans après le premier redémarrage de la nouvelle période d’exploitation »6.

FdN : Comment stabiliser le prix de l’énergie en général (gaz, électricité…) ?

R : Ce qui permettra de ne plus dépendre du prix du gaz et autres énergies fossiles, ce sont d’abord les économies d’énergie, l’isolation de nos maisons, et ensuite, la généralisation des énergies renouvelables.

FdN. : Monsieur le Ministre Gilkinet rappelle que le nucléaire n’est pas une énergie rapidement pilotable. Pour apporter de la flexibilité à notre approvisionnement électrique, qui va investir dans le stockage nécessaire ? Le gaz suffira-t-il pour assurer la flexibilité ?

M. Georges Gilkinet dit en effet que « Engie devra se débrouiller pour que Doel 4 et Tihange 3 n’empêchent pas les énergies renouvelables de produire. C’est un nouveau paradigme, un renversement de la charge de la preuve”. Donc est-il possible, techniquement, de diminuer la production nucléaire quand les conditions météo seront favorables à l’éolien et au photovoltaïque et lorsque les centrales au gaz sont à l’arrêt ?

R: Depuis longtemps, les Allemands ont résolu le problème : la priorité est à la production renouvelable.Pour le ministre, Le secteur nucléaire devra être seulement l’appoint : “Les réacteurs devront être flexibles, explique le Ministre Georges Gilkinet. Par exemple, en stockant l’électricité quand la production est supérieure à la demande.”
Pour Fdn, ces deux réacteurs ne peuvent pas être rendu plus flexibles9, et les solutions de stockage doivent de toute façon être développées d’urgence !






Notes de la conférence du 16 juin 2022

(1) https://www.premier.be/fr/prolongation-de-la-duree-de-vie-des-centrales-doel-4-et-tihange-3 . Le gouvernement n’augmentera pas le nombre de centrales à gaz après 2026, se limitant aux deux qui sont actuellement prévues, selon La Libre Belgique du 2 avril 2022.
Pour la ministre, les deux centrales au gaz et un CRM4 fonctionnel sont nécessaires également si les négociations avec Engie capotent et que le plan A revient complètement d’application.
À ce jour, les propositions de modification de la loi annoncées pour fin mars 2022 n’ont toujours pas encore été ni proposées ni votées !?

(2) D’après Engie, la prolongation des deux centrales nucléaires ne sera pas prête avant 2027

(3) Le Soir – 21 mars 2022 – pg 10-11. « On a décidé de faire plus de renouvelable, c’est ça qui est important pour moi. » Tine Van der Straeten.

(4) Mécanisme de rémunération de la capacité (MRC/CRM) ce mécanisme apportera un soutien, au moyen d’enchères annuelles, aux unités qui peuvent fournir ou économiser de l’électricité à partir de 2025. Toutes les technologies possibles de production, de stockage ou de gestion de la demande d’électricité peuvent participer. De l’aide est apportée aux investissements, et sera remboursée plus tard si les bénéfices dépassent un certain niveau.
https://economie.fgov.be/fr/themes/energie/securite-dapprovisionnement/mecanisme-de-remuneration-de

(5) EDF parle d’une production pour 2022 inférieure de 20 % aux objectifs initiaux et prévoit d’importer de l’énergie électrique. Les incidents détectés dans de nombreux réacteurs nucléaires français risquent de se reproduire dans les mois et années qui viennent.

(6) « Le Soir » 2 Avril 2022 p8 « La prolongation du nucléaire entame son long parcours
du combattant »

(7) L’arrêté royal du 30 novembre 2011 portant prescriptions de sûreté des installations nucléaires. L’avant-projet de loi relatif à la prolongation de la centrales Doel 4 et de Tihange 3 sera très prochainement soumis à l’approbation du Conseil des ministres, tout comme le projet d’arrêté royal modifiant l’arrêté royal du 30 novembre 2011 portant prescriptions de sûreté des installations nucléaires.

(8) Programme initialement prévu :
https://afcn.fgov.be/fr/dossiers/centrales-nucleaires-en-belgique/cessation-des-activites-et-demantelement-des-centrales
https://economie.fgov.be/fr/themes/energie/sources-denergie/nucleaire/base-legale-de-la-sortie-du

(9) Le nombre de cycles de diminution à 50% est limité à 30 fois sur un cycle de 18 mois suivant le directeur d’Engie. LLB 29 mars 2022

(10) L’uranium est une ressource non-locale, et épuisable. Nos réacteurs sont chargés de 25% d’uranium enrichi venant de Russie, et dont le minerai vient partiellement du Kazakhstan.
Le dernier rapport du GIEC (p.51) montre qu’à investissement égal, le solaire et l’éolien économisent 4 fois plus de CO2 que les réacteurs électro-nucléaires! Notons que cette évaluation essaye de tenir compte du coût de la gestion des déchets, qui seront inévitables, y compris dans le cas des futurs SMR. Pour les détails, voir le décryptage par Libération.

(10)
Le Soir 23/07/2022 p.4 Laurent Lambrecht « Les vraies négociations sur le nucléaire vont commencer »
Le Soir 23/07/2022 p.1
Le Soir 23/07/2022 p.4-5 Bernard Padoan « La Vivaldi a négocié avec Engie… pour le convaincre de continuer à négocier »
La Libre Belgique 23/07/2022 p.56 « De grosses concessions à Engie »

(11) Zuhal Demir (N-VA) avait demandé ce 14/07/2022 au fédéral de prolonger les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 de deux mois cet hiver. Ceci n’a pas été accepté, et Engie a confirmé que cette demande est techniquement irréalisable, en particulier par faute de combustible.
https://www.rtbf.be/article/engie-sur-son-refus-de-prolonger-les-reacteurs-doel-3-et-tihange-2-nous-navons-pas-recommande-de-combustible-11032264

https://afcn.fgov.be/fr/dossiers/centrales-nucleaires-en-belgique/cessation-des-activites-et-demantelement-des-centrales

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Communiqué de presse du 16/03/2022

Liège : gare des Guillemins


Décision de la fermeture du nucléaire en Belgique, guerre en Ukraine, 11ème anniversaire de la catastrophe de Fukushima

Il y a 11 ans, le 11 mars 2011, un tsunami déclenchait une panne de courant à la centrale de Fukushima Daïchi.
Les dispositifs de secours destinés à assurer le refroidissement des trois réacteurs, n’étant pas protégés des inondations, n’ont pas pu remplir leur office (1), et quelques jours plus tard les cœurs des réacteurs ont fondu et explosé, libérant des quantités de poison radioactif. Ce n’est que grâce à la direction des vents ces jours-là que l’ampleur de la catastrophe a été limitée. Nous sommes passés à deux doigts de l’évacuation de dizaines de millions d’habitants.
Il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, la responsabilité repose sur un défaut de prévoyance : absence de digue et installation au niveau de la mer dans une région sensible aux tsunamis, erreurs de conception de ces centrales, ainsi qu’une succession d’erreurs dans la gestion des événements.
Onze ans plus tard, le refroidissement, qui produit chaque jour des tonnes d’eau radioactive, le nettoyage et de démantèlement sont très loin d’être terminés, l’encombrement des déchets radioactifs est sans solution, sauf à polluer la terre et la mer…La guerre en Ukraine fait resurgir la peur de fuites radioactives délétères pour les populations. À l’heure actuelle, le fonctionnement des installations nucléaires en Ukraine, dans les 4 centrales du pays et à Tchernobyl, est menacé par la chute de missiles et la rupture de lignes électriques. À la suite des agressions militaires à Tchernobyl et à Zaporijja, la qualité de la maintenance par le personnel en sous-effectif et donc la sécurité y sont très dégradées. À Tchernobyl tous les systèmes de mesures et de communication ont été coupés plusieurs fois et l’alimentation électrique est toujours instable : les techniciens ont du vérifier les installations à pied et à la lampe de poche, une kalachnikov dans le dos… Cela nous rappelle que l’industrie nucléaire n’est pas une activité sûre sur une planète soumise à des catastrophes naturelles,des guerres, des mouvements sociaux violents et au dérèglement climatique qui augmente la probabilité des inondations, des sécheresses, de la montée du niveau des mers…

FdN lutte aussi contre toutes les armes nucléaires, car le nucléaire civil et le militaire sont indissociables : il est clair que les pays qui s’accrochent le plus à l’énergie électronucléaire sont ceux qui ont l’arme atomique ou qui veulent l’obtenir, et il est clair aussi que le nucléaire civil augmente très fortement le danger de la prolifération nucléaire (2).

Fin du Nucléaire rappelle que le nucléaire n’est pas une source d’énergie sûre (aucune compagnie d’assurance ne veut assurer les risques impliqués), qu’elle produit des déchets ingérables légués aux générations futures, et que l’uranium est une ressource épuisable et sale, qui n’assure pas notre indépendance énergétique : 25 % de l’uranium enrichi dans nos réacteurs provient de Russie, et le minerai d’uranium provient de pays comme le Niger ou le Kazakhstan. La pollution radioactive des sites d’extraction de l’uranium, en France et au Niger, pays où l’effet catastrophique sur la santé de la population est documenté, renforce la tradition entretenue depuis le début de cette industrie par les instances nationales et internationales (OMS, AIEA, IRSN, AFCN…,) de maintenir l’ignorance des dangers de la radioactivité par la population.À l’heure actuelle, pour assurer moins de 3 % de l’énergie mondiale avec 450 réacteurs, il nous reste de l’uranium pour 100 ans. Pour avoir réellement un effet de levier sur la décarbonation de la planète, il faudrait multiplier le nombre de réacteurs par 5 ou 10, et donc l’uranium serait épuisé en quelques années ! (3) De plus, cette énergie est la plus coûteuse et la plus lente à mettre en œuvre alors que le temps presse pour lutter contre le dérèglement climatique.

En Belgique, il a été décidé de fermer les 5 réacteurs les plus vieux dont les cuves sont par ailleurs fissurées et représentent un danger public. Nous devons maintenant décider de la fermeture des deux derniers. FdN a toujours appuyé le plan A et continue à le soutenir. Ce plan garantit l’approvisionnement par le développement de sources d’énergie renouvelable, dont l’éolien marin, et de deux centrales à gaz d’appoint (et non 9 comme le préconisait encore récemment la ministre Marghem). Dans le contexte actuel, nous comprenons que l’évolution du prix du gaz et de son approvisionnement doit être prise en compte. Notons néanmoins que le gouvernement allemand a décidé de fermer leurs deux dernières centrales, malgré un problème d’approvisionnement bien plus aigu! (4)

Cependant, le plan B doit être évalué aussi au niveau de son prix, de ses délais, de l’approvisionnement énergétique, et cela pose question. Les démarches à faire vont encore générer des délais : enquête d’impact environnemental sur 1000 km, nouvelles négociations avec l’Europe pour redéfinir le CRM, tractations pour convaincre Engie de faire les travaux et vraisemblablement des frais à charge de l’État pour plus d’un milliard. La loi sur le nucléaire précise qu’un réacteur ne peut fonctionner sans être révisé au-delà de sa durée de vie (40 ans dans ce cas-ci), c’est à dire dans le cas qui nous occupe au-delà du 31/12/2025, et il n’est pas sûr que ce soit matériellement possible. Il faut donc que les réacteurs soient remis à jour à cette date, sauf si cette loi est modifiée dans le sens d’une diminution de la sécurité. De plus, toutes les discussions sur les mesures de garantie d’approvisionnement sont calculées pour la période d’après 2025, or il est évident que les travaux vont immobiliser les deux réacteurs pendant de nombreux mois avant le 31/12/2025. Si cela dure trop longtemps, plus de 6 mois par exemple, il est clair que cela va générer un trou dans notre mix énergétique, avant que les solutions nouvelles soient tout à fait prêtes, et cela nécessitera donc l’apport des énergies d’appoint à cette période, dont, peut-être, malheureusement, le gaz… Ce plan B ne nous semble pas viable, d’autant plus qu’il va gaspiller des ressources plus efficacement investies dans les énergies du futur.

Nous n’acceptons pas non plus l’idée d’investir dans le « nucléaire du futur », soit dans les SMR, petites unités modulaires fabriquées en usine. Non seulement cette «solution » sera certainement « trop chère, trop tard » (2035-2040 ?) par rapport au dérèglement climatique, mais nous ne voyons pas où se trouvent les améliorations. Certes, ces mini-réacteurs seraient construits en série et donc sans doute à moindre coût ; il n’est cependant pas sûr que ce soit plus efficace que l’économie d’échelle réalisée par un réacteur plus grand. Nous ne sommes pas du tout convaincus qu’un réacteur plus petit produise proportionnellement moins de déchets. En cas d’accident, il serait moins grave, mais le nombre potentiel d’accidents augmenterait proportionnellement au nombre de SMR installés. Les SMR étant plus dispersés dans le pays, le transport de matières dangereuses augmenterait aussi dans tout le territoire. En plus, ces SMR augmenteront le nombre de cibles potentielles d’attaques terroristes et donc de lieux à sécuriser. Dans tous les cas, et pas seulement lors d’installation dans des bases militaires, cela augmentera aussi le risque en cas de conflit ou de trouble social grave.

Solution : Sortir complètement du nucléaire, et diminuer progressivement toutes les énergies fossiles grâce aux efforts pour économiser l’énergie et la généralisation des énergies renouvelables, dans un réseau de distribution rénové et intégré à l’échelle européenne, incluant de nouveaux vecteurs, dont l’hydrogène vert. Sécuriser les déchets nucléaires existants en surface, subsurface, ou stockage à sec, sans mettre en péril l’intégrité du sous-sol et des ressources en eau.

(1) Article du canard sur la qualité des systèmes de secours : https://www.dropbox.com/s/tik7x7v7ypkjogn/edf_fournisseurs.jpg?dl=0

(2) Source : E. Macron : « Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire, sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil » Source : https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-16825-fr.pdf page 4

(3) Rappelons les propositions invraisemblables du Pr Damien Ernst, qui voulait construire plus de 8000 réacteurs, et envoyer les déchets sur la lune, tout en mettant les écolos en prison…

(4) Le gouvernement allemand confirme la fermeture des deux dernières centrales !  https://www.euractiv.com/section/energy/news/germany-rules-out-prolonging-its-nuclear-power-plants/

Fukushima : une reconstruction périlleuse
Article de Cécile Asanuma-Brice, sociologue et chercheuse au CNRS. Résidente permanente au Japon, elle codirige un programme international sur les post-Fukushima studies. Ses recherches portent sur les politiques de logement dans les sociétés du risque.

Les communiqués de la CRIIRAD : suivi de la sûreté nucléaire et des possibles contaminations radioactive en Ukraine

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