Fin du nucléaire asbl
Einde van kernenergie vzw
Ende der Atomkraft asbl

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L'Écho des atomes

 

Compteurs communicants : arrêts de la Cour constitutionnelle30 janvier 2021

Fin du nucléaire asbl était partie prenante dans les recours en annulation des législations sur le déploiement des compteurs communicants en Wallonie et à Bruxelles, devant la Cour constitutionnelle, au motif des impacts énergétiques et environnementaux. Suite aux arrêts rendus par la Cour, le Collectif STOP compteurs communicants vient de publier un communiqué « La Cour constitutionnelle garantit la protection des droits des personnes qui se déclarent électrohypersensibles ».

Pour s’opposer à une demande de placement d’un compteur communicant, consulter la rubrique du site du Collectif STOP CC, « Que faire si le gestionnaire du réseau vous propose un compteur communicant ? »

Notre pays ne peut pas être un État voyou22 janvier 2021

Ce vendredi 22 janvier 2021, le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur : le délai requis depuis la ratification du Traité par le Honduras (50e pays membre) est en effet écoulé. Cet évènement d’une portée historique exceptionnelle, met de facto hors la loi les États qui détiennent l’arme nucléaire sur leur territoire, mais pas seulement eux : 33 États qui ne possèdent pas l’arme nucléaire ont des politiques qui ne respectent pas le Traité, parmi lesquels la Belgique et la plupart des États européens.
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Un rapport pourrait mettre à mal les projets nucléaires de l’État français 20 janvier 2021

Un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de RTE (Réseau de transport d’électricité), qui n’a pas encore été rendu public, pourrait contrarier les projets nucléaires de l’État. Le site Contexte, qui a pu se procurer l’étude, explique, mardi 19 janvier, qu’un mix électrique fondé sur « des parts très élevées d’énergies renouvelables » est techniquement possible. Ce n’est pas la première fois qu’une institution parvient à de telles conclusions. L’Ademe avait déjà ouvert la voie en 2015 et provoqué la colère d’EDF, selon Contexte.

La particularité de ce nouveau rapport est d’avoir aussi été écrit par l’AIE, qui est comme le rappelle Contexte, « la gardienne du temple de l’orthodoxie énergétique ». Cette étude donne donc une nouvelle légitimité à ces projections et témoigne d’un changement de rapport de force.

[…]

Selon un connaisseur du dossier que Contexte a pu interroger, la filière est très inquiète : « EDF en a vraiment peur, confie-t-il. Sous l’angle “si c’est possible, alors les gens vont se dire que c’est souhaitable”. La filière aurait clairement voulu un message d’impossibilité. »

Cette étude est révélée alors que la filière nucléaire se trouve à un moment charnière. Les premiers réacteurs arrivent en fin de vie et l’État envisage de construire une nouvelle série d’EPR. Comme l’a révélé Reporterre, le gouvernement prévoit même de subventionner ces travaux à hauteur de 25,6 milliards d’euros. En décembre dernier, au détour d’un entretien sur Brut, Emmanuel Macron affirmait « avoir besoin du nucléaire ».

Source : Reporterre et Contexte

Note de FDN : EDF aurait « vraiment peur de ce rapport ». En fait, certains employés d’EDF doivent se réjouir, en particulier tous ceux, ils sont nombreux, qui se sont inquiétés des projets d’EPR d’EDF, en France, en Angleterre et ailleurs et de la menace que fera peser leur absence de rentabilité sur la pérennité de l’entreprise.

Sécurité de l’approvisionnement en électricité en Belgique
(en cas d’arrêt du nucléaire) 18 décembre 2020

Une analyse de l’Umweltinstitut de Munich publiée en octobre 2020, disponible en français, néerlandais et allemand. La conclusion de l’analyse :

La fermeture immédiate des réacteurs Doel 1 et 2 n’aurait pas d’incidence négative sur la sécurité de l’approvisionnement en Belgique. L’augmentation de la capacité d’alimentation en électricité de manière constante au cours des quatre dernières années peut non seulement compenser la perte de capacité des deux réacteurs, mais elle peut aussi compenser l’arrêt d’un réacteur supplémentaire. Avec l’arrêt de trois réacteurs nucléaires, le niveau de sécurité d’approvisionnement en Belgique correspondrait à celui de 2016. Sur la base d’un bilan de puissance pour le secteur belge de l’électricité, il est clair que même une sortie complète du nucléaire serait possible tout en maintenant les capacités actuelles d’importation d’électricité. La nouvelle ligne à haute tension entre l’Allemagne et la Belgique (ALEGrO), dont l’achèvement est prévu pour la fin de 2020, apporterait un soulagement supplémentaire à la situation de l’approvisionnement. Cependant, cette nouvelle ligne n’est pas nécessaire pour une sortie du nucléaire.

En outre, il existe d’autres instruments qui peuvent être activés rapidement et qui permettraient d’éviter une panne générale en cas d’urgence : gestion de la consommation, mesures d’économie et, en dernier recours, ce qu’on appelle le délestage.

Entre-temps, les centrales nucléaires belges sont également devenues si peu fiables qu’elles mettent en danger la sécurité de l’approvisionnement au lieu de la renforcer. Les pannes imprévues sont de plus en plus fréquentes et, avec elles, des situations dans lesquelles une grande quantité d’électricité doit être fournie immédiatement pour compenser – une lourde charge pour le système électrique belge. Les facteurs de stabilisation sont principalement attribuables aux énergies renouvelables. Leur croissance au cours des dernières années peut compenser une partie de l’énergie nucléaire. Cependant, l’inverse est également vrai : plus on ferme de centrales nucléaires, plus on crée de possibilités pour les énergies renouvelables. Les investissements, notamment dans les centrales éoliennes, augmenteront alors à nouveau. Pour cette raison également, une sortie rapide du nucléaire en Belgique assurerait une plus grande stabilité du secteur de l’électricité.

Prolongation de réacteurs français au-delà de 40 ans11 décembre 2020

Extrait de la lettre envoyée par FDN au directeur de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) :

Ayant incidemment pris connaissance de la consultation publique de l’ASN à propos de son projet de décision sur la poursuite de fonctionnement des réacteurs français de 900 MWe au-delà de 40 ans, disponible sur son site web (www.asn.fr/…), je constate que cette consultation est en infraction avec la convention d’Espoo sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière et de la convention d’Aarhus sur la participation du public en matière d’environnement .

Cette exigence légale a été confirmée par la Cour de justice de l’Union européenne en 2019 dans un cas tout à fait similaire, celui de la prolongation des réacteurs belges D1 et D2 (eur-lex.europa.eu/…).

En conséquence, je vous prie de mettre en place une nouvelle consultation qui respecte les directives européennes et le droit international.

Sortie du nucléaire en 2025 :
quand un professeur d'université propose un vrai déni de démocratie18 novembre 2020

Une vidéo de Bouli Lanners (1 minute).

« Vivaldi », une coalition dénucléarisée ?14 octobre 2020
       

« Le calendrier légal de sortie du nucléaire sera respecté, comme prévu ». Fin novembre 2021, un rapport sera produit. S’il « montre qu’il y a un problème inattendu de sécurité d’approvisionnement, le Gouvernement prendra des mesures adéquates comme l’ajustement du calendrier légal pour une capacité pouvant aller jusqu’à 2 GW ».

C’est ce qu’on peut lire dans le rapport des formateurs du nouveau gouvernement du 30 septembre 2020, constitué par une coalition de sept partis dite « Vivaldi ». Cette formulation rappelle méchamment celle de la loi de sortie du nucléaire de 2003 qui actait la prolongation des 7 réacteurs de 30 à 40 ans tout en « assurant » leur fermeture au bout de ces 40 ans, fermeture énoncée dans des termes similaires à ceux émis dans le rapport Vivaldi. On sait ce qu’il en a été : vu le laxisme des gouvernements successifs, cette loi de 2003 a abouti à la prolongation de 10 ans du réacteur T1 en 2012 sous le gouvernement Di Rupo et des réacteurs D1 et D2 en 2015 sous le gouvernent Michel.

Bien entendu, le contexte énergétique et politique est aujourd’hui très différent de celui de 2003, examinons-en quelques éléments : […]

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LN24 : débat sur la prolongation du nucléaire13 août 2020

Débat dans le cadre de l'émission  « Pour Info » animée par Jim Nejman, avec Samuele Furfari, professeur de géopolitique de l’énergie à l’ULB, Dominique Woitrin, ancien directeur du CREG et, Francis Leboutte, président de FDN.

À revoir sur le site de FDN

Remous autour de la sortie du nucléaire14 juillet 2020

Ce 1er juillet, la commission de l’Énergie du parlement à voté à une large majorité(1) une proposition de résolution sur le financement du mécanisme de rémunération de capacité (CRM), mécanisme qui doit permettre de subsidier la construction de nouvelles centra­les à gaz qui seraient nécessaire à la sortie du nucléaire en 2025, selon Elia(2) du moins. Selon cette proposition de résolution(3), le CRM sera financé via les tarifs d’Elia et donc finalement par les ménages et les entreprises. La résolution prévoit qu’une partie du surcoût sera pris en charge par un fonds spécial alimenté notamment par « les recettes de nouvelles mesures ambitieuses de lutte contre la fraude ». En hauts lieux, aurait-on enfin trouvé une bonne raison de mettre cette lutte en place ?

Certains présentent ce vote comme historique et l’assurance de la sortie du nucléaire en 2025, mais on peut aussi le voir comme la mise en place d’une pompe à fric au bénéfice des producteurs d’électricité, car il n’est pas du tout sûr que le CRM soit une nécessité en cas de respect du calendrier de sortie du nucléaire en 2025, comme décrit dans l’« Avis sur la proposition de résolution pour la prolongation des réacteurs nucléaires » de Fin du nucléaire ASBL. C’est aussi ce qui transparaît dans le mémorandum de la CREG(4) de ce 9 juillet, « à l’attention du formateur pour le gouvernement fédéral » (page 13) :

« Afin de s’assurer que la mise en œuvre du CRM réponde à un réel besoin en matière de sécurité d’approvisionnement, la CREG demande au futur Gouvernement :

- qu’une nouvelle étude d’adéquation – ou, à tout le moins, une mise à jour de l’étude d’adéquation de juin 2019 – soit réalisée par le gestionnaire du réseau, en faisant application des méthodologies européennes adoptées par l’ACER (5) et en tenant compte des remarques formulées par la CREG en juillet 2019, et ce, avant la première instruction ministérielle d’organiser une mise aux enchères CRM ».

__

(1) Les sept groupes politiques qui ont voté en faveur de la résolution : MR, Open VLD, PS, SP.A, CD&V, N-VA et Écolo-Groen. Le PTB a voté contre, les autres partis se sont abstenus.
(2) Elia est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension belge (30 000 à 400 000 volts), une entreprise privée dont le bénéfice net était de 216,6 millions d’euros en 2017 (Belgique et Allemagne).
(3) Elle doit être votée à la Chambre prochainement ce qui sera le cas sans aucun doute. Mais elle doit recevoir l’aval de la Commission de l’UE et être mise en œuvre par le prochain gouvernement.
(4) CREG : la Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz est l’organisme fédéral pour la régulation des marchés de l’électricité et du gaz naturel en Belgique.
(5) ACER : L’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie coordonne au niveau européen le travail des autorités de régulation nationales.

Sécurité de l’approvisionnement en électricité28 mai 2020

CRM et prolongation de réacteurs en 2025

Dans le cadre de la sécurité d’approvisionnement en électricité de la Belgique, et donc des projets de CRM (mécanisme de rémunération des capacités de production d’électricité pour « aider » les opérateurs et investisseurs) et de prolongation de réacteurs nucléaires (projet de loi de la NVA de décembre 2019), le PTB a déposé le 12 mai un projet de loi basé sur les critiques de la CREG(1) à propos du besoin de nouvelles capacités en 2025 évaluées par Elia(2) et qui seraient de 3,9 GW (selon son étude du 28 juin 2019, « Adequacy and flexibility study for Belgium 2020 – 2030 »).

Selon la CREG, l’étude d’Elia serait biaisée et nous n’aurions besoin ni de la prolongation de deux réacteurs ni de ce mécanisme de CRM, un montage qui pourrait coûter aux citoyens jusqu’à 14,1 milliards de € (940 millions par an pendant 15 ans) – coût nominal (celui que le citoyen aurait à payer). La ministre Marghem a communiqué sur un coût de 5,2 milliards, mais cette estimation faite par le cabinet PwC est un coût actualisé – converti en coût nominal cela ferait près de 10 milliards ce qui correspond de fait au bas de la fourchette de l’estimation de la CREG. On aurait là une bonne raison de plus de ne pas faire de cadeaux aux opérateurs et investisseurs (Engie et autres) toujours prêts à demander le beurre et l’argent du beurre.

La proposition de loi du PTB est simple : vu le contexte de l’arrêt imminent des réacteurs (les premiers, Doel 3 et Tihange 2 seront mis à l’arrêt dans moins de 3 ans) et le projet de CRM actuellement soumis à l’approbation de la Commission européenne, cette proposition ne fait que demander l’évidence, soit une actualisation immédiate de la dernière étude d’Elia qui prenne en compte les critiques de la CREG, sans attendre 2021 pour ce faire (Elia est chargé de faire une telle étude tous les 2 ans, l’échéance est donc 2021 après celle de 2019).

(1) CREG : La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz est l’organisme fédéral pour la régulation des marchés de l’électricité et du gaz naturel en Belgique.
(2) Elia est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension de 30 000 à 400 000 volts, une entreprise privée.

Tchernobyl : 34 ans26 avril 2020

Les documents ci-dessous ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Fin du nucléaire asbl

Nucléaire : nous n’enterrons ni leurs déchets, ni notre démocratie !

Le 26 avril 1986 débutait la catastrophe de Tchernobyl. Trente quatre ans plus tard, les incendies qui se sont propagés depuis le début du mois autour du sarcophage dans lequel est enfermé son démon nous rappellent qu’aucun dispositif de confinement n’est à la hauteur des menaces perpétuelles que fait peser sur nous le nucléaire. Tandis que les fumées ukrainiennes se propagent, les experts se veulent rassurants sur leur niveau de radiations, trop faible pour causer un danger à la santé à long terme. Notre vigilance devrait néanmoins se porter sur une autre menace, bel et bien réelle : celle de l’enfumage par lequel, en ce moment, en Belgique, le lobby du nucléaire tente d’exploiter la crise sanitaire en cours pour renaître de ses cendres.

Début avril, moins de 3 semaines après le début du confinement, l’ONDRAF (organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) annonçait le lancement d’une enquête publique portant sur le plan de gestion à long terme des déchets nucléaires[...]

Distanciation sociétale : mauvais timing pour la consultation publique belge sur le sort des déchets hautement radioactifs7 avril 2020

Distanciation sociétale : mauvais timing pour la consultation publique belge sur le sort des déchets hautement radioactifs
Extrait de cette publication de Céline Parotte :

[...]on sait que l’ONDRAF a l’obligation légale (loi du 13 février 2006) de se livrer à une nouvelle consultation publique invitant les populations belges et transfrontalières à s’exprimer sur le traitement à long terme de ces déchets en Belgique. Chez les personnes qui suivent de près cette question, on attendait donc cette consultation publique depuis un moment, même si on ne savait pas quand elle aurait lieu, ni sur quoi elle porterait précisément. Une partie du suspense a pris fin récemment. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le timing surprend. La grande annonce publiée sur le site de l’ONDRAF le premier avril n’était pas un poisson et laisse assez perplexe : nous sommes tou.te.s invité.e.s à donner notre avis sur la gestion des déchets hautement radioactifs entre le 15 avril 2020 et le 13 juin 2020. Mais nous devrons encore attendre une dizaine de jours avant de pouvoir accéder aux documents qui feront l’objet de cette consultation. Ensuite, nous aurons seulement deux mois pour les comprendre, se les réapproprier et les commenter par écrit. Mais dans quelles conditions le pourrons-nous ? [...]

Mise à jour du 1er mai 2020 : voir cette proposition de réponse au « formulaire » de la consultation de l'ONDRAF.

Virus et radioactivité : prenons le temps de comparer ! 7 avril 2020

En mars 2011, des milliers de Japonais se sont retrouvés confinés dans un rayon entre 20 et 30 km autour de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi. Aujourd’hui, en tant que confinés, on peut se rendre compte de ce qu’ont vécu ces gens pris au piège de l’évènement que personne n’avait prévu. Et, puisqu’aujourd’hui on a le temps et l’expérience, profitons-en pour réfléchir à ce que signifie être confiné en cas de catastrophe nucléaire.

La suite de cet article de Philippe Looze sur le blog Fukushima.

Faut-il prolonger deux réacteurs nucléaires ? 13 janvier 2020

Débat sur La Une (CQFD, RTBF), Faut-il prolonger deux centrales nucléaires ?, avec la ministre de l’Énergie Marie-Christine Marghem et le président de FDN, Francis Leboutte.

Fukushima, un démantèlement infaisable ? 29 décembre 2019

Ces jours-ci, il est beaucoup question dans les médias mainstream, français notamment, du projet de rejet des stocks d’eau contaminée de Fukushima dans l’océan pacifique, eau contaminée au tritium (hydrogène radioactif) mais aussi à d’autres éléments radioactifs qui devraient être éliminés préalablement. Les pêcheurs japonais, la Corée du Sud et d’autres ont raison de s’inquiéter et de s'opposer à cette pollution majeure annoncée, mais ces médias devraient rappeler que les centrales atomiques du monde entier rejettent en permanence du tritium en toute légalité et que, tous les 4 mois, le seul site de « retraitement » des déchets nucléaires de La Hague en Normandie rejette dans La Manche autant de tritium que celui contenu dans les eaux stockées de Fukushima (plus de 3 pétabecquerels – 3 millions de milliards de becquerels).

De même, ces médias devraient parler des problèmes techniques peut-être insurmontables auxquels les liquidateurs japonais doivent faire face pour démanteler les réacteurs accidentés et des risques encourus par les assemblages d’uranium usés toujours présents dans des piscines très fragilisées et par les 3 cœurs de réacteur fondus à la merci d’un tremblement de terre même moins puissant que celui du 11 mars 2011.

Vous trouverez des informations détaillées sur la situation actuelle du réacteur numéro 3 de la centrale de Fukushima Daiichi sur le blog Fukushima, un article qui fait suite à la publication d’une vidéo montrant l'exploration menée par 6 membres de la NRA dans le bâtiment de ce réacteur, vidéo à voir aussi sur ce blog (NRA : Nuclear Regulation Authority, l’agence de sûreté nucléaire japonaise).

Devons-nous prolonger les centrales nucléaires après 2025 ? 5 décembre 2019

Un article du journal La Libre (« Ripostes ») du 3 décembre 2019

Oui pour Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie à l’UCLouvain. Ancien vice-président du GIEC.

La Belgique compte sept réacteurs nucléaires pour produire de l’électricité. La loi de 2003 modifiée en 2013 et 2015 prévoit l’abandon de ce nucléaire en 2025. Pourquoi faudrait-il garder des centrales ?

La loi de sortie du nucléaire s’inscrit dans un contexte très vaste, celui du dérèglement climatique. Le fait de préserver quelques années deux-trois centrales nucléaires est une question secondaire dans notre situation d’urgence climatique. La Belgique est en effet très en retard par rapport à ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre qui, insuffisants, vont inévitablement être renforcés par l’Union européenne prochainement. Or, le plan de la loi de sortie n’est pas de remplacer nos centrales nucléaires par de l’énergie renouvelable. Non, le plan dans les cartons de la ministre fédérale de l’Énergie est de construire de nouvelles centrales au gaz. Même si cette énergie fossile pollue moins que le charbon, il faut l’éviter[...]

Non pour Francis Leboutte, ingénieur civil et président de l’ASBL "Fin du nucléaire"

Que pensez-vous du souhait du climatologue Jean-Pascal van Ypersele de maintenir quelques centrales nucléaires en Belgique après 2025 ?

Je le considérais comme un scientifique de haut vol, et je suis relativement déçu face à son attitude qui me semble, au contraire, très peu rigoureuse et très peu scientifique. Dans son discours, il sous-entend que le nucléaire ne produirait pas ou très peu de gaz à effet de serre. Cela ne tient pas la route. Il suit le rapport du Giec, dont il était l’ancien vice-président et qui, dans ses annexes, place la production de gaz carbonique par la filière de l’éolien au même pied que le nucléaire… Cela ne tient selon moi absolument pas la route. Ces chiffres-là sont d’ailleurs issus des données de l’AIEA, l’Agence internationale pour l’énergie atomique. Il s’agit du premier lobby du nucléaire, extrêmement bien placé au sommet de la structure de l’ONU[...]

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Évaluation de l’option nucléaire pour lutter contre le changement climatique 10 novembre 2019

En plus de l’analyse habituelle de l’état de la filière nucléaire dans le monde, le dernier rapport annuel « World Nuclear Industry Status » (WNISR2019, publié en septembre 2019), contient une intéressante analyse du rôle potentiel que pourrait jouer l’énergie nucléaire pour lutter contre le changement climatique. D’autre part, certains pays, comme la Belgique, sont l’objet d’une analyse plus détaillée. Concernant le climat, voici un extrait du communiqué de presse émis à l’occasion de la publication du rapport :

En d’autres termes, l’énergie nucléaire est une option plus coûteuse et plus lente à mettre en œuvre que les solutions alternatives et n’est donc pas efficace dans la lutte contre l’urgence climatique ; au contraire, elle est contre-productive, car les fonds qu’elle mobilise ne sont pas disponibles pour les options plus efficaces.

Une conclusion plutôt surprenante des analyses est que même la prolongation de l’exploitation des réacteurs existants n’est pas efficace du point de vue climatique, car leurs seuls coûts d’exploitation dépassent les coûts des énergies renouvelables tout en retardant ainsi leur mise en œuvre. Ce que Mycle Schneider a résumé ainsi : « Vous ne pouvez dépenser un dollar, un euro, un forint ou un rouble qu’une seule fois : l’urgence climatique exige que les décisions d’investissement favorisent les stratégies de réponse les moins chères et les plus rapides. L’option nucléaire s’est toujours révélée la plus coûteuse et la plus lente ».

Lire aussi sur cette page « Le nucléaire à la rescousse du climat ? ».

Prolongation de 3 réacteurs en 2025 ? 9 octobre 2019

Les déclarations tonitruantes du nouveau président du CA d’Electrabel à propos de son souhait de prolonger 2 ou 3 réacteurs nucléaires de 10 à 20 ans ont suscité un certain nombre de réactions dans les médias, le monde politique et bien sûr de la part du très médiatique et inévitable « expert » en énergie, ingénieur et professeur à l’université de Liège, Damien Ernst. Rappel de quelques-uns des bons mots de Johnny Thijs, livrés au journal Le Soir du 5 octobre 2019, qui précise toutefois que « c’est aux responsables politiques de décider » :

Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à ce que la vérité sorte de la bouche de ce nucléocrate nouvellement promu, pas plus que de celle de l’ingénieur précité, nucléocrate confirmé. En effet, comment imaginer assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité d’un pays avec des réacteurs qui, en toute logique, montrent des faiblesses grandissantes, car tout simplement liées à leur obsolescence, avec pour conséquence, ces dernières années, un taux d’utilisation moyen de 70 % au lieu des 90-95 % considérés comme normaux pour ce type de réacteur. De plus, il faut tout de même avoir la mémoire courte pour ne pas se souvenir des 10 mois d’arrêt de deux des 3 plus vieux réacteurs, D1 et D2, pour cause de fuite dans le circuit primaire, pas plus tard que l’année passée.

Et que dire de cette absurdité du nucléaire qui serait bon pour la réduction des émissions de CO2 ? Un seul réacteur de 1 GW nécessite annuellement l’extraction d’environ 200 000 tonnes de minerai d’uranium. Après l’extraction du minerai, les processus de broyage, de raffinage, d’enrichissement et de fabrication des barres de combustible nécessitent aussi énormément d’énergie et sont donc aussi source d’émission de gaz à effet de serre. En comparaison, un parc d’éoliennes ne nécessite que du vent comme « combustible » (plus d'information sur énergie nucléaire et climat).

Quant à la question du « prix », le nucléaire a toujours été et sera toujours plus cher que les autres filières de production d’électricité comme encore démontré récemment par cette étude d’un institut de recherche économique allemand, bien évidemment aux dépens du cochon payeur de citoyen.

Plus inquiétant, il semble aussi que la vérité ne viendra pas non plus des médias mainstream. Par exemple, voici ce que nous dit la RTBF dans son journal télévisé du jour : « Aujourd’hui, le nucléaire est indispensable à la production d’électricité » et de justifier cette déclaration en montrant le flamboyant diagramme du « mix énergétique » de septembre, implacable : « 60,5 % pour l’électricité nucléaire en septembre ». C’est oublié que le nucléaire fournit la « base » de l’approvisionnement : il est prioritaire sur les autres filières, les centrales nucléaires produisent toujours au maximum de leur capacité du moment, car il n’est pas possible de moduler leur puissance. À un point tel qu’il arrive parfois à Electrabel de payer nos voisins pour qu’ils absorbent notre excès de production électrique ou d’éclairer nos autoroutes en plein jour. Ce fameux mix de plus ne montre que la production, pas la consommation… Malgré cet avantage substantiel accordé à la filière nucléaire, la réalité est que sur les 7 dernières années, le nucléaire belge n’a fourni 37-38 % de la consommation, très loin des 60,5 % mentionnés par le journaliste de la RTBF. On ne sera pas étonné de ce dérapage si on vérifie la source des données invoquées, rien d’autre que le « Forum nucléaire belge », l’organe de communication du lobby nucléaire connu pour les millions d’euros dont il dispose annuellement pour ces campagnes de propagande (voir l’image extraite du JT ci-contre où la mention « Forum nucléaire » apparaît très discrètement).

Le nucléaire n’a jamais été rentable 17 septembre 2019

L’Institut allemand de recherche économique (DIW, Berlin) a publié cet été une analyse de la rentabilité des 674 réacteurs nucléaires jamais construits pour produire de l’électricité (à l’exclusion des réacteurs de recherche), en examinant les conditions politiques et institutionnelles dans lesquelles leur construction a pris place.

La principale conclusion de cette étude est que l'investissement privé n'est pour rien dans la construction d’aucun réacteur. Autrement dit, dans un marché concurrentiel et sans un soutien massif des États, jamais l’industrie n’aurait pu construire le moindre réacteur pour produire de l’électricité. Aujourd’hui rien n’a changé, comme le démontrent aussi les pertes colossales engendrées par la construction des réacteurs de « nouvelle génération » comme l’EPR en France et en Finlande ainsi que l’AP-1000 de Westinghouse aux USA(1).

Les auteurs ont examiné la rentabilité d’un réacteur nucléaire pour différentes valeurs des paramètres du secteur(2), dans le contexte d’un marché libre et non faussé, mais sans inclure certains coûts externes tels que ceux encourus pour le stockage permanent des déchets nucléaires.

Les résultats de la simulation ont montré qu'un investissement pour un réacteur de 1 GW entraîne toujours une perte financière importante dont la valeur moyenne est de près de 5 milliards d’euros. Même dans le meilleur des cas, la perte est d’environ 1,5 milliard d’euros. Les hypothèses de calcul sont prudentes : des prix élevés de l’électricité ainsi que de faibles coûts du capital et des investissements spécifiques. L’énergie nucléaire n’est jamais rentable.

Au-delà de la perspective purement économique, il y aurait à tenir compte des externalités et des risques élevés encourus tout au long des processus de la filière nucléaire : notamment la pollution radioactive émise lors de l’extraction de l’uranium mais aussi lors de tous les autres processus, l’occurrence d’un accident majeur, le processus complexe et techniquement exigeant du démantèlement, la question sans réponse de comment stocker les déchets nucléaires fortement radioactifs et le risque de prolifération de la bombe atomique. Une grande partie de ces coûts et risques devront être pris en charge par les citoyens.

L’industrie nucléaire a pu faire l’économie du coût d'une assurance contre le risque d’accident majeur grâce à des conventions comme celle signée à Paris en 1960 par la plupart des dirigeants de pays européens. Si elle devait prendre une telle assurance, le coût de l’électricité nucléaire serait multiplié par 100.

Pour toutes ces raisons, l’énergie nucléaire n’est pas une option pertinente pour fournir à l’avenir une énergie bon marché, respectueuse du climat et durable. « L’énergie nucléaire pour la protection du climat » est une vieille antienne qui est aussi inexacte aujourd’hui qu’elle l’était dans les années 1970.

Lire le rapport de l'étude (en anglais, 9 pages, PDF).

Nouveaux défauts dans les centrales françaises 10 septembre 2019

Ce mardi, EDF, le géant français du nucléaire, a annoncé avoir observé des défauts de soudure sur des équipements en service dans certaines de ses centrales nucléaires ainsi que sur du matériel neuf, pas encore installé. La bourse de Paris a réagi aussitôt en faisant chuter de 6 % l’action d’EDF déjà en quasi-faillite et dont la dette brute s’élevait en 2018 à 69 milliards d’euros .

Lire :

L’exploitation des centrales est à la hauteur de leur fabrication comme le montre cet article du Canard enchaîné du 11 septembre 2019 : Une vénérable centrale nucléaire se noie dans les problèmes de robinets.

Illustration : Fabienne Loodts, Kairos.

À chacun son compteur 9 septembre 2019

En Wallonie du moins et si l’on s’en tient au chapitre Énergie de la déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon 2019-2024 : « En ce sens, le décret sur les compteurs communicants sera réexaminé afin de laisser le libre choix individuel ». Dans ce même chapitre, on note aussi un progrès sur l ’accès à l’énergie et les compteurs à budget prépayé  : « Afin de renforcer l’accès à l’énergie, le Gouvernement mènera une action pour réduire la précarité énergétique, afin d’éviter les coupures et garantir la fourniture d’une quantité suffisante d’énergie à un prix acceptable. Le Gouvernement étudiera la possibilité d’un recours effectif pour le client résidentiel menacé de coupure. Les compteurs à budget prépayé en gaz et électricité seront évalués et leur utilisation sera limitée dans les cas où leur pertinence est démontrée  ».

Les recours en justice du « Collectif STOP compteurs communicants » contre les législations wallonne et bruxelloise(1) ne sont pas pour rien dans ce retournement dont on attend avec impatience la traduction juridique. En attendant, le recours suit son cours. Gageons que la Région bruxelloise s’inspire de cette évolution et ne tarde pas à suivre.

(1) Voir www.stopcompteurscommunicants.be

Les bonnes habitudes de Mme Marghem 6 septembre 2019

Les 30 millions d’euros annuels du «  Fonds de transition énergétique » viennent d’être attribués par la ministre de l’Énergie à des projets de recherche selon des axes thématiques qu’elle a fixée «  conformément à l’article 3, §1 er de l’arrêté royal du 9 mai 2017 fixant les modalités d’utilisation du Fonds ». Parmi ces axes, on n’est pas vraiment étonné de trouver l’énergie nucléaire, qui n’a pourtant pas de rapport avec la transition énergétique(1). De fait, il y a un an, via ce même fonds, la ministre avait offert 9,7 millions à la rechercher nucléaire malgré l’assurance qu’elle avait donnée que les projets de cette filière seraient exclus(2).

Pour rappel, ce fonds est provisionné annuellement par la redevance d’Engie-Electrabel liée à la prolongation de 40 à 50 ans des réacteurs Doel 1 et 2 (20 millions par an – les 20 millions de 2016 ont été reportés sur les années 2017 et 2018). L’arrêté stipule que «  Sur proposition du ministre, il est décidé au plus tard le 31 mai de chaque année de l’octroi d’une aide aux projets présentés ». C’est avec plus de trois mois de retard que les projets ont été sélectionnés, ce qui a occasionné nombre de difficultés aux porteurs de projet(3).

Cette année, cinq projets liés au nucléaire ont été retenus et concernent notamment le démantèlement des centrales et le stockage des déchets. Malgré les progrès de la ministre, ces 5 projets se voyant attribuer 2,4 millions d’euros, soit nettement moins que l’année précédente, ce nouveau cadeau aux actionnaires d’Engie-Electrabel est inadmissible.

La France abandonne la 4e génération de réacteurs29 août 2019

La construction d’Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration), le dernier avatar des réacteurs surgénérateurs français est abandonné, ce qui en fait le digne successeur de Superphénix, un réacteur français de 1,2 GW du même type et un autre échec retentissant, mis en service en 1985 et arrêté en 1997, après avoir produit une quantité dérisoire d’électricité pour un coût de construction de 12 milliards d’euros (actualisés en 2010), soit 6 fois plus que l’estimation initiale. Ce qui semble sonner définitivement le glas du « renouveau » du nucléaire en France.

Lire :

Engie-Electrabel reporte la « révision annuelle » de Tihange 112 juillet 2019

Selon une dépêche de l’agence Belga publiée dans plusieurs médias, « Engie Electrabel a reporté la révision annuelle de la centrale de Tihange 1 ». Elle débutera fin décembre, soit 6 mois plus tard que prévu, et durera 6 mois et demi.

En fait, il ne s'agit nullement d'une révision annuelle qui ne dure qu’environ 1 mois, mais de travaux lourds faisant suite à la décision de prolongation du réacteur de 40 à 50 ans par le gouvernement Di Rupo en 2012. Ces travaux auraient dû avoir lieu dès le 40e anniversaire de la mise en service du réacteur en 1975 et pas 4 ans plus tard. Ainsi, on les reporte une nouvelle fois au mépris de la sûreté déjà très écornée avec la prolongation en elle-même du réacteur qui aurait dû être arrêté après 30 ans de fonctionnement, comme prévu lors de sa conception. Notons aussi qu'il en va de même pour les réacteurs D1 et D2 prolongés à 50 ans par le gouvernement Michel en 2015 : les travaux de « mise à niveau » commenceront fin septembre pour une durée similaire, avec 4 ans de retard.

La chute de l'EPR21 juin 2019

L’EPR de Flamanville promu nouveau fleuron de la technique nucléaire française et toujours présenté comme le nec plus ultra par les nucléaristes n’en finit pas de chuter, espérons-le jusqu’à l’écrasement complet. En effet, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de contraindre EDF (Électricité de France) à refaire 66 soudures de traversée de la cuve du réacteur, ce qui retardera sa mise en service de 3 années supplémentaires, dans le meilleur des cas. Ce réacteur, dont le chantier avait commencé en 2007 et devait se terminer en 2012, s’il est jamais mis en service, aura donc au moins 10 ans dans la vue et coûtera plus de 15 milliards d’euros au lieu des 3,5 prévus. Les avatars de ce projet qui est le fruit du délire de quelques-uns, de la haute direction d’EDF à la présidence de la France en passant par le lobby puissamment intégré à l’administration de l’État, démontrent l’échec de la filière nucléaire et l'inutilité de ce réacteur pour l’approvisionnement en électricité de la France, comme des experts indépendants l’avaient affirmé bien avant le début du chantier(1).

Après la découverte des premières malfaçons de la cuve du réacteur (voir L’EPR « déraisonne », Le Canard enchaîné du 28 juin 2017), c’est cette volonté étatique soutenue par le vote d’une loi spéciale qui avait encore permis de passer outre aux défauts rédhibitoires du couvercle de la cuve du réacteur, couvercle qui, selon cette loi, doit cependant être remplacé en 2024. Au train où vont les ennuis de l’EPR, ce maquignonnage aura été inutile…

Tout ça ne va pas améliorer la situation financière de EDF, déjà dans le rouge depuis plusieurs années pour cause d’autres dérapages atomiques et du coût de la maintenance du parc vieillissant des réacteurs. Ce à quoi s’ajoute la concurrence de l’électricité éolienne et solaire, dont le coût au kilowatt-heure produit, déjà bien inférieur, continue de diminuer contrairement à celui de l’atome, en augmentation depuis plusieurs années.

EDF ne va pas tarder à rejoindre Areva et Westinghouse, deux autres « grands » du nucléaire tombés en faillite récemment (voir l’histoire édifiante de l’AP-100, un autre fleuron occidental du nucléaire mort dans l’œuf). Macron et consorts ont cependant un plan d’affaires qui a déjà montré son efficacité : le démantèlement de EDF, la privatisation des activités rentables et la socialisation des pertes.

(1) « Le réacteur nucléaire EPR : un projet inutile et dangereux », Global Chance, janvier 2004 (www.global-chance.org).

Manifestation pour la commémoration de Tchernobyl26 avril 2019

Le 26 avril 2019 a vu la commémoration du 33e anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, une action étant organisée par les associations Fin du nucléaire et AAA devant le siège d'Engie à Bruxelles, parallèlement à une autre devant le siège d'Engie à Cologne, le mot d'ordre étant « Pour la fermeture immédiate des 5 réacteurs belges les plus dangereux ».

Après 33 années, la situation sanitaire des habitants qui vivent dans un territoire grand comme 5 fois la Belgique continue de se dégrader du fait de la contamination radioactive : plus de 80 % des enfants qui y vivent sont en mauvaise santé, contre moins de 20 % avant l’accident. Cette déclaration de Raisa Misura, pédiatre et directrice de l’hôpital central de Stoline, à 240 km au nord-ouest de Tchernobyl, ne surprend donc pas : « 84 % des femmes enceintes ont une pathologie. C’est pourquoi la naissance d’un enfant en parfaite santé est un évènement rare »  (bulletin de janvier 2008 du bureau biélorusse de l’ONU).

En Belgique, tout va bien… pour l’instant : avec deux réacteurs dont les cuves présentent des milliers de fissures et trois autres ayant plus de 40 ans de fonctionnement, la probabilité d’un accident majeur, comme à Tchernobyl et Fukushima, est loin d’être négligeable. Plus un réacteur atomique est vieux, plus il est dangereux.

À voir, à propos de la manifestation :

À lire (PDF) :

Analyse des réponses des partis politiques aux questions
à propos de l’avenir énergétique de la Belgique24 avril 2019

Soucieuse de l’état d’insécurité dans lequel les habitants de la Belgique sont placés tant par l’état catastrophique de nos centrales nucléaires que par l’absence de vision du gouvernement actuel, comme d’ailleurs des précédents, sur la question énergétique, l’ASBL Fin du nucléaire a posé 4 questions sur cette thématique aux partis politiques présents au niveau fédéral.

Dans ce qui suit, nous présentons une analyse synthétique des réponses apportées par les partis à ces questions. Soulignons d’emblée que tous les partis ont joué le « jeu démocratique » en acceptant de nous répondre, à l’exception notable du CD&V, malgré le rappel qui lui a été fait. Sans doute ce parti n’a-t-il rien à dire sur la problématique de l’énergie, au même titre que le Vlaams Belang et le Parti Populaire que nous préférons ignorer.

Tokyo 2020, les Jeux olympiques radioactifs10 avril 2019

Traduit de l’anglais par FDN, article original en anglais sur le site de l’IPPNW

Dans un an, le 26 mars 2020, le relai de la flamme olympique débutera dans la préfecture de Fukushima contaminée par la radioactivité. C’est pourquoi le 26 mars 2019, un groupe d’organisations antinucléaires d’Allemagne, de Suisse, de France et du Japon a lancé une campagne d’information internationale intitulée « Tokyo 2020, les Jeux olympiques radioactifs ». La campagne mettra l’accent sur la contamination radioactive du Japon suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011.

Le docteur Alex Rosen, président de la section allemande de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW(1)), l’une des principales organisations à l’origine de la campagne : « Nous sommes préoccupés par les conséquences sanitaires de la contamination radioactive, en particulier pour les personnes les plus vulnérables aux rayonnements, comme les femmes enceintes et les enfants ».

Les règlementations internationales limitent à 1 mSv par an(2) la dose de radiation supplémentaire pour le public à la suite d’un accident nucléaire. « Dans les régions où les ordres d’évacuation ont été récemment levés, la population sera toutefois exposée à des niveaux allant jusqu’à 20 mSv par an », déclare le Dr Jörg Schmid, médecin de l’IPPNW et membre fondateur de la campagne. « Même les endroits qui ont fait l’objet de vastes efforts de décontamination peuvent être recontaminés à tout moment à la suite des conditions météorologiques défavorables, car les montagnes et les forêts environnantes constituent des réserves sans fin de particules radioactives. Aujourd’hui, les autorités japonaises tentent de forcer les personnes évacuées des zones contaminées à rentrer chez elles en réduisant leur aide financière et en mettant fin aux programmes de logement pour les réfugiés nucléaires », explique M. Schmid.

La campagne, qui se poursuivra jusqu’à la fin des Jeux olympiques, a un message clair : « Nous dénonçons la tentative du gouvernement japonais de prétendre que la situation est redevenue normale dans les régions contaminées du Japon », déclare le docteur Rosen. « Déjà maintenant, nous constatons une augmentation du taux de cancer de la thyroïde chez les enfants et les adolescents de Fukushima(3). Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Plus de 50 000 réfugiés nucléaires continuent de vivre comme personnes déplacées dans leur propre pays. En même temps, de plus en plus de déchets radioactifs s’infiltrent dans les eaux souterraines et dans l’océan et les travaux de décontamination et de reconstruction sont en grande partie réalisés par des sous-traitants non qualifiés et mal informés, sans formation ni protection adéquate. Cela ne ressemble pas à la normalité ».

Notes de FDN

(1) IPPNW : International Physicians for the Prevention of Nuclear War
(2) mSv : millisievert. Le débit de dose s’exprime en mSv/an ou en microsievert par heure (1 mSv/an = 0,114 µSv/h).
(3) Voir cet article : Fukushima : le risque de cancer de la thyroïde multiplié par 15 (au moins).

Les sportifs et touristes qui voudraient se rendre au Japon dans les zones « normalisées », soit qu’elles auraient été décontaminées, soit qu’elles auraient dû être évacuées et qu’elles ne l’ont pas été, devraient prendre conscience que ce faisant, ils prendraient un risque pour leur santé et seraient les complices de cette « normalisation » voulue par l’État japonais avec le soutien d’institutions internationales comme l'OMS et l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique).

Potpourri1er avril 2019

Le 11 mars au Cercle du Libre Examen de l'UBruxelles avait lieu une conférence-débat où intervenait notamment Henri Zaccai, ancien coordinateur du développement international au sein d’Areva (aujourd’hui Orano) et consultant sénior dans l’énergie nucléaire. Le temps de parole étant limité, Fin du nucléaire lui a adressé, de même qu’aux autres participants, ces quelques commentaires :

Vous avez dit que l’accident de Three Mile Island de 1979 n’avait pas « affecté l’extérieur de la centrale », « l’enceinte de confinement ayant joué son rôle ». En réalité, dès le 1er jour de l’accident, des niveaux de radiation très importants ont été mesurés à l’extérieur de l’enceinte du réacteur ; par exemple, à 11 h 30, à Kunkel School (10 km de la centrale), une mesure indique 13 mrem/h (millirem par heure) ce qui fait environ mille fois la radioactivité naturelle. Cet accident et ses conséquences sont très bien documentés dans le livre de deux ingénieurs français, Jean-Pierre Pharabod et Jean-Paul Schapira, « Les jeux de l’atome et du hasard » (Calman-Lévy, 1988).

Vous avez aussi prétendu avec une certaine force que la filière du thorium n’était pas surgénératrice. En fait, le seul isotope fissile disponible sur terre est l’uranium 235 (U235), le thorium (Th232) n’est donc pas fissile. Il est par contre fertile, comme l’uranium 238. La production de noyaux fissiles à partir de noyaux fertiles* étant le principe même de la surgénération, il n’est pas nécessaire d’aller plus loin dans l’explication. J’ajoute tout de même que les tentatives de construire des surgénérateurs remontent à plus de 60 ans. Aujourd’hui, il n’y a pas de surgénérateur industriel en fonctionnement malgré l’importance du budget consacré à cette filière, plus de cent-milliards d’euros (USA, Russie, France, Allemagne, Japon, Italie, Inde…).

La minimisation des conséquences sanitaires des accidents de Tchernobyl et Fukushima que vous faites est typique de la propagande nucléariste, aidée en cela par des programmes de « normalisation des territoires contaminés » financés en partie par l’UE (par exemple, le programme Ethos du CEPN**). Il y a plus dix ans, une estimation indépendante faisait état de plus de 400 000 morts parmi les 800 000 liquidateurs de Tchernobyl. Parmi les 400 000 survivants, plus de la moitié souffraient d’une ou plusieurs pathologies liées à l’exposition à la radioactivité. Autour de Tchernobyl, sur territoire 5 fois comme la Belgique, plus de 80 % des enfants sont en mauvaise santé (moins de 20 % avant l’accident) et la situation sanitaire continue de se dégrader. Dans la province de Fukushima, on commence à entrevoir de quoi sera fait l’avenir : huit ans après l’accident, le risque de cancer de la thyroïde est multiplié par 15, au moins (voir l’article du Dr Alex Rosen sur www.findunucleaire.be/documents.htm#articles). Pour clore ce chapitre, je vous laisse méditer cette déclaration du docteur Raisa Misura, pédiatre, directrice de l’hôpital central de Stoline, en 2008 : « 84 % des femmes enceintes ont une pathologie. C’est pourquoi la naissance d’un enfant en parfaite santé est un évènement rare » (Stoline se trouve au Belarus, à 240 km au nord-ouest de Tchernobyl).

Vous dites du nucléaire que « c’est une source d’énergie fiable, ne dégageant pas de CO2 ». Pour la fiabilité, abstraction faite des accidents graves connus, la Belgique démontre qu’il n’en est rien avec, pour ses réacteurs, un facteur de charge de l’ordre de 70 % sur les 7 dernières années au lieu de 95 % (nous sommes en passe d’inventer le nucléaire intermittent) et un risque croissant de délestage et blackout. Pour le CO2 et autres GES, j’en ai suffisamment parlé, je vous rappelle simplement, entre autres éléments flagrants, qu’un réacteur de 1 GW nécessite 200 000 t de minerai d’uranium à 0,1 %, chaque année, ce minerai étant extrait et traité avec de l’énergie fossile. Le chiffre que vous avancez par la suite pour l’ensemble du cycle de vie et par kWh nucléaire produit, moins que l’éolien, ne tient tout simplement pas la route.

Le principe de la « défense en profondeur » que vous invoquez au nom de l’industrie nucléaire est certainement un bon principe (en principe…). C’est un principe qui exige notamment une qualité maximale des matériaux utilisés pour les éléments essentiels d’un réacteur, la cuve en particulier. Cependant, les faits démontrent qu’il est bafoué quotidiennement, en Belgique, mais aussi en France (vous devriez être bien placé pour connaitre les nombreuses malversations commises par Le Creusot, le forgeur d’Areva, pour des centaines de pièces critiques). Voici ce que dit un rapport de la NRC, l’agence de contrôle nucléaire étasunienne, en 2013, à propos des réacteurs belges fissurés (T2 et D3) : « It is considered highly unlikely that a component with such imperfections would, have been accepted by any owner had the indications been properly recorded and reported ». Six ans plus tard, ces réacteurs sont toujours en fonctionnement… Ce qui démontre que les organismes de contrôle, tant en France qu’en Belgique, ne sont pas « indépendants » et « compétents ».
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* C’est-à-dire, production de Pu239 à partir de l’U238 ou d’U233 à partir du Th232.
** Le CEPN, Centre d’Étude sur l’évaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire (France). Créé en 1976, le CEPN rassemble EDF, AREVA (Orano), le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) et l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire).

Le diaporama de l'exposé de Fin du nucléaire est disponible ici.

Le nucléaire à la rescousse du climat ?2 mars 2019

La filière de production d’électricité nucléaire comporte de nombreuses étapes dont la plupart nécessitent beaucoup d’énergie d’origine fossile et donc émettent des gaz à effet de serre (GES), principalement : extraction du minerai, broyage, raffinage, enrichissement de l’uranium, fabrication des barres de combustible, construction et démantèlement des centrales, conditionnement et stockage des déchets.

Le nucléaire génère environ huit fois plus de GES que l’éolien par unité d’énergie produite (par kWh – kilowattheure). C’est là une affirmation étayée mais aussi minimale car, pour plusieurs étapes de la filière nucléaire, les données ne sont pas disponibles ou incertaines : enrichissement, démantèlement et gestion des déchets pendant plusieurs centaines de milliers d’années.

Pour l’enrichissement de l’uranium, l’industrie nucléaire mondiale consomme annuellement 150 000 tonnes de fluor et de chlore qui peuvent constituer des GES dont le potentiel de réchauffement climatique est beaucoup plus grand que celui du gaz carbonique (CO2). Que deviennent-ils ? Quelle proportion est relâchée dans l’atmosphère ? Il n’existe pas de données accessibles pour répondre à ces questions.

La consommation de matière par kWh produit est 20 fois supérieure pour le nucléaire que pour l’éolien. De plus, les matières consommées par le nucléaire sont pour l’essentiel non recyclables car radioactives.

Pour ses besoins en uranium combustible, un réacteur de 1 GW (gigawatt) comme le réacteur T3 de la centrale de Tihange ou D4 de celle de Doel nécessite annuellement l’extraction d’environ 200 000 tonnes de minerai d’uranium*, auquel il convient d’ajouter 800 000 tonnes de « roches stériles », c’est-à-dire les roches extraites mais non traitées, car présentant des taux d’uranium trop faibles pour l’exploitation industrielle, soit un total de 1 million de tonnes de roche extraites par GW nucléaire et par an. Face à cette débauche extractiviste, en termes de « combustible », un champ d’éoliennes ne nécessite que du vent pour produire de l’électricité. D’autre part, l’émission de GES du nucléaire est promis à une croissance rapide du fait que le minerai à haute teneur en uranium a déjà été exploité et qu’il faudra de plus en plus d’énergie pour extraire l’uranium d’un minerai de plus en plus pauvre.

Auprès de nombreuses institutions et de médias, dont le GIEC, le lobby du nucléaire, l’AIEA** en particulier, a imposé l’idée fausse que le nucléaire est une source d’électricité « bas carbone » qui émettrait aussi peu de gaz à effet de serre par kWh produit que l'éolien. Par rapport aux objectifs climatiques, à supposer qu’elle soit effectivement bas carbone (ce qui n’est pas), cette filière présente les défauts majeurs d’être trop chère à mettre en œuvre (plus de 2 fois plus que l’éolien par kWh produit) et trop lente à mettre en œuvre, la durée de construction moyenne d’un réacteur dépassant les 10 ans.

L’AIEA est on ne peut mieux placée au sommet de la pyramide institutionnelle de l’ONU, sous le contrôle du Conseil de sécurité et des puissances atomiques, une position idéale pour tromper son monde. Peu de temps après la publication du rapport spécial du GIEC d’octobre 2018 (« Réchauffement planétaire de 1,5 °C »), un des rédacteurs du résumé à l’intention des décideurs (Summary for Policy Makers), à qui il était demandé comment le GIEC pouvait-il se faire le vecteur d’une telle désinformation, a donné cette réponse : « Le sujet est politique et il n’est pas question qu’une agence de l’ONU en contredise une autre surtout quand cette dernière est en position dominante ».

Les vrais dangers du nucléaire sont connus et dépassent la question du climat : probabilité d'un accident grave augmentant avec l’âge des réacteurs et pouvant rendre inhabitable une région bien plus grande que la Belgique, pollution radioactive à toutes les étapes de la filière, menace sur la santé et, plus grave encore, le génome humain. Il n’y a pas de solution technique pour la gestion pendant plusieurs centaines de milliers d’années des déchets radioactifs de haute activité : ils seront un poids insoutenable pour les générations futures. Le coût financier d’un accident nucléaire grave (plusieurs milliers de milliards d’euros) n’est couvert par aucune assurance et serait reporté sur les citoyens, la Convention de Paris de 1960 ayant exonéré les industriels et les opérateurs de leur responsabilité.

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* Évaluation basée sur les données de l'exploitation des mines d'uranium en France (source : IRSN – Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, France).

** AIEA : l’Agence internationale de l’énergie atomique est une instance de l’ONU qui dépend du Conseil de sécurité. Un des objectifs de l’AIEA est d’« accélérer et accroître la contribution de l'énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». L’extraordinaire est que cet organe de lobbying est financé par des fonds publics

Pour aller plus loin :

Photo : dimanche 24 mars, plusieurs membres de FDN participaient à l'action de désobéissance civile pour le climat, l'occupation de la rue de la loi devant le Parlement belge, voir cet article du Soir. Et aussi cette vidéo de 1 minute sur cette manifestation.

Construction d'un nouveau site de stockage de combustible nucléaire usé à Tihange11 février 2019

Les habitants de la commune de Huy et de 7 communes voisines ont été invités le 11 février à une réunion d’information sur le projet d’Electrabel de « Construction de trois bâtiments destinés à la manutention et à l’entreposage temporaire d’emballages contenant du combustible nucléaire usé ».

Selon l’invitation :

À terme, c’est-à-dire après la fermeture des 3 réacteurs qui aura lieu pour le premier (T2) début 2023 et pour les deux derniers fin 2025, tous les assemblages de combustible usés de la centrale se retrouveront dans ce nouveau bâtiment (ceux qui sont actuellement stockés en piscine dans de mauvaises conditions de sureté et sécurité ainsi que ceux à venir). Selon notre estimation, il s’agirait d’environ 3 000 assemblages représentant une masse d’environ 2 000 tonnes de déchets hautement radioactifs à vie longue (plus de 100 000 ans). Contrairement aux déclarations de certains, la capacité de ce bâtiment ne nous parait pas excessive.

Il est assez inhabituel – c'est, semble-t-il, lié au type de projet – de voir le demandeur d’un permis d’urbanisme consulter la population avant même la demande de permis et l’étude d’incidence. Celle-ci sera suivie d’une enquête publique de 30 jours.

Lire les questions de Fin du nucléaire adressées Collège communal de Huy et à Electrabel.

Vous pouvez consulter les documents émis par Electrabel, ses sous-traitants et la commune de Huy sur le site de Fin du nucléaire . En plus d’informations relativement succinctes sur le projet, on y trouve aussi l’habituelle propagande nucléariste de mauvais aloi : « Le volume total des déchets est de 0,5 kg par personne et par an, soit l’équivalent d’une canette » et « Les déchets de forte activité ne représentent que 5 grammes soit l’équivalent d’un dé à coudre par personne et par an ». Rappelons donc que le contenu de ce dé à coudre est suffisant pour se suicider tout en assassinant quelques milliers de ses voisins et, que pour contenir ses effets délétères, il faudrait que chacun construise un bunker dans son jardin, à refaire tous les 100 ans pendant plus de 100 000 ans. Qu’un réacteur de 1 GW nécessite 200 tonnes d’uranium naturel par an pour fonctionner, alors que seulement 1 tonne sera fissionnée sur les 25 tonnes effectivement utilisées dans le réacteur, les 175 tonnes restantes(1) allant gonfler les déchets des « canettes » et autres « dés à coudre » (soit une consommation de 1 200 tonnes d’uranium par an pour les 7 réacteurs belges). De même les résidus toxiques des 200 000 tonnes de minerai nécessaires pour obtenir ces 200 tonnes d’uranium. Et encore les 400 tonnes de fluor et de chlore nécessaire à l’enrichissement de l’uranium consommé par le réacteur pendant un an dont on ne sait pas ce qu’ils deviennent, mais produisent assurément des gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement est beaucoup plus grand que celui du gaz carbonique (CO 2). Etc., etc.

(1) 175 tonnes environ « perdues » lors du processus d’enrichissement de l’uranium (en uranium appauvri).

2018 : production d'électricité nucléaire à la traine18 janvier 2019

Ce 18 janvier, Elia, la société qui gère le réseau de transport d’électricité (la haute tension), a présenté ses chiffres sur le « mix » électrique en 2018. Le nucléaire belge est à la traine avec une production de 27,3 TWh(1) ce qui ne représente que 34 % de la consommation d'électricité (voir le graphique ci-contre), soit un petit mieux que l’année « record » de 2015 où cette production avait été de 24,8 TWh, soit 28 % de la consommation (source : le communiqué d’Elia). Ces 27,3 TWh nucléaires ne représentent que 6 % de la consommation d’énergie finale(2) en Belgique.

De ces données, nous déduisons que le facteur de charge(3) du nucléaire a été de 55 % en 2018, ce qui porte la moyenne des sept dernières années à 70 % (2012-2018). En 2015, le facteur de charge du nucléaire était de 50 % et les importations encore plus importantes avec 21 TWh (24 %, contre 17,4 % en 2018).

Le facteur de charge était de 94 % en 1999, une année record pour la production d’électricité nucléaire (une valeur de 90 à 95 % est considérée comme normale). Avec l’usure et l'augmentation du nombre de pannes et d'incidents, ce facteur de charge continuera de chuter dans les années à venir, jusqu’à l’arrêt complet du nucléaire... peut-être suite à un accident majeur comme à Tchernobyl ou Fukushima, dont la probabilité est loin d’être nulle.

Mettez les chances de votre côté en devenant membre de Fin du nucléaire (FDN) qui milite pour l’arrêt immédiat des 5 réacteurs les plus dangereux : www.findunucleaire.be/#adherer. Ou mieux encore, participez à l’organisation des actions de FDN.

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(1) TWh : térawattheure (1 billion ou 1000 milliards de wattheures).
(2) L’énergie finale est l’énergie mise à disposition du consommateur : par exemple l'énergie comptabilisée par un compteur électrique dans un immeuble et l'essence livrée à la pompe. Par opposition à l’énergie primaire qui est l’énergie finale additionnée de l’énergie qui aura été nécessaire pour son extraction, sa transformation et son acheminement jusqu’à notre porte : par exemple, pour l’essence, l’énergie pour les opérations de forage des puits, de pompage et de raffinage du pétrole auxquelles il faut encore ajouter celle du transport.
(3) Le facteur de charge (ou taux d’utilisation) est le rapport entre l’électricité réellement produite et celle qui aurait été produite si l’installation avait fonctionné continuellement à sa puissance nominale (au cours d’une période donnée).

La situation inquiétante du parc nucléaire belge30 novembre 2018

Fissures, fuites, manque d’investissements, risque de blackout : la situation inquiétante du parc nucléaire belge, un article paru sur le site d'information Basta !, par Rachel Knaebel (France) :

Six des sept réacteurs nucléaires belges étaient à l’arrêt début novembre, la plupart à cause de fuites, de fissures, ou d’un mauvais état du béton... Alors que l’hiver approche, l’approvisionnement du pays en électricité est menacé. Comment la Belgique en est-elle arrivée là ? Trois des six réacteurs arrêtés auraient dû être définitivement fermés il y a trois ans, alors que le pays avait voté la sortie du nucléaire en 2003. Les décisions ont sans cesse été repoussées et la transition n’a pas été préparée. Pendant ce temps, l’entreprise française Engie, qui a racheté les centrales belges, continue d’encaisser les dividendes. Enquête.

Lire la suite.

Court-circuit en Charles Michel et la patronne d'Engie19 octobre 2018

Dans Le Canard enchaîné de cette semaine, La patronne d'Engie vitrifiée :

« Si Isabelle Kocher continue sur cette voie, elle risque de ne pas être reconduite à la prochaine assemblée générale », prédit un dirigeant du secteur de l’énergie. La directrice générale d’Engie a en effet été obligée de prendre un intermédiaire – l’homme d’affaires Etienne Davignon, âgé de 86 ans – pour renouer le dialogue avec le gouvernement belge. Charles Michel, le Premier ministre du plat pays, ne veut plus avoir affaire à la patronne du 3e fournisseur mondial de gaz et d’électricité... D’abord les belges ne digèrent pas de ne disposer que d’un seul réacteur (sur les sept d’Engie) jusqu’à la mi-novembre !

Surtout, ils ont découvert qu’Isabelle Kocher avait tenté, fin juin, de vendre dans leur dos les centrales belges à... EDF. « Une trahison ! » s’est insurgé Charles Michel, attaché à l’indépendance énergétique de son pays. Mais non, un simple court-circuit...

Rapport sur les provisions de la sortie du nucléaire18 octobre 2018

Un rapport d’experts indépendants (ZES - Zero Emission Solutions) montre que les estimations des coûts de démantèlement des centrales et de gestion des déchets nucléaires ne font qu’augmenter et ne sont pas correctement provisionnées (rapport commandité par Greenpeace, édité en juillet 2018). D'autre part, la gestion des ces provisions via la société Synatom, une filiale d'Electrabel, est risquée car la disponibilité des provisions n'est pas garantie au moment où le démantèlement et la gestion des déchets de haute activité devraient avoir lieu (comme dit aussi dans le communiqué de FDN du 4 octobre 2018).

À noter la récente forte réévaluation à la hausse de la gestion des déchets de haute activité. L'ONDRAF (Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) l'estime maintenant à 8 à 10 milliards d’euros, contre 3,2 milliards pour l'estimation précédente. Il faut s'attendre à ce que cette estimation continue d'augmenter dans les années prochaines et que le montant à débourser lui soit finalement encore bien supérieur.

Le rapport (47 pages, en francais) est disponible sur le site de FDN.

La débâcle du nucléaire annoncée, présente et à venir4 octobre 2018

Nous le savons, les sept réacteurs nucléaires belges sont amortis depuis longtemps, 20 ans après leur mise en service(1), dûment payés par les consommateurs via des factures d’électricité élevées, sans qu’il n’y ait jamais eu de débat de société sur ce choix énergétique, ni sur son mode de financement à marche forcée. Grâce à ces réacteurs payés par les consommateurs, à partir de 1995 et plus encore de 2005, Engie-Electrabel(2) a engrangé des bénéfices plantureux. Avec la bénédiction des gouvernements belges successifs, qui, jouant à fond le jeu de la libéralisation du marché de l’énergie, n’en ont récupéré qu’une petite part, pour combler des déficits budgétaires...

Ce n’est pas tout. Depuis la mise en œuvre de la filière nucléaire, celle-ci a profité de toutes sortes de largesses, à commencer par l’accaparement d’une partie importante des budgets publics de recherche. Les provisions pour le démantèlement des centrales et le stockage des déchets sont insuffisantes et leur gestion sujette à caution, 75 % de ces montants étant recyclés par Electrabel pour investissement propre : ils seraient perdus en cas de faillite[...]

Lire la suite de ce communiqué de Fin du nucléaire et du RAN.
En néerlandais et en allemand :
  –
 Het nucleaire debacle: aangekondigd, huidig en toekomstig
  – Das angekündigte, aktuelle und zukünftige Atomdebakel

Recours contre les législations sur le déploiement des compteurs communicants28 septembre 2018

Un collectif d'associations s'engage pour un recours en annulation des législations sur le déploiement des compteurs communicants en Wallonie et à Bruxelles, devant la Cour Constitutionnelle (les asbl Grappe, Fin du nucléaire, Inter-environnement Bruxelles et AREHS notamment).

Rejoignez et soutenez financièrement le Collectif STOP compteurs communicants : stopcompteurscommunicants.be

Chouette, vivement une catastrophe nucléaire chez nous aussi13 août 2018

Un texte de Bouli Lanners (membre de FDN et fondateur du RAN) publiée sur sa page Facebook.

Chouette, vivement une catastrophe nucléaire chez nous aussi.
Parfois, on ne comprend pas.
On ne comprend pas comment une vidéo comme celle-ci a pu être publiée, le 6 août, sur le site de la RTBF.

Sur la vidéo, on voit un encart qui lie Jim Beasley (biologiste à l'université de Géorgie et nucléocrate confirmé) et la vidéo elle-même, au National Geographic. Après avoir fait l'apologie des cultures OGM, il faut savoir que National Geographic est un comparse du Forum du nucléaire belge (voir les vidéos du Forum sur Youtube). Et il faut savoir que le forum nucléaire belge, c'est un peu la Pravda du lobby nucléaire.

Grâce à vous, chers amis du forum nucléaire, on se réjouit maintenant d'avoir une catastrophe nucléaire chez nous. Pour que des renards malades puissent s'ébrouer gaiement dans des immeubles habités par des sapins pendant que l'homme, heureusement, aura été retiré du système afin d'éclipser largement tout effet potentiel de radiation.

Merci de nous prendre pour des cons.
Merci de minimiser la souffrance des animaux dont la vie est amoindrie par toutes les merdes qu’ils se chopent mais qu’on ne voit pas sur ces belles images.
Merci d'occulter les conditions sanitaires catastrophiques de centaines de milliers de personnes qui vivent sur un territoire contaminé, grand comme plusieurs fois la Belgique.
Merci d'oublier de parler des enfants. Les médecins du Belarus rencontrent des cas de diabètes chez les nouveaux nés, constatent une grande baisse de l’immunité, beaucoup d’anémies ; les maladies infectieuses se manifestent avec beaucoup plus de gravité. Ils observent aussi l’apparition de maladies qui habituellement ne sont pas caractéristiques des enfants (forte tension artérielle, altérations du rythme cardiaque, cataractes…). Les malformations du cerveau chez les nourrissons et les anencéphalies ont doublé au Belarus depuis la catastrophe de Tchernobyl.
Et enfin merci d’oublier de préciser que Tchernobyl, 32 ans après, c'est pour les «liquidateurs» de 25 000 à 125 000 morts et plus de 200 000 invalides, et pour les populations exposées à la contamination un bilan qui sera selon les estimations de l’OMS de 14 000 à plus de 985 000 morts à travers le monde.
Mais ça, pour vous, ce n’est peut-être qu’un détail de l’histoire.

Merci et bonne journée et allez donc passer quelques jours en famille là-bas. Il paraît que les hôtels sont pas trop chers.
Bouli.

Sur sa page Facebook de Bouli.
– « À Tchernobyl et Fukushima la radioactivité a gravement impacté la faune sauvage », un article de Timothy A. Mousseau, un professeur de biologie de l’Université de Caroline, comme il faut...

Wallonie : des compteurs « intelligents » pour tous ?8 juillet 2018

Que nous dit le Ministre Crucke à propos du projet de décret wallon sur les compteurs communicants lors de la séance de la Commission énergie du Parlement (le 2 juillet, 3e et dernière lecture) : le principal changement par rapport à la 2e lecture (fin avril) est « le report de trois ans du démarrage du déploiement » (voir le compte-rendu de la séance, pages 78 et 79), soit à l’opposé de ce que laissent entendre Le Vif et Le Soir qui, tous deux, titrèrent aussitôt « La Wallonie n'imposera les compteurs intelligents qu'aux gros consommateurs ». C’est évidemment faux jusqu’à l’absurde : de fait, si le projet est voté en plénière le 18 juillet, tout citoyen wallon sera tôt ou tard contraint de faire usage d’un compteur communicant, sauf à renoncer au branchement au réseau de distribution.

À propos de cette dernière séance de la Commission, il n’est pas inutile de noter les quelques amendements votés in extremis pour tenter de remédier aux anomalies juridiques relevées par le Conseil d’État dans un avis lui-même très limité : en effet, le Conseil d’État a été mis dans l’impossibilité de rendre un avis complet sur le projet, du fait, d’une part, du délai imparti, et, d’autre part, par la méthode utilisée par le Ministre : « De nombreuses incohérences résultent de cette méthode qu'il y a lieu de déconseiller, ce d'autant plus que la juxtaposition, la superposition de plusieurs variantes de modifications apportées dans les différents textes soumis pour avis aux mêmes articles du même texte modifié, placent la section de législation dans l'impossibilité de se prononcer ».

La messe est dite, la démocratie étant bafouée une fois de plus, sous l’éclairage complaisant de médias « mainstream ».

Plus d'information et comment réagir avant le 18 juillet :
La page consacrée aux compteurs communicants.
Compteurs électriques dits « intelligents » : le gouvernement wallon prépare l’inacceptable.

Entre-temps, les parlements wallon et bruxellois ont approuvé le déploiement des compteurs communicants (dits « intelligents »), grâce au soutien sans faille des députés MR et cdH.
Les asbl Fin du nucléaire et Grappe envisagent de contrer ces décrets devant la Cour constitutionnelle.
N’hésitez pas à nous contacter si vous ou votre association voudriez participer à une telle action.

Marghem offre 9,7 millions à la recherche nucléaire !6 juillet 2018

Un fonds pour la transition énergétique devait financer des projets innovants. La ministre Marghem avait assuré que les projets nucléaires en seraient exclus. Résultat : 8 projets de recherche nucléaire sont retenus pour un montant de près de 10 millions sur un total de 28 millions. Ce fonds est alimenté par la redevance annuelle de 20 millions d’euros d’Engie-Electrabel pour la prolongation des réacteurs D1 et D2. But : financer « la recherche et le développement dans des projets innovants dans le domaine de l’énergie et notamment pour développer la production et le stockage d’énergie » (2015).
Plus d'information sur plus.lesoir.be

Nous ne laisserons pas Bure devenir la nouvelle affaire Tarnac !22 juin 2018

Ce mercredi 20 juin, le mouvement d’opposition au projet Cigéo à Bure a été frappé par la vague de répression la plus massive que nous ayons jamais connue en plus de 20 ans de lutte. 11 lieux militants, lieux de vie et lieux de travail ont été perquisitionnés, des portes ont été défoncées sans sommation, des militants jetés à terre et menottés, des intimités ont été violées, du matériel et des documents personnels et militants ont été embarqués. 10 personnes de notre mouvement ont été arrêtées. À l’heure où nous écrivons, plusieurs sont encore en garde à vue et nous ne savons pas si elles vont être libérées ou placées en détention.

Militant.e.s membres des associations ou sans-étiquette, investi.e.s de longue date ou ayant récemment fait le choix de s’installer sur le territoire pour y vivre : dans leur diversité, les personnes arrêtées ont en commun un fort engagement contre le projet Cigéo. Parmi elles, on compte également un avocat de la lutte, qui assistait nombre de militant.e.s. Son bureau a été perquisitionné, suite à quoi il a été arrêté : or comme l’ont rappelé 50 de ses confrères, cette arrestation porte atteinte au droit de défendre et d’être défendu. Il s’agit donc d’un acte extrêmement grave.

Les chefs d’accusation qui pèsent sur nos ami.e.s sont insensés, amalgamant pêle-mêle : association de malfaiteurs, violence en réunion, accusation d’avoir "dirigé le black block" au G20 de Hambourg... Nous savons trop bien à quoi rime ce délire : en réponse aux critiques fondées formulées à l’encontre de Cigéo, à la montée d’une exaspération légitime contre ce projet imposé, les promoteurs du projet n’ont d’autre recours que de saisir n’importe quel prétexte et instrumentaliser des faits isolés pour criminaliser les opposant.e.s. Nous voyons ici se monter sous nos yeux une nouvelle "affaire Tarnac", dont l’objectif est de détourner l’attention des risques réels du projet Cigéo, de construire de toute pièce des suspects et d’affaiblir la lutte. En s’attaquant à des personnes engagées, l’État criminalise celles et ceux qui s’organisent et tente de semer la peur et la division dans les milieux militants.

Lire la suite de ce communiqué sur le site du CEDRA (Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs).
Info :
A Bure, habitants et paysans refusent que leur territoire devienne une « grande poubelle nucléaire » sur le site de Bastamag (juin 2016)
A Bure: les déchets nucléaires, « on aura passé une vie avec ça », Jade Lindgaard, juillet 2017 (mediapart.fr)
Nucléaire : avec Cigéo, la mystification des déchets radioactifs continue, Jade Lindgaard, juillet 2015 (mediapart.fr)
- La lutte anti-nucléaire et sa répression en France : baromètre de la démocratie (Isabelle Masson-Loodts, juin 2018)
PÉTITION.

Laisserons-nous les pronucléaires s’exprimer impunément ?10 juin 2018

L’une des limites évidente et acceptée par tous à la liberté d’expression est son utilisation afin de pousser des individus à commettre un crime(1). Nous défendons ici l’idée que le nucléaire civil soit assimilé à un crime contre l’humanité, involontaire certes (comme il existe des homicides involontaires), mais néanmoins crime. Cette thèse, pour aussi choquante qu’elle puisse paraître de prime abord, n’en est pas moins démontrable.

Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale du 17 juillet 1998 définit dans sa notion de crime contre l’humanité une série d’actes qui peuvent être commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque. L’extermination en fait partie. Par « extermination », on entend notamment le fait d'imposer intentionnellement des conditions de vie, telles que la privation d'accès à la nourriture et aux médicaments, calculées pour entraîner la destruction d'une partie de la population(2).

Lire la suite de cet article publié sur le site de Kairos par deux membres de Fin du nucléaire. Et illustré par un autre membre de Fin du nucléaire.

Les contradictions de l'État allemand13 juin 2018

À l'initiative de l'Umweltinstitut München e.V., des associations allemandes, belges (dont Fin du nucléaire asbl) et hollandaises envoient une lettre ouverte aux ministres allemands responsables de la commission nucléaire belgo-allemande, une commission créée dans le cadre du traité nucléaire signé fin 2016 par la Belgique et l'Allemagne.

La lettre met l’accent sur les contradictions de l’État allemand qui, d’une part a programmé la sortie du nucléaire en 2022 et, avec raison, fait pression sur l’État belge pour fermer les centrales nucléaires belges, en particulier, fermer immédiatement les réacteurs les plus dangereux, et, d’autre part, détient des parts d’Engie, l’exploitant des centrales belges, à hauteur de 21,5 millions d'euros, tout en le soutenant en lui fournissant du combustible nucléaire.

En conséquence, les associations demandent
la fermeture des usines nucléaires de Gronau (Westphalie) et de Lingen (Basse-Saxe), et, par voie de conséquence,
l’arrêt des livraisons de combustibles de l'Allemagne pour les réacteurs de Tihange et Doel, et
la vente des actions d’Engie détenues par l'Allemagne.

 Lire la lettre en français (PDF Version française par Fin du nucléaire),
en allemand

Un réacteur EPR défectueux démarre en Chine8 juin 2018

En annonçant fièrement mercredi 6 juin 2018 le démarrage du premier EPR à Taïshan (Chine), EDF a probablement cru pouvoir faire oublier ses propres déboires sur le chantier EPR de Flamanville (Manche), mais aussi les conditions insensées dans lesquelles ces deux EPR ont été bradés aux Chinois en 2007.

En effet, en 2007, les deux EPR ont été littéralement offerts par Areva à environ 3,6 milliards d’euros les deux. La transaction ne concernait certes que les ilots nucléaires (les Chinois se faisant fort de construire eux-mêmes les autres parties des réacteurs), mais le prix de 1,8 milliard d’euros pièce relève incontestablement du dumping sachant que la construction d’un EPR coûte au bas mot 10 milliards d’euros. Il serait donc justifié que les agences d’Etat, les médias et la justice françaises enquêtent pour savoir exactement combien la vente de ces réacteurs coûte à la France (au lieu de lui rapporter de l’argent comme on peut le lire ici ou là).

D’autre part, il est nécessaire de rappeler que les deux EPR chinois sont dotés de cuves défectueuses, ratées par Areva dans ses usines du Creusot au même titre que la cuve de l’EPR de Flamanville(1).

Le démarrage du premier EPR chinois montre que la prétendue « Autorité de sûreté » chinoise est aussi déficiente ou soumise que l’ASN française, elle-même incapable d’interdire à EDF d’utiliser des pièces défectueuses. Conçu au début des années 90, l’EPR est un dinosaure totalement dépassé (même du point de vue pro-nucléaire) avant même de produire ses premiers kilowattheures et ses premiers déchets radioactifs, à supposer qu’il parvienne à générer quoi que ce soit sans causer d’accident majeur.

Source : www.observatoire-du-nucleaire.org
(1) Et de bien d'autres composants des réacteurs français actuellement en service (note de FDN).

Contre le projet Cigéo18 mai 2018

Le 18 mai, manifestation des hiboux parisiens devant l’agence de communication « Usbek & Rica » qui contribue à l’acceptation sociale du projet Cigéo à Bure (Andra). Avec le soutien de « Fin du nucléaire asbl » pour la touche internationale.
Plus de photos
Infos : vmc.camp et savoie-antinucleaire.fr

Du jaune anti-nucléaire dans le bleu de l’Europe10 mai 2018

Ce 10 mai 2018, la ville d’Aix-la-Chapelle (Allemagne) remettait son Prix international  Charlemagne au président français Emmanuel Macron. Cette distinction, du nom de l’empereur médiéval qui a résidé dans la cité, et est aujourd’hui souvent présenté comme « Père de l’Europe », récompense depuis 1950 l’engagement d’une personnalité politique en faveur de l’Europe. Son attribution à Emmanuel Macron, neuvième lauréat français, après notamment Jean Monnet en 1953, Robert Schuman en 1958 et Simone Veil en 1981, a provoqué la perplexité de nombreux citoyens d’Aix-la-Chapelle[...]

Le centre historique de la ville, paré de bleu européen dès l’arrivée d’Emmanuel Macron, la veille, a viré au jaune le jour de la cérémonie. À l’initiative de la Coalition d’Aix-la-Chapelle contre l’énergie nucléaire (AAA), de Stop Tihange et de Greenpeace, environ 1600 personnes se sont réunies devant l’hôtel de ville où avait lieu la cérémonie, pour demander la construction d’une Europe « renouvelable et non nucléaire »[...]

Lire la suite de cet article d'Isabelle Masson-Loodts sur le site du journal POUR.

De quoi le nouvel incident du réacteur Doel 1 est-il l’indice ?28 avril 2018

Ce 23 avril, le réacteur D1 (Doel 1) a été mis en situation d’arrêt prolongé en raison d'une fuite dans le circuit d’eau de refroidissement primaire, au moins jusqu'au premier octobre selon Electrabel. Ce réacteur de 433 MW de puissance électrique a été mis en service en février 1975 et est donc particulièrement vétuste, une explication des plus évidentes aux incidents répétés dont il est l’objet et qui doivent être interprétés comme autant de prémisses annonciatrices d’un accident majeur type Tchernobyl ou Fukushima.

Ce réacteur belge, de même que les deux autres du même âge (D2 et T1) font de fait partie du groupe des meilleurs candidats au monde pour un accident au plus haut niveau de l’échelle INES, le niveau 7, soit un accident majeur. Bien entendu, ce groupe comprend aussi les 2 réacteurs T2 et D3 un peu moins vétustes mais qui ont « l’avantage » de présenter des milliers de fissures dans leurs cuves, ce qui, au final, fait de la Belgique un pays à la pointe du classement des régions du monde les plus menacées de disparition par le feu nucléaire.

« C'est la première fois que cela se produit avec ce type de conduite... En soi, il n'y a donc aucun impact sur la sécurité » a déclaré la communicante d’Electrabel-Engie. Nous voilà rassurés. Mais au fait, les accidents nucléaires de Maïak-Kychtym (1957), Three Mile Island (1979), Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) n’étaient-ils pas tous une « première fois », chacun dans leur genre particulier ?

Communiqué de presse de Fin du nucléaire et du RAN - En PDF.

Deux-cent-cinquante citoyens déposent plainte contre l'État belge23 avril 2018

Ce samedi 21 avril 2018, deux-cent-cinquante citoyens belges, hollandais et allemands, conscients des risques que les réacteurs nucléaires belges leur font courir, ainsi qu’à la population de leur trois pays, ont déposé plainte contre l’État belge, l'AFCN et Electrabel dans les commissariats de police de Namur, Tongres et Eupen.
Lire à ce sujet le communiqué de presse de Fin du nucléaire asbl et du RAN.

Communes qui disent non au nucléaire :30 mars 2018
Dison et Verviers rejoignent Liège

Ce mois de mars, les conseils communaux de Dison et de Verviers ont voté une motion similaire à celle de Liège de février, pour la fermeture immédiate des réacteurs Tihange 2 et Doel 3 tout en souhaitant que la commune se joigne au mouvement transfrontalier pour la fermeture de la centrale nucléaire de Tihange. Pour plus d'information et lire les motions, voir, dans la page consacrée aux interpellations, la section Initiatives politiques.

Lettre aux Bourgmestres de Belgique19 mars 2018
Sept ans après Fukushima

Le 11 mars 2018, publié dans la La Libre du 19 mars 2018

Une opinion de plus de 40 scientifiques, intellectuels, ingénieurs et artistes.
Il est temps que le monde politique assume ses erreurs et mette fin à l’industrie nucléaire.
Celle-ci est non seulement illégitime, mais elle constitue de plus une menace extrême pour notre avenir.

Le 25 juin de l’année passée, 50.000 personnes se sont donné la main pour demander la fermeture de la centrale de Tihange. Le nombre de manifestants en a surpris plus d’un. Très remarquée aussi a été l’absence de réaction du monde politique à la suite de cet événement extraordinaire. Il y a des raisons à cette apparente léthargie des dirigeants de ce pays, face à cette manifestation populaire, à commencer peut-être par un sentiment de culpabilité, qui d’ailleurs serait tout à fait de mise.

En effet, ce qui a prévalu à la mise en œuvre de la filière nucléaire, c’est l’absence de débat démocratique et une propagande étatique mensongère, celle d’une énergie qui serait illimitée, bon marché et sans danger ; comme nous le rappelle la commémoration du septième anniversaire de Fukushima, le 2e accident d’une centrale nucléaire qui ne connaît pas de fin, après celui de Tchernobyl en 1986. Plus grave encore, en 1960, les dirigeants de 16 pays européens, dont la Belgique, se sont entendus pour signer la Convention de Paris qui avait pour but de limiter la responsabilité financière de l’opérateur en cas d’accident nucléaire, aucune compagnie d’assurance ne voulant couvrir le risque nucléaire considéré comme trop élevé. Sans cette Convention unique en son genre, jamais l’industrie nucléaire n’aurait pu se développer en Europe.

Il est utile de souligner ici qu’un accident majeur à Tihange signifierait la fin de la vie telle que nous la connaissons et, en fait, la fin de la Wallonie en tant que région[...]

  Lire la suite (PDF)
En néerlandais et en allemand :
  –
Open brief aan de burgemeesters van België
  – Brief an die Bürgermeister Belgiens

Le Vrai Forum Nucléaire16 mars 2018

Le « Vrai Forum Nucléaire » continue d’exposer les tréfonds de la « pensée » du lobby nucléaire via des vidéos très explicites : après avoir vu le 1er épisode le 27 février sur Fukushima (86 secondes), vous ne pourrez manquer pas le 2e de ce 16 mars sur les déchets nucléaires (113 secondes).

Bouli Lanners, mordant12 mars 2018

Que vient faire ici, direz-vous, ce portrait dans l'édition du journal Liberation de ce jour suite à la sortie du film Chien ? C'est qu'il y est question de nucléaire et même de décroissance.... Extrait :

Covedette de «Chien», le film de Samuel Benchetrit, le comédien belge met sa notoriété au service du combat antinucléaire.
...
Par-delà ce poids médiatique dont, en bon poil à gratter, il entend faire bénéficier la cause, Bouli Lanners affirme néanmoins se poser en véritable contradicteur, lui qui coordonne des plateformes belge, anglaise et allemande, potasse les dossiers et aiguise son implacable constat auprès de scientifiques, économistes ou ingénieurs physiciens : «Je vis dans un pays formidable et désespérant qui possède deux centrales avec sept réacteurs, dont deux controversés en raison de microfissures avérées dans les cuves. Vingt bombes atomiques sont stockées sur notre territoire par l’Otan. L’exploitation planétaire des ressources naturelles a atteint son pic et nous dépendons de minerais de plus en plus durs à trouver, etc. Conflits, catastrophes naturelles, bactéries… Plusieurs scénarios sont possibles, mais tous indiquent que, sans une radicale prise de conscience collective passant par la décroissance, nous fonçons droit dans le mur.»
Lire l'article en entier (PDF).

Fukushima il y a sept ans10 mars 2018

Ce samedi matin des membres de Fin du nucléaire et du RAN ont commémoré la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011 en occupant un pont d’autoroute près de Liège, comme d’autres groupes l’ont fait ailleurs en Europe, en Allemagne, en France et au Luxembourg en particulier. Une action coup de poing, « secrète » et sans autorisation.

Autres photos : voir cette sélection de photos. Obtenir ces mêmes photos en haute résolution.

Liège, première ville belge à dire non au nucléaire27 février 2018

Hier soir, le Conseil communal de Liège a voté à une très large majorité une motion pour la fermeture immédiate des réacteurs nucléaires de Tihange 2 et Doel 3 et la fermeture de la centrale nucléaire de Tihange (une seule voix contre). C'est une indéniable bonne nouvelle pour les très nombreux citoyens qui s'inquiètent de la probalité croissante d'un accident majeur lié à la vétusté des réacteurs nucléaires belges. C'est aussi une reconnaissance de l'action « interpellation des Collège communaux » menée par l'asbl Fin du nucléaire et le RAN.

Extrait de la motion :
  Le Conseil communal de la Ville de Liège :

– Demande la fermeture immédiate des réacteurs nucléaires de Tihange 2 et de Doel 3.
– Demande le respect du calendrier prévu pour la sortie du nucléaire, à savoir 2025.
– Souhaite que la Ville joigne ses efforts, y compris sur le plan juridique, à ceux des nombreuses municipalités inscrites dans un large mouvement transfrontalier qui réclame la fermeture de la centrale nucléaire de Tihange.

Plus d'information :

– Lire la motion complète et le vote (PDF).
Lire, écouter ou voir la vidéo de Bouli Lanners à ce sujet.
– Aller à la page consacrée à l'action « interpellation des Collège communaux ».

Nucléaire ? Au revoir et merci…22 février 2018

L'édito de La Libre du 22 février

Nucléaire? Au revoir et merci…

Une électricité sans nucléaire coûterait 15 euros de plus par an et par ménage. Les conclusions des études commandées par la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR), semblent concordantes. Attention : ce coût ne comprend pas l’impact de la fermeture des centrales, estimé à 30 milliards d’euros. Ni le soutien aux énergies renouvelables. Alors, tout est réglé ? On ferme ?

Voyons cela en évitant tout dogmatisme.

Depuis 40 ans, les centrales nucléaires ont permis de fournir une électricité à un prix abordable. Sans elles, c’est ce qu’avancent les partisans de l’atome, le climat se serait davantage dégradé. Pour la même production d’énergie, on aurait brûlé plus de charbon, de pétrole et de gaz. Le nucléaire merci, a été très utile. Mais cette énergie, largement subsidiée, a connu des ratés, des catastrophes. Et la gestion des déchets nucléaires demeure plus que problématique.

Il y a, à présent, un large consensus pour recourir à des sources d’énergie alternatives, plus douces. Il faut y investir plus et plus vite. Pour des raisons environnementales et parce qu’elles fournissent beaucoup d’emplois. Elles ne sont pas, non plus, sans défaut. Moins souples, elles ne garantissent pas une totale sécurité d’approvisionnement. S’il s’agit de remplacer le nucléaire par des centrales au gaz ou au charbon, l’impact sur le climat risque aussi d’être négatif. Mais il faut avancer dans cette voie : sortir du nucléaire et développer davantage les énergies renouvelables.

Cela ne suffira pas pour respecter les objectifs en termes de climat. Nous devons aussi réduire notre consommation démesurée d’énergie et les pollutions de toutes sortes, notamment celle des moyens de transport, isoler davantage les bâtiments, privés et publics, favoriser les circuits courts, l’économie circulaire, etc. Passer de la parole aux actes, tout en sachant que les technologies du futur seront particulièrement énergivores. Sortir du nucléaire paraît donc possible. Deux conditions doivent encore être remplies : assurer la sécurité d’approvisionnement et respecter les objectifs climatiques.

Francis Van de Woestyn

Note de FDN
Francis Van de Woestyn n'a pas toujours été aussi bon, voir par exemple cet autre édito une riche idée (6 janvier 2014)...
On s’interroge sur ce que sous-entend et impliquerait « les technologies du futur seront particulièrement énergivores ». Et encore « assurer la sécurité d’approvisionnement » : la sécurité d’approvisionnement (pour qui ?) passerait-elle avant la sécurité des citoyens ?

Quelle est la fiabilité de nos réacteurs nucléaires ?8 février 2018

La sécurité d’approvisionnement a toujours été l’argument ultime du gouvernement pour prolonger l’exploitation des réacteurs nucléaires les plus anciens. La réalité en est loin. Au cours des deux dernières années, Tihange 1 a été plus souvent à l’arrêt qu’en fonctionnement...

[...]Au cours de leurs 20 premières années d’exploitation, les réacteurs nucléaires ont produit en moyenne pendant 90 % du temps. En 2015, ce taux est tombé à 48 % à peine, et au cours des deux années suivantes, il a chaque fois atteint 80 %. En moyenne, depuis 2015, la disponibilité du parc nucléaire belge est donc de 69 %[...]

Lire ce billet d'Eloi Glorieux sur le site de Greenpeace Belgique.

Les déchets nucléaires : négation de l'avenir7 février 2018
Arrêt immédiat ?

Comme tous les pays qui se sont engagés dans la mise en œuvre de la production d’électricité d’origine nucléaire, la Belgique s’enfonce dans une impasse.

Un des éléments en est le démantèlement des centrales et la « gestion » des déchets nucléaires, en particulier de catégorie B et C, à la durée de vie de centaines, de milliers, voire de millions d’années. Assurer un stockage sûr et pérenne sur cette durée inimaginable relève de la quadrature du cercle n’en déplaise à ces cadres de l’Andra (Agence française des déchets), qui, comme d’autres, déclarent sans ciller avoir pour objectif de « prendre en compte les aléas humains et climatiques et apporter la démonstration de la sûreté du stockage sur une période d’un million d’années ».

Que dire alors de son coût, pour nous et pour les générations futures ? En Belgique, une enveloppe de 14,8 milliards est prévue pour le démantèlement des réacteurs et la gestion des déchets, à supposer que cet argent soit encore disponible au moment requis, la majeure partie de la provision déjà versée par l’opérateur (Electrabel) lui ayant aussitôt été prêtée... Qui ne se souvient de la faillite du système bancaire de 2008 et comment, finalement, c’est le citoyen qui, par ses impôts, continue de le renflouer ?

Dans un article paru dans Le Soir du 20 janvier, le député fédéral Ecolo Jean-Marc Nollet alerte qu’« il manquera 20 milliards pour sortir du nucléaire », une extrapolation pour la Belgique des coûts estimés pour leur pays par l’association professionnelle des opérateurs suisses.

Il est difficile de lui donner tort sur ce point. Sur les 14,8 milliards d’euros prévus, 5,5 milliards seraient affectés au démantèlement. Les USA sont le seul pays qui a à son actif plusieurs démantèlements de réacteurs atomiques. Or pour le démantèlement annoncé de 4 réacteurs californiens d’une puissance d’environ 1 GWe chacun, la provision par réacteur est de l’ordre de 2 milliards d’euros (les 2 réacteurs de San Onofre arrêtés en 2012 et les 2 deux derniers réacteurs en activité, ceux du Canyon du Diable qui seront fermés en 2024). Extrapolant aux réacteurs belges, on peut donc raisonnablement penser qu’il manquera environ 7 milliards pour le démantèlement ; ce qui fait que, du budget prévu, il ne resterait à peu près rien pour la gestion des déchets[...]

Lire la suite :
Dans le numéro 33 de Kairos. Kairos est un bimestriel, le numéro 33 sera disponible en kiosque à partir du 20 février. Info et abonnement : www.kairospresse.be.
En PDF.

Une nouvelle étude le démontre : il n’y a aucun avantage économique à reporter la sortie du nucléaire1er février 2018

Prolonger la durée de vie de deux réacteurs nucléaires ne procure aucun avantage économique à long terme, mais est plus risqué. Les organisations environnementales Greenpeace, Bond Beter Leefmilieu (BBL) et Inter-Environnement Wallonie (IEW) en arrivent à cette conclusion sur la base d’une mise à jour par le centre de recherche EnergyVille de son étude énergétique 2017 réalisée à la demande des grands consommateurs industriels.

La suite sur le site d'IEW.

Le nucléaire n'est pas une énergie verte, merde !17 décembre 2017

Une vidéo publiée par Bouli Lanners sur sa page Facebook le 16 décembre.
Si vous êtes soucieux de votre empreinte carbone, choisissez la 1ère proposition :

1. Écouter (mp3, 365 ko en téléchargement).
2. Voir (mp4, 5.100 ko en streaming sur Facebook – ou 31.000 ko en haute définition).

Lire la réponse de Damien Ernst, professeur à l'ULg et mis en cause dans cette vidéo ; une réponse révélatrice d'un certain état d'esprit.

« Je dis oui au nucléaire »16 décembre 2017

Écouter cette publicité infâme pour le nucléaire, 30 secondes extraites de l'émission de la RTBF « Soir Première » du 15 décembre. C'est très certainement un mauvais coup du « Forum nucléaire belge », tout en étant une indignité de l'Institut Bordet qui prête son nom et son prestige à cette tromperie. Pour rappel, le « Forum nucléaire belge » est un organe (une ASBL !) du lobby nucléaire qui, certaines années au moins, dispose de millions d'euros de budget pour ses campagnes de promotion.

Interpellation des collèges communaux sur le plan d'urgence en cas d'accident atomique27 novembre 2017

Bouli Lanners, porte-parole de FDN et du RAN, a interpellé le collège communal de Liège sur le plan d’urgence en cas d’accident atomique, le lundi 27 novembre 2017.

Cette interpellation est la première d’une longue série à faire dans toutes les communes de Belgique par tout citoyen conscient du risque inacceptable que nous fait courir la filière de l’énergie atomique.

Sur la page ci-dessous vous trouverez conseils et documents pour vous aider à élaborer votre interpellation orale et le document écrit qui l’accompagnera.

Aller à la page consacrée à cette action

Appel absurde au Forum nucléaire belge13 novembre 2017

Appel absurde au Forum nucléaire belge (l'ASBL aux millions d'euros du lobby nucl�aire belge). Cinq minutes de vidéo désopilante, par le journal Kairos (kairospresse.be), voir https://youtu.be/znaEQLBfORE

3e Forum social mondial antinucléaire 12 novembre 2017

Le 3e Forum social mondial antinucléaire s’est tenu à Paris du 2 au 4 novembre 2017. Cette rencontre internationale a été un succès avec la participation d’environ quatre cent cinquante personnes dont septante venues de vingt pays autres que la France : Allemagne, Australie, Autriche, Belarus, Belgique, Brésil, Canada, Espagne, États-Unis, Finlande, Inde, Japon, Luxembourg, Niger, Portugal, Russie, Royaume-Uni, Suisse, Turquie et Ukraine.

Trois sessions plénières, trente deux ateliers, sept films et une action théâtrale de rue ont permis d’aborder une grande diversité de problématiques liées au nucléaire civil et militaire. De la pollution des mines d’uranium au problème des déchets radioactifs, en passant par les impacts sanitaires et sociétaux de la catastrophe de Fukushima, le devenir des centrales à démanteler, la question de la mainmise du lobby nucléaire international par la stratégie de l'ignorance et les menaces pour les travailleurs, la question de l'arrêt, les risques entraînés par le recours à l’atome ont fait l’objet de présentations très détaillées.

Café serré 27 octobre 2017

Charlotte Dekoker se coupe en quatre pour nous parler du nucléaire et du pacte énergétique (en 3 minutes, dans la séquence « Café serré » sur la Première, RTBF, en présence du Ministre fédéral de la Justice, Koen Geens).
Écouter.

Pacte énergétique : consultation fantaisiste sur un pacte inexistant 21 octobre 2017

Le « Pacte énergétique », un plan pour le futur de l’énergie en Belgique jusqu’en 2050, avait été promis pour fin 2015 par la Ministre de l’énergie Marie-Christine Marghem et le gouvernement Michel. Aujourd’hui, la Ministre met en œuvre une consultation publique : « en remplissant le questionnaire en ligne vous pourrez nous faire part de votre avis sur la vision, le cadre, les mesures et les objectifs proposés. » lit-on sur le site de la consultation.

En fait de plan, rien n'existe, tout au plus un document non public de 42 pages seulement qui, de l'avis de ceux qui ont pu le consulter, est sans utilité, n'étant qu'un catalogue d'intentions vagues et non chiffrées. Sur la question cruciale de la sortie du nucléaire, il laisse la porte ouverte à une nouvelle prolongation des réacteurs en 2025.

Lire la suite sur la page consacrée à cette « consultation » : informations dont le texte et la vidéo de Bouli Lanners sur ce pacte (« Deux ans pour ne rien foutre ») et comment remplir le questionnaire de la consultation (avec des suggestions dont la demande de démission de la Ministre). Nous avons jusqu'au 5 novembre pour agir !

[Lire les résultats de la consultation tels que publiés sur le site officiel : PDF, 43 pages (11 décembre 2017)]

Nous ne serons jamais des potes 20 octobre 2017

Le texte de la vidéo facebook du samedi 14 octobre 2017 de Bouli Lanners :

Après la chaine humaine du 25 juin, nous avons, nous, les organisateurs de l’événement, rencontré les responsables d’Engie-Electrabel et de la centrale de Tihange. Que retenir de cette horrible réunion :

Ils n’en ont rien à foutre des gens.

Ils sont au-dessus du peuple.

50.000 personnes viennent manifester, ça ne les émeut pas. On aurait été deux millions, ça aurait été la même chose.

Lire (ou écouter) la suite.

Pacte énergétique 18 octobre 2017

Le « pacte énergétique », un plan pour le futur de l’énergie en Belgique jusqu’en 2050, avait été promis pour fin 2015 par la Ministre de l’énergie Marie-Christine Marghem et le gouvernement Michel. Aujourd’hui, il semble que nous en sommes encore très loin, du moins d’un plan sérieux, ambitieux et qui enterrerait définitivement le nucléaire en 2025 comme en principe prévu par la loi actuelle.

Depuis quelques semaines, il circule un document non public rédigé par des fonctionnaires de l’État et qui doit servir de base de négociation entre les 4 Ministres de l’énergie (du fédéral et des trois régions). De l’avis de ceux qui on pu en prendre connaissance, ce document, qui ne fait que 42 pages, est pitoyable et sans ambition. Sur la question cruciale de la sortie du nucléaire, il laisse la porte ouverte à une nouvelle prolongation des réacteurs en 2025. Ce qui pour moi n’est qu’une demi-surprise, après analyse des dires de la Ministre, par exemple lors de deux émissions sur la radio de la RTBF du 28 mai (« À votre avis ») et du 12 septembre 2017 (« L'invité de Matin Première »).

Ce qui nous laisse quelques possibilités pour le devenir de la consultation publique sur le pacte qui avait été promise pour le mois de novembre. La première, la moins mauvaise, la plus honorable, mais hélas la moins probable : la Ministre fédérale reconnaît la faiblesse du document de travail et sa propre responsabilité dans ce retard invraisemblable et reporte la consultation à plus tard (de plus, elle devrait démissionner de son poste de Ministre). La deuxième : la Ministre reporte la consultation en faisant porter la faute par les gouvernements régionaux, ce que laisse présager le terme de « responsabilité collective » qu’elle a utilisé à propos du retard pris par ce dossier. Troisième possibilité : la Ministre maintient la date de novembre, ce qui donnera lieu à une consultation fantaisiste sur un plan fantaisiste qui, d’une part, risque d’ouvrir la porte à une nouvelle prolongation de certains réacteurs atomiques belges et, d’autre part, ne permettra pas à la Belgique de remplir ses engagements de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et à propos du climat.

FL pour Kairos et Fin du nucléaire asbl

La fable de la méchante Corée du Nord 6 octobre 2017

La Corée du Nord, petite dictature régionale, où le chef rêve d’une dimension mondiale, est un Etat parfaitement banal qui s’efforce, comme les Etats-Unis ou feu l’URSS, comme la France, la Grande Bretagne, le Pakistan, Israël, etc., de grandir et de grossir. Entrer dans le club très select des Etats nucléaires est un moyen rapide et efficace[...]

L’irritation des grandes « puissances nucléaires » devant la présumée délinquance de la Corée du Nord n’est qu’un refus de la laisser entrer dans le club. Le droit est d’un côté puisque le crime est de l’autre côté, en face. Ce manichéisme infantile dissimule[...]

Nous vivons donc dans une gigantesque chambre à gaz radioactifs alimentée par les bombes atomiques, les centrales nucléaires même en fonctionnement normal et par les usines de retraitement, où les fuites sont innombrables, et Hanford, Sellafield, La Hague, les sites russes, Fukushima-Daïchi toujours en ruine, etc.

L’invention de la bombe atomique est aussi celle de l’être humain irradiable et irradié, c’est-à-dire un changement massif, mondial, universel, de statut. Du seul fait de l’existence des arsenaux nucléaires, « tout être humain est la cible actuelle d’une mise à mort atomique » potentielle. Du seul fait des milliers de tonnes de plutonium et de produits radioactifs existants, dispersés çà et là, « stockés » ou pas, « toute l’humanité future est déjà la cible des êtres-radioactifs »[...]

Lire l'entièreté de ce billet de Jean-Jacques Delfour publié dans La Libre (Jean-Jacques Delfour est essayiste, philosophe et professeur, auteur de « La condition nucléaire. Réflexions sur la situation atomique de l'humanité »).

Les réacteurs Doel 3 et Tihange 2 : un risque inacceptable 9 septembre 2017

Notre infrastructure nucléaire vieillit rapidement. Ou est déjà dépassée. En maintenant les réacteurs Doel 3 et Tihange 2 en fonctionnement, nous prenons des risques inacceptables déclare Walter Bogaerts, l’ancien directeur de Belgoprocess(1) et professeur à l’université de Gent et de Leuven, dans un billet d’opinion publié dans De Standard le 4 septembre 2017.

Selon lui, les preuves d’une prise de risque inacceptable sont incontestables. Les inspections de 2014 ont non seulement montré qu’il y avait plus de « microfissures » dans les cuves des réacteurs qu'en 2012, mais qu’elles étaient aussi plus grandes. Certaines fissures se sont agrandies jusqu’à atteindre une dimension maximale de 17,9 par 7,2 centimètres. Et il y en a beaucoup : 13.047 dans la cuve de Doel 3 et 3.149 dans la cuve de Tihange 2. Pour Doel 3, cela signifie que dans certaines parties de la cuve, on trouve plus de 40 fissures par décimètre cube. L'argument selon lequel elles ne font qu’à peine l’épaisseur d'une feuille de cigarette(2) n’a aucune valeur scientifique. Le réseau tridimensionnel qui compose l’acier et assure sa cohésion est rompu à l’endroit de ces fissures.

Walter Bogaerts considère que ces deux réacteurs n’ont aucun avenir : si l’AFCN(3) remplissait son véritable rôle de chien de garde nucléaire dans cette affaire et appliquait les principes fondamentaux de sureté nucléaire, ces deux réacteurs ne pourraient être qu’arrêtés et démantelés.

(1) Belgoprocess est une entreprise belge spécialisée dans le traitement, le conditionnement et l’entreposage provisoire des déchets radioactifs. Et aussi dans démantèlement des installations nucléaires et l’assainissement des bâtiments et terrains contaminés.
(2) et ne s’étendent que dans le sens du pourtour de la cuve. Pour rappel, ces fissures font quelques microns (millième de millimètre) dans le sens du rayon de la cuve et plusieurs centimètres dans les autres dimensions (le pourtour de la cuve), jusqu’à 18 cm.
(3) AFCN : Agence fédérale de contrôle nucléaire.

Source : http://www.standaard.be/cnt/dmf20170903_03051348
Traduction libre, notes et compléments : FL, Fin du nucléaire
Le billet d'opinion de Walter Bogaerts au format PDF, en néerlandais et la traduction en français (pour FDN, traduction : Kim Andringa).

L’illégitime industrie de l’atome 15 août 2017

Sans la Convention de Paris signée en 1960 par les dirigeants de 16 pays européens qui se sont entendus pour limiter la responsabilité civile de l’exploitant en cas d’accident, il n’y aurait pas d’électricité atomique en Europe, aucune assurance ne voulant couvrir le risque engendré par cette industrie.

En cas d’accident grave, toute la Belgique serait touchée, de même que les pays voisins, et le coût serait quasiment entièrement reporté sur le citoyen*. Une catastrophe nucléaire causerait la mort de dizaines de milliers de personnes, la maladie chez des centaines de milliers d’autres et compromettrait définitivement l’avenir de nos enfants. Des millions de personnes devraient abandonner leur foyer pour toujours.

* Plus de cinq milles milliards d'euros selon deux études allemandes différentes, pour un accident grave en Allemagne. Engie (Electrabel) est responsable à hauteur de 1,2 milliards d'euros, soit moins que le bénéfice que cette société engrange certaines années.

Les limites économiques de l’atome 13 juillet 2017

Fin juillet 2017, dans l’État de Caroline du Sud (USA), la construction de deux réacteurs atomiques a été abandonnée, bien qu’ils soient déjà à moitié construits et que 11 milliards de dollars aient déjà été investis (réacteurs 2 et 3 de la centrale V.C. Summer à Jenkinsville). En cause, le retard et l’explosion des coûts du projet et l’impossibilité de trouver des investisseurs pour poursuivre le projet. À ceci, s’ajoute la faillite de Westinghouse(1), le concepteur du modèle de réacteur concerné, l’AP-1000, et la déroute financière de la société japonaise Toshiba qui avait racheté Westinghouse en 2006. Cette affaire pourrait bien annoncer la fin des deux seuls autres réacteurs étasuniens actuellement en construction (en Géorgie, également des AP-1000). Pour plus d’information, voir le site de Beyond Nuclear (en anglais : « La construction d'un nouveau réacteur américain s'effondre parce que son coût est prohibitif », 1er août 2017).

Bien que les États-Unis soient toujours le premier producteur d'énergie atomique au monde avec une centaine de réacteurs, celle-ci ne représente que moins de 10 % de l’électricité étasunienne consommée. Depuis l'accident de Three Mile Island en 1979, ce secteur y est en perte de vitesse, pour absence de rentabilité principalement . Le dernier réacteur raccordé au réseau l’a été en 1996.

Cette situation n’est pas sans rappeler celle de la France et d’Areva, en quasi-faillite et soutenue à bout de bras par l’État français, avec la construction des réacteurs EPR de Flamanville et de Olkiluoto (Finlande) pour lesquels, à ce jour, le coût est passé de 3 à 10,5 milliards d'euros et dont on ne voit pas la fin des déboires (voir L’EPR « déraisonne » et Débâcle de l’atome français).

À quand l’abandon de la construction de ces réacteurs ?

(1) En mars 2017. Les sept réacteurs belges, comme bon nombre de réacteurs en service dans le monde, ont été construits sous licence Westinghouse.

Note additionnelle (fin 2017) : sans le soutien financier de l’administration Trump, la construction des deux autres réacteurs similaires, en Géorgie à Vogtle, aurait aussi été arrêtée (plus d'info - en anglais : « Pourquoi la menace nucléaire la plus effrayante pourrait provenir de l'intérieur de la Maison-Blanche »).

L’EPR « déraisonne » 28 juin 2017

Une palanquée de spécialistes a été réunie, les 26 et 27 juin, pour examiner le dossier de la cuve et du couvercle du réacteur EPR de Flamanville, dont l’acier a été forgé à la va-comme-je-te-pousse par l’usine Areva du Creusot. Avec, à la clé, un enjeu crucial : si la cuve n’était pas validée, la fabrication d’une nouvelle pièce prendrait des années et coûterait plusieurs milliards à EDF.

Pour tenter de convaincre ce collège d’experts, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé d’instruire le dossier, a dégainé cet argument merveilleux, laissant pantois les scientifiques présents : « [La cuve] présente la garantie, avec une raisonnable assurance, de l’absence de défauts inacceptables. »[...]

Lire la suite.

Chaîne humaine du 25 juin entre Tihange et Aachen : un succès témoignant de la centralité de la question nucléaire 25 juin 2017

La mobilisation que nous avons connue aujourd’hui est exceptionnelle avec la participation d’environ 50.000 manifestants parmi lesquels on notait la présence de nombreux jeunes Belges. Elle témoigne du retour de la question atomique au centre des préoccupations et annonce un véritable débat démocratique sur cette question. Les responsables politiques ne peuvent plus l’ignorer[...]

Lire la suite de ce communiqué de Fin du nucléaire (disponible en néerlandais  et  en allemand ).

Photo Collectif Huma, collectifhuma.com

83 millions d'Allemands et nous 20 juin 2017

Un courriel envoyé par Fin du nucléaire au journal GrenzEcho (Eupen).
La traduction en allemand

Madame, Monsieur,

Nous avons appris que vous avez publié deux articles à propos de la chaîne humaine antiatomique du 25 juin qui tendent à minimiser le rôle des activistes belges dans l’organisation de cette chaîne et à faire état d’une irritation des citoyens belges même antinucléaires par rapport à la place excessive que prendraient les Allemands dans cette manifestation.

Notre expérience du terrain, y compris dans la communauté germanophone, va totalement à l’encontre de telles déclarations. Jamais nous n’avons dû faire face à de telles réactions.

Bien entendu les Allemands sont plus nombreux que les Wallons à s’activer contre la centrale atomique de Tihange, mais quoi de plus normal ? En effet, les Allemands sont 83 millions, alors que les Wallons ne sont que 3,6 millions, mais tous sont menacés par la centrale de Tihange. Même en tenant compte de la population entière de la Belgique, en s’en tenant aux chiffres des populations, il serait normal que les Allemands soient environ 8 fois plus nombreux à manifester contre cette centrale.

Nous profitons de ce courrier pour vous faire part d’un communiqué de presse en allemand datant d’hier (voir ci-joint et http://findunucleaire.be/documents.htm#com).

Pour Fin du nucléaire,
Bernard Legros (enseignant et essayiste) et Francis Leboutte (ingénieur civil ULg), membres fondateurs de Fin du nucléaire.

Il y a eu pas mal de couilles ces derniers temps à Tihange et à Doel (Bouli Lanners) 16 juin 2017

Il y a eu pas mal de couilles ces derniers temps à Tihange et à Doel.
Et puis il y a eu une communication qu’on peut qualifier à tout le moins de nébuleuse de la part d’Electrabel et de notre ministre de l’énergie.
Que nous dit cette communication?
En résumé donc : On a d’abord des fissures, qui deviennent des microfissures, puis qui deviennent des fissures de 12 cm, puis qui redeviennent des microfissures, et puis finalement c’est pas grave.
Ensuite nous avons un terrain qui n’est pas assez stable pour supporter tout le poids de la centrale nucléaire. Puis finalement ça va quand même. C’est pas le terrain, c’est les normes qui ont changé. Mais finalement, quand même, aux normes d’aujourd’hui c’est pas top. Ce serait mieux s'il n’y avait pas de tremblement de terre. Difficile à garantir à 100% ça.
Et puis nous avons des matériaux qui sont fatigués par l’usure. Mais comme on prolonge la durée des centrales, les matériaux, ils seraient pas si fatigués que ça[...]
Lire la suite

Nouvelles fissures dans les cuves des réacteurs T2 et D3 16 juin 2017

Suite aux récents arrêts planifiés des réacteurs T2 (Tihange 2) et D3 (Doel 3) pour rechargement de combustible et inspection, Electrabel-Engie et l'AFCN (Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire) ont tout d'abord déclaré que les fissures présentes dans les cuves de ces deux réacteurs n'avaient pas évolué, tout en gardant secret les rapports d'analyse par ultrasons[...]

Lire la suite de ce communiqué de Fin du nucléaire (disponible en néerlandais  et  en allemand )

Le mensonge de l'indispensabilité du nucléaire 15 juin 2017

Depuis 2012 et suite à de nombreux incidents liés à des centrales vétustes de moins en moins fiables, la part de la production des réacteurs belges dans l’électricité consommée a fortement baissé ; en 2015, cette production d’électricité nucléaire est tombée sous les 30 % de la consommation(1).

Fermer les cinq plus vieux réacteurs revient à se passer de 4.000 MW de puissance nucléaire sur les 6.000 installés, soit pas beaucoup plus que les 3.000 MW dont la Belgique s'est passée pendant cinq mois fin 2014 (les réacteurs T2, D3 et D4), ni même que les 2.500 MW quasiment pendant toute l’année 2015 suite à l’arrêt des réacteurs T2, D1 et D3. Il faut rappeler ici l'expérience japonaise d'après la catastrophe de Fukushima : tous les réacteurs (plus de 50) ont été arrêtés pendant plusieurs années. Le Japon, avec une part du nucléaire de près de 30 %, était dans une situation comparable à la Belgique en ce qui concerne la part du nucléaire, avec le désavantage de ne pas avoir, comme en Belgique, des interconnexions électriques avec les pays voisins.

Moyennant quelques mesures d'économie, on peut certainement se passer de ces cinq réacteurs immédiatement ; et des deux restants avec des mesures plus drastiques et peut-être quelques problèmes à un moment ou l'autre. Mais que représenteraient-ils par rapport au risque encouru ?

(1) Selon les données de l’Observatoire de l’énergie du SPF Économie, la production nucléaire brute en 2015 était de 26,1 TWh, la production brute d’électricité totale de 70,6 TWh et l’importation nette d’électricité de 21,1 TWh : un rapide calcul établit la part des deux centrales nucléaires belges à 28,5 %. Pour l’année 2011, le même calcul conduit à une part de 52 %.

Source : site web de Kairos, Francis Leboutte.

Crime atomique 1er juin 2017

L’industrie atomique s’est construite d’une part sur le mensonge d’une source d’énergie abondante et sans danger et, d’autre part, sur d’incroyables passe-droits comme la Convention de Paris signée en 1960 par les gouvernements de 16 pays européens qui se sont entendus pour limiter la responsabilité civile de l’exploitant en cas d’accident. Sans cette Convention, il n’y aurait pas d’électricité atomique en Europe.

Des millions de malades et de morts, pendant des milliers d’années, c’est tout ce dont pourra se prévaloir cette industrie et les dirigeants qui auront rendu sa mise en œuvre possible.

À quand des lois et un tribunal pour juger du crime atomique ?

Source : Francis Leboutte, brève dans le journal Kairos n° 30 de juin-juillet 2017.