Le tritium, un élément radioactif méconnu

Le tritium (3H) est un isotope radioactif de l’hydrogène, c’est-à-dire qu’il comporte un proton, comme l’hydrogène, et a deux neutrons en plus1. Cet atome d’hydrogène radioactif s’insère donc dans l’eau et donc aussi au cœur des organismes vivants, jusque dans les cellules et dans les molécules de l’ADN. La contamination par le tritium se fait donc par la voie gazeuse (H2), liquide (eau tritiée appelée HTO) et par le tritium organiquement lié (TOL).

Normes concernant l’eau tritiée (HTO) 2

PaysValeurs seuil (Bq/L)dans l’eau potable
Canada7 000
UE100Valeur indicative3
Finlande30 000
Australie76 103
Russie7 700
Suisse10 000
USA740
Californie740Recommandé : 15 Bq/L
Manitoba7 000
Ontario20Valeur recommandée – ODWAC (Canada) 
UK100
Japon60 000Autorisation de déversement dans la mer : 1500 Bq/L
OMS10 000
Sources4


La variabilité de ces « normes » montre bien que ces valeurs ne découlent pas d’une recherche scientifique axée sur la sécurité sanitaire des travailleurs et des citoyens, mais résultent de simples décisions administratives avalisées par des autorités politiques conseillées par des experts dont le nom est parfois gardé secret, ce qui est souvent le cas à l’Euratom…

Pour l’OMS, le seuil est de 10 000 Bq/L pour l’eau tritiée. Ceci a été calculé en considérant qu’une personne buvant chaque jour une eau contenant 10 000 becquerels de tritium par litre ne devrait pas recevoir une dose de rayonnement supérieure à 100 μSv/an, soit le dixième de l’apport maximal recommandé dû à la radioactivité artificielle (1 mSv/an).
Le seuil de 100 Bq/L Européen n’est pas une valeur limite, mais une valeur indicative à partir de laquelle il faut investiguer et vérifier s’il n’y a pas d’autres sources radioactives, elle est officiellement inférieure à un risque sanitaire.

Au Japon, le maximum actuel est de 60 000 Bq/L dans l’eau potable, mais, une fois dilué, de 1500 Bq pour le déversement dans la mer du fameux stock d’eau tritiée dont la contamination doit être inférieure ou égale à ce maximum pour « respecter les normes »…

Critique de la détermination du seuil « sanitaire » de 10 000 Bq/L par l’OMS

La CRIIRAD a trouvé diverses erreurs techniques dans le calcul menant à ce résultat qui, toutes, tendent à minimiser les risques5, mais le pire est que la valeur guide choisie (10 000 Bq/L d’eau de boisson par an) consiste à accepter un risque de cancer bien plus élevé que ce qu’on « tolère » pour les polluants chimiques cancérogènes. Explication : le seuil « tolérable  » proposé par l’OMS pour un produit chimique suspect est de 1 cancer en excès sur 100 000 personnes exposées, soit 1 cancer induit par le polluant chimique pour 100 000 personnes consommant, tout au long de leur vie, une eau dont le niveau de contamination atteindrait la valeur guide pour ce produit.

En appliquant la valeur guide de 10 000 Bq/L de tritium sur l’eau de boisson de toute une vie, on obtient au moins 160 cancers en excès / 100 000 personnes, et un facteur de risque plusieurs centaines de fois supérieur à celui relatif aux valeurs guides des polluants chimiques cancérogènes…

La CRIIRAD conclut que la valeur guide déclenchant une investigation pour le tritium ne devrait pas dépasser 10 Bq/L !

Le TOL (Tritium Organiquement Lié)

La faible activité et dangerosité apparente du tritium doit être réévaluée par le fait que le tritium s’insère jusqu’à l’intérieur de la cellule, et peut ainsi tirer « à bout portant » ! Lorsque le Tritium remplace un atome d’hydrogène dans une molécule organique d’un organisme vivant, il peut rester plus longtemps dans n’importe quelle cellule ou n’importe quel organe, de 20 à 50 fois plus que l’eau tritiée. Le TOL est donc globalement plus radiotoxique que l’eau tritiée, car certains atomes de tritium se fixent longtemps à des endroits où ils sont nuisibles. Le Tritium se lie préférentiellement au carbone (C), mais il peut aussi s’insérer dans les molécules contenant de l’oxygène (O), du phosphore (P), de l’azote (N), du soufre (S) sous forme de TOL. N’oublions pas que l’hydrogène compte pour plus de 60% des atomes du corps humain et à peu près 10% en masse.

Alors que l’eau tritiée peut être évacuée complètement du corps humain après quelques dizaines de jours, le TOL peut rester plus d’un an dans les tissus biologiques, et se diffuser donc dans les chaînes trophiques, en plus de la voie de l’eau tritiée.

La croyance simpliste en l’innocuité de la dilution dans l’environnement est maintenant indéfendable, vu que le tritium peut se stocker dans les organismes vivants6. Normalement, il ne devrait pas y avoir d’accumulation, mais il y a des exemples non généralisables où la concentration en tritium est bien plus grande dans certains organismes marins que dans l’eau où ils vivent ! Cela se produit surtout quand la contamination s’étend sur une longue période, la proportion de TOL augmente dans l’organisme jusqu’à un équilibre entre absorption et élimination, et dans beaucoup de ces cas, il y a alors plus de tritium dans l’organisme que dans l’eau environnante. L’ASN reconnaît l’existence de ces cas, ne se prononce pas sur les explications ni sur la bioaccumulation, et propose d’améliorer les méthodes de détection et la recherche biologique7.

L’eau tritiée s’élimine assez rapidement des organismes vivants. Mais pour le TOL, une fois les organismes morts, les échanges d’eau et de matières s’arrêtent ou diminuent, et ce tritium lié peut donc rester piégé et s’accumuler longtemps (des années) dans les organismes morts et les sédiments8, qui sont une source de tritium pour les générations suivantes !

L’augmentation des leucémies infantiles autour des centrales nucléaires est-elle liée à une contamination radioactive ?

Dans l’article du Dr Ian Fairlie sur le sujet, que nous avons présenté et traduit en français, nous pouvons voir qu’il y a, selon plusieurs études, une augmentation des cas de leucémie infantiles dans les 5 km autour des centrales nucléaires étudiées. Corrélation n’est pas causalité : les statistiques utilisées nous disent simplement qu’on peut être sûr à 90 % que ces augmentations ne sont pas dues au hasard, mais sont liées à la présence des ces personnes près d’une installation électronucléaire. Évidemment si, comme le font certains gouvernements, on choisit un test à 95 %, cela devient « non significatif ». Mais ces augmentations sont bien réelles en Grande-Bretagne, en Suisse, en Allemagne, en France, et posent donc question, voir le tableau dans cet article : l’augmentation est de 37 % sur l’ensemble des cas étudiés dans les 4 pays. Même si les chiffres sont petits, ils sont tous en augmentation dans cette étude. Dans le proche voisinage du centre de recherche de Mol-Dessel en Belgique (< 5 km), Sciensano observe une incidence 3 fois plus élevée de leucémie infantile aiguë qu’en Belgique et les résultats sont statistiquement significatifs. Mais cette étude ne trouve pas d’incidence significative dans les 20 km autour de Doel et de Tihange. La contamination par un élément radioactif est à étudier. La connaissance exacte des doses reçues (uniques ou chroniques) par les populations autour des centrales nucléaires de ces études n’est pas suffisamment précise pour pouvoir affirmer que le tritium, ou un autre élément radioactif est lié à ces augmentations. Les expositions directes par irradiation, hors accident, sont à exclure de l’investigation. Cependant, il est clair que les normes sous-estiment très fortement, voire ne prennent pas en compte les effets de la contamination interne des polluants radioactifs, en particulier par le tritium, surtout « in utero ».

Dans un article ultérieur en 2014, Ian Fairlie précise :

« Début 2009, le débat a été en partie relancé par la célèbre étude KiKK (Kaatsch et al, 2008) commandée par le gouvernement allemand, qui a révélé une augmentation de 60 % du nombre total de cancers et de 120 % du nombre de leucémies chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans un rayon de 5 km autour de toutes les centrales nucléaires allemandes. À la suite de ces résultats surprenants, les gouvernements français, suisse et britannique se sont empressés de mener des études à proximité de leurs propres centrales nucléaires. Toutes ont constaté une augmentation des cas de leucémie, mais comme les chiffres étaient faibles, ces augmentations n’étaient pas “statistiquement significatives”. En d’autres termes, on ne pouvait pas être sûr à 95 % que les résultats n’étaient pas le fruit du hasard. »

Mais on peut en être sûr avec 90 % de chances de ne pas se tromper qu’il y a un lien entre ces augmentations et le fait d’habiter dans la zone de 5 km autour de ces centrales nucléaires. Cette simple constatation interpelle, même si la cause exacte de ces augmentations ne peut actuellement être déterminée avec certitude.
De plus, une étude épidémiologique récente montre que les travailleurs du nucléaire ont plus de risque de mourir d’une leucémie.

« Le rejet en mer d’eau radioactive contaminée provenant du site nucléaire de Fukushima est-il acceptable ? Est-il sûr ? »

Dans cet article, le Dr Tim Mousseau, de l’Université de Caroline du Sud, a fait en 2023, une revue de la littérature scientifique concernant les conséquences biologiques de l’exposition au tritium. Il a trouvé ,parmi 70 000 références, seulement 250 concernant les aspects biologiques de cet élément souvent négligé .
« La première conclusion de cette étude est qu’il y a étonnamment peu d’informations sur un sujet qui préoccupe tant de monde. Il n’existe aucune étude publiée sur les effets du tritium sur les cancers humains, et très peu sur les effets du tritium dans les systèmes naturels. La grande majorité des études sur les effets du tritium ont été menées sur des organismes de laboratoire, ce qui rend l’extrapolation aux conditions naturelles délicate. Notre deuxième conclusion est que, contrairement à certaines idées reçues selon lesquelles le tritium est une source de rayonnement relativement bénigne, la grande majorité des études publiées indiquent que les expositions, en particulier celles liées aux expositions internes, peuvent avoir des conséquences biologiques importantes, notamment des dommages à l’ADN, une altération de la physiologie et du développement, une réduction de la fertilité et de la longévité, et peuvent entraîner des risques élevés de maladies, y compris le cancer. Notre principal message est que le tritium est une toxine environnementale très sous-estimée qui mérite un examen beaucoup plus approfondi. »

Et comme expliqué plus haut, des cas spécifiques d’accumulation de certaines formes de tritium dans les organismes marins ou des sédiments ont été observés, sans en faire une généralité. Le principe de précaution voudrait que des recherche sérieuses soient menées à ce sujet avant de procéder à des déversements dans l’environnement marin.
Notons que la France déverse chaque année beaucoup plus de tritium dans la manche depuis les installation de La Hague en Normandie que ce qui est déversé au Japon depuis le site Fukushima…
Et notons qu’ en un an, la Hague déverse dans la Manche au moins douze fois autant de tritium que tout ce qui se trouve dans les réservoirs d’eau de Fukushima !


Notes
1. Pour les détails techniques, voir les notions de base sur la radioactivité et ce rapport sur le tritium.
— La demi-vie du tritium est de 12,3 ans. Il émet des rayons bêta (des électrons !), de faible énergie, soit 5,7 keV.
— Un Becquerel (1 Bq) c’est une désintégration par seconde d’un élément radioactif.
La production naturelle de tritium, dans la haute atmosphère a conduit à une quantité de planétaire de 3.5 kg, auxquels il faut ajouter les restes des explosion nucléaires dans l’atmosphère.
Cela parait surprenant, mais comme le tritium gazeux a une activité de 360 TBq / gramme, il n’y a que quelques grammes dans tous les réservoir d’eau de Fukushima destinés à être déversés dans la mer, et près de 50g / an déversés par La Hague; mais la dangerosité de la radioactivité correspondante n’est absolument pas négligeable (1 TBq c’est 1012 Bq), même après une forte dilution !
Les futurs réacteurs à fusion thermonucléaire (ITER et ses successeurs) devraient produire et consommer du tritium par centaines de kg. Il faut craindre des fuites de tritium bien plus sérieuses qu’à Fukushima, qui seront très difficiles à maîtriser, comme l’explique Yves Lenoir : Changer l’or en plomb, l’alchimie de la fusion nucléaire .
2. Ian Fairlie : Les dangers du tritium et Wikipédia : Radiotoxicité du tritium
Le Dr Ian Fairlie a travaillé à la régulation des risques radiologiques créés par les centrales nucléaires pour le compte du gouvernement britannique.
3. L’UE n’utilise pas ce chiffre comme limite sanitaire, mais plutôt comme valeur indicative pour investiguer et vérifier la présence éventuelle d’autres radionucléides artificiels.
4. Sources :
Japan: Regulatory Standards for Discharging Radioactive Materials into the Environment
Tritium in USA (NRC)
Canada’s Nuclear Regulator & ODWAC
Livre blanc sur le Tritium (ASN)
5. Résumé de ces erreurs : en prenant le détriment radiologique (risque de décès associé à une exposition aux rayonnements ionisants) plutôt que le taux d’incidence (personnes dont un cancer a été diagnostiqué), en faisant des arrondis douteux et en oubliant les plus vulnérables, les fœtus et enfants en bas âge. Et en étant fort laxiste par rapport aux normes concernant les polluants chimiques cancérogènes.
Voir le document 1 et le document 2 de la CRIIRAD.
6. Expérience de laboratoire (en 2013) avec des moules Mytilus edulis :
« L’accumulation de tritium organique dans les tissus des moules provenant du phytoplancton tritié démontre l’existence d’une voie de transfert du tritium pertinente pour l’environnement, même lorsque les concentrations dans l’eau sont réduites, ce qui renforce l’affirmation selon laquelle le tritium organiquement lié agit comme un polluant organique persistant. »
7. L’ASN reconnaît en pages 9 et 10 du livre blanc du tritium l’existence de certains cas où il y aurait des différences de concentration entre l’eau tritiée et le TOL, mais ne se prononce pas : « En conclusion, le groupe considère que seules des campagnes de mesures environnementales appropriées, définies selon une approche scientifique, permettront de lever les doutes et d’apprécier les différents facteurs en jeu, notamment la répartition du tritium entre les différents compartiments (y compris la matière organique des sédiments) et pour les espèces vivantes, de mieux définir les composantes libre et organiquement liée du tritium… ». Le tritium étant 3 fois plus lourd que l’hydrogène, il faudrait étudier la possibilité que l’absorption et l’élimination du tritium dans le TOL puisse être légèrement différentes de celles de l’hydrogène dans certains cas. La rareté des recherches sérieuses en ce domaine profite au doute et à ceux qui en bénéficient !
Voir aussi Wikipédia : Le métabolisme du Tritium
8. Accumulation du tritium dans les sédiments de la Loire



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Les coûts du nucléaire comparés à ceux des énergies renouvelables

Source : World Nuclear Status Report $1 = €0.9, soit $150 = €135.

Qu’est-ce que le LCOE ou Coût Actualisé de l’Énergie, et est-ce un outil complet et fiable ? Le plus souvent, ces estimations n’incluent pas les autres coûts associés à chaque type de système de production (équilibrage et interconnexions des réseaux électriques, dispositifs de stockage de l’énergie). Ils tiennent compte a minima du facteur de charge1, du coût de construction et de la durée de vie prévue. Il devrait normalement s’agir d’une analyse du cycle de vie complet, de la mine au recyclage.

– Le facteur de charge moyen est surestimé pour l’énergie nucléaire.

– Les coûts de stockage des déchets et de démantèlement sont sous-estimés pour l’énergie nucléaire.

– Les améliorations existantes et futures des techniques de recyclage des installations d’énergie renouvelable sont sous-estimées (batteries, pales d’éoliennes, panneaux solaires…).

– Le coût des ressources est très difficile à prévoir (les terres rares par exemple).

– Le coût du minerai d’uranium augmentera avec sa rareté attendue à moyen terme.

Coût des SMR
– Aucun projet n’est proche de la production. Source : WNISR22 p 26.
– Les estimations ne prévoient pas un coût inférieur à celui de la dernière génération nucléaire. Par exemple, Nuscale, aux États-Unis, approuvé par la NRC en 2020, ne sera pas actif avant 2029, et l’estimation des coûts n’est pas fiable.
– Qu’en est-il des économies d’échelle ? Ce point n’est pas pas pertinent à moins (peut-être ?) qu’ils n’en construisent des centaines en série, ce que nous ne voulons pas…
– La Belgique veut investir 100 millions d’euros dans la « recherche » de SMRs refroidis au plomb, en contradiction avec la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire, et de toute façon ce sera trop tard (2040 ?) : des investissements plus efficaces dans les énergies renouvelables !

Les réacteurs vieillissants actuellement en production sont soumis à des coûts supplémentaires

Les anciens réacteurs sont censés être amortis, certains disent à tort qu’ils ont un coût annuel très inférieur à celui des nouveaux réacteurs nucléaires.

  • Les déchets augmenteront, donc les provisions pour la gestion des déchets augmenteront !
    Le coût de la mise en conformité des deux réacteurs avec les réglementations en vigueur en Belgique, y compris les nouvelles réglementations en matière de sécurité. Pour financer ces coûts d’investissement et d’exploitation et partager les recettes futures, la coentreprise Gouvernement/Engie gérera ces coûts techniques et contrôlera les coûts et les bénéfices générés par la production future d’électricité. … Estimation des coûts de mis à niveau  : entre 1,6 milliard et 2 milliards d’euros.
  • En France, le « grand carénage » coûtera entre 55 et 100 milliards d’euros pour 56 réacteurs (66 GW), soit entre 1 et 1,7 milliard par réacteur et 6 à 7 mois de travaux. (56 réacteurs et 66 GW). On ne connaît pas le coût réel de la réparation des soudures de nombreux réacteurs français, mais il est en tout cas inférieur au manque à gagner dû à la baisse de production et à la rupture d’approvisionnement.
  • Effet du dérèglement climatique => arrêts d’urgence ou catastrophes ! Trop d’eau, eau trop chaude, pas assez d’eau, tempêtes… ! Lors de la crue de 2020 à Tihange, le débit de la Meuse est passé de 300 à 1500 m³/s, très proche de la limite ! Avec 50 ou 100 m³/s de plus, la centrale de Tihange était à l’arrêt, voire pire…

Périodes d’inactivité dues à des problèmes inattendus en France

En 2022, la production nucléaire française a été de 70 % de la moyenne des 20 dernières années, le facteur de charge1 était seulement de 54 %, contre 73 % entre 2015 et 2019.
En raison du problème de corrosion des tuyaux et de la maintenance périodique, le 15 août 2022, 28 sur 56 étaient à l’arrêt. Certains réacteurs ont été ralentis ou même arrêtés l’été dernier pour des raisons climatiques également. Encore 17 à l’arrêt le 3 mars, et au moins 20 devraient l’être à l’été 2023, pour cause de maintenance + réparation du problème de corrosion des tuyauteries. EDF a eu une baisse de sa production nucléaire en 2022, donc EDF a été obligée de dépenser 29,1 milliards d’euros en rachat d’électricité sur le marché, importations comprises, sans compter les opérations techniques : 500 soudeurs américains embauchés, certains venant de Westinghouse, pour réparer les fameux tuyaux qui ont été rajoutés pendant la construction au brevet Westinghouse, et mal soudés. Une mauvaise image pour l’ingénierie française !

Facteurs de charge 1 des réacteurs nucléaires en Belgique 2016 => 2021

En 2018, un seul réacteur, Doel 3, a fonctionné du 12 octobre au 13 novembre, puis un deuxième (Tihange 1) a été ajouté jusqu’à la mi-décembre…
2015 (<= 50 %) : enquête sur les réacteurs fissurés et autres problèmes.
2018 (< 60 %) : pannes et dégradation du béton.
Engie prévoit une norme de 80 % (83 % en 2022).
En 2021, la Febeg annonce 96,7 %, le Forum nucléaire 92 % ! Nous reconnaissons que c’était une bonne année pour Engie, mais sur plusieurs années, la moyenne reste inférieure à 80 %.

Source du graphique : Febeg
Source du graphique : Febeg

Nos réacteurs belges sont également construits sur la base du même brevet PWR Westinghouse, ils sont donc proches des modèles français et des défaillances similaires pourraient donc se produire chez nous.

La question des déchets nucléaires n’est pas résolue !

En Belgique, 8 milliards d’euros ont été provisionnées pour le démantèlement des réacteurs.
Le SF2 est un bâtiment en construction pour le « stockage temporaire à sec » des assemblages de combustible nucléaire usé sur le site de la centrale nucléaire de Tihange. Il est prévu pour une durée de 80 ans. Trois autres bâtiments seront construits pour être utilisés à partir de 2029 lors du démantèlement des réacteurs.

Répartition des déchets radioactifs en Belgique. Données : Ondraf

Le projet est de stocker définitivement les déchets de catégories B et C dans des dépôts souterrains, à 400 mètres de profondeur, dans des couches géologiques d’argile ou de schiste. Cette étape n’interviendra pas avant quelques décennies. Les déchets de faible activité A et les autres déchets en attente d’enfouissement seront stockés par Belgoprocess à Dessel. En Belgique, contrairement à la France, les assemblages de combustible nucléaire usé ne sont pas censés être retraités !
Voir aussi le World Nuclear Waste Report et la consultation en cours en Belgique

Coût du stockage des déchets radioactifs en Belgique : au moins 12 milliards d’euros (Ondraf), étendu à un maximum de 15 milliards à charge d’Engie dans les accords entre le gouvernement Belge et Engie le 29/05/2023, soit plus de 2,5 milliards d’euros par gigawatt !
Le coût total « si on le fait tout de suite » est donc limité arbitrairement à un maximum de 23  milliards d’euros (presque 4 milliards par gigawatt); le reste, en cas de dépassement sera à charge de la Belgique. Le montant de 15 milliards sera versé dans le futur proche par Engie dans un fond géré par le gouvernement Belge, car la gestion des déchets durera des décennies, voire des siècles… Et les détails techniques de la gestion des déchets ne sont pas clairement définis à ce stade !

En Allemagne

  • Le démantèlement coûterait au moins 500 millions d’euros par réacteur ; il s’agit d’une estimation basse, qui devrait être d’au moins 1 milliard d’euros par gigawatt.
  • Aucune solution en vue pour l’enfouissement des déchets hautement radioactifs (27 000 m³). La reconversion d’une ancienne mine de sel a été abandonnée pour des raisons de sécurité.
  • Les autorités se sont donné jusqu’à 2031 pour trouver un nouveau site de stockage définitif pour une mise en service vers 2050…

Au total en Allemagne, le stockage des déchets radioactifs générés par près de soixante ans d’énergie nucléaire coûterait 176 milliards d’euros (parlement allemand) [environ 30 réacteurs nucléaires puissants pendant 60 ans].

USA : Le Wipp, site de stockage au Nouveau-Mexique, a eu quelques problèmes…

Le projet « pharaonique » français d’enfouissement des déchets nucléaires à 500 mètres sous terre à Bure (Meuse)3

  • 120 ans de travaux pour enfouir la production française de déchets de moyenne et haute activité, soit 85 000 m³. Pas de place pour la production future !
  • 500 hectares occupés au sol.
  • Des remblais équivalents au volume excavé du tunnel sous la Manche.
  • 270 km de tunnels, soit plus de deux fois la longueur du métro parisien.
  • Plus une quantité d’alcôves allant jusqu’à 50 mètres de long pour stocker les déchets de haute activité dans des conteneurs « irradiants » peu épais. Contrairement aux spécifications, en pratique aucune réversibilité ne sera possible…
  • 106 000 tonnes d’acier, soit l’équivalent de 14 tours Eiffel (7300 tonnes d’acier chacune).
  • 6 millions de mètres cubes de béton, soit, en tonnes, plus que la pyramide de Kheops !
  • Une usine de déconditionnement/conditionnement au sol de produits hautement radioactifs, des fuites en surface ne sont donc pas exclues !
  • Une gare ferroviaire recevant 2 wagons par semaine pendant des décennies.
  • Jusqu’à 822 mégawattheures d’électricité en moyenne par jour. Cela correspond à la consommation d’électricité d’environ 83 000 familles à 3500 kWh par an. Cela explique pourquoi il y aura une sous-station électrique de 400 000 volts sur 6 ha.
  • Impossible d’éviter les fuites à tous les niveaux de l’installation et leur propagation à l’extérieur de la centrale. Des incendies et des explosions ne sont pas à exclure… Les conteneurs irradiants en contact avec l’argile vont émettre des radiations qui vont provoquer une radiolyse de l’eau présente dans ces argiles et créer de l’hydrogène et des radicaux chimiques qui vont générer des acides, lesquels vont éventuellement générer des fuites. Certains (Jancovici & co) soutiennent que les déchets sont stockés sous les aquifères, mais cela n’exclut pas du tout la pollution. L’eau est pompée de la zone de stockage et peut s’écouler en surface ou par des puits et autres accès en pente creusés dans les couches géologiques, atteignant ainsi les aquifères ! Les couches géologiques de moins de 500 mètres seront transformées en une sorte de gruyère plein de trous.
  • La ventilation et l’extraction d’eau s’arrêteront à la fermeture des portes vers 2150… Que se passera-t-il ensuite ?
  • N’oublions pas le scandale de Stocamine, un stockage de déchets chimiques dans une mine de sel en Alsace, qui s’est révélé être un fiasco menaçant les nappes phréatiques de toute une région, malgré des promesses de réversibilité extrêmement difficiles à mettre en œuvre.
  • Le coût d’au moins 35 milliards est très très sous-estimé, et va très probablement gonfler vers ou au-delà de 100 milliards €, car comme en Belgique et en Allemagne, le coût atteindra au moins 2 milliards d’euros par gigawatt (et probablement plus ?)…

Coût des accidents possibles, dont la probabilité augmentera avec l’âge des réacteurs

Il pourrait atteindre des centaines de milliards d’euros, et compte tenu de la densité de population en Belgique, la ruine d’une partie importante du pays. Imaginez l’évacuation d’Anvers, de Namur, de Gand ou de Liège, voire de Bruxelles et de toutes les institutions qui y sont installées ! Où iront les réfugiés belges ?

Rotterdam est à environ 60 km, La Haye à 74 km, Maastricht à 40 km, Aix-la-Chapelle à
environ 60 km d’une centrale nucléaire belge. Les grands cercles ont 80 km de rayon.

En cas d’accident, la couverture d’assurance est insuffisante.

  • Le montant des dommages nucléaires dont l’exploitant est responsable s’élève à 700 millions d’euros pour chaque accident nucléaire en Belgique, selon la Convention de Paris de 1960, amendée en 1985 et complétée en 2022 : 700 millions d’euros par installation et par accident (70 millions d’euros pour les installations « à risque réduit »)
  • 80 millions d’euros pour les accidents survenant lors du transport de substances radioactives.
  • À cela s’ajoutent deux contributions supplémentaires : celle de l’Etat de l’installation, soit 500 millions d’euros, et celle des États parties à la Convention de Bruxelles, soit 300 millions d’euros.

Les fonds disponibles pour l’indemnisation des victimes d’un accident nucléaire en Belgique s’élèvent donc à 1,5 milliard d’euros.

Et quelles sont les indemnisations possibles pour les pays voisins, par exemple les Pays-Bas et l’Allemagne ?

Il n’y a tout simplement pas de couverture en cas d’accident nucléaire grave !

Notes :

  1. Le facteur de charge est le rapport (%) entre la quantité réelle de kilowattheures (kWh) fournie par un système au cours d’une période donnée et le nombre total de kilowattheures qui pourrait être fourni par le système au cours de cette période donnée.
  2. Consultation publique en cours sur le démantèlement de T2 (qui devrait s’arrêter fin juin 2023)
  3. Source : le rapport complet sur Bure (160 pages), notre article et les informations de l’Andra.
  4. Par rapport au climat, il est clair qu’un euro investi dans une énergie renouvelable économise bien plus de CO2 et de GES qu’un euro investi dans le nucléaire !
  5. Cet article a été mis à jour le 01/07/2023.

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À propos de la BD « Le monde sans fin »

En 2021, paraissait une BD « éducative » sur l’énergie : « Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique »  octobre 2021, de Jean-Marc Jancovici (JMJ) et illustré par Christophe Blain. Ce livre a eu un grand succès (plus de 1 000 000 d’exemplaires vendus en mai 2024), mais à notre avis c’est une œuvre magistrale de désinformation pronucléaire et de dénigrement des énergies renouvelables.

Tout n’y est pas à jeter, il est clair qu’il va falloir consommer moins et mieux et économiser l’énergie (c’est la sobriété), et produire proportionnellement plus d’électricité dans le futur. Le tout est donc de savoir comment !

Les arguments utilisés dans Le Monde sans fin, même caricaturaux, se retrouvent dans une version légèrement édulcorée dans les débats actuels sur les choix énergétiques en France et en Belgique. JMJ ne dit pas que des bêtises, mais lorsqu’il aborde la réforme nécessaire du « mix électrique », il devient clair qu’il agit en lobbyiste pronucléaire1 souvent en détournant des chiffres de manière à pénaliser les énergies renouvelables2 et promouvoir le nucléaire, tout en déniant même les dangers de la radioactivité et l’absence de solution pour les déchets nucléaires.

Certains calculs à propos du renouvelable sont basés sur des données déjà obsolètes, ou qui vont très bientôt être remises en cause par le progrès technique, bien plus dynamique en ce domaine que dans l’industrie électronucléaire !

Lire aussi l’intéressante critique faite par Pierre-Guy Thérond, Vice-Président  New Technologies chez EDF EN, ainsi que « Le Corrigé » de Ghislain Dubois et la critique de Stéphane His !

Quelques « oublis », dénis et informations biaisées

  • Les centrales belges ne sont pas aux normes post-Fukushima concernant le risque de chutes d’avions, du moins pour les gros porteurs qui passent au-dessus de Bierset. Un crash d’avion volontaire, ou non pourrait briser l’enceinte d’un réacteur3, ou détruire le futur site de stockage de déchets nucléaires à Tihange.
  • Risque du terrorisme ou d’une prise d’otage à l’intérieur d’une centrale.
  • Le vol de matières très radioactives. Faire une « bombe sale », pour répandre ces matières dans des zones habitées, est à la portée d’un groupe terroriste.
    Pour info, l’ingestion ou l’inhalation d’un milligramme de plutonium 239 est mortelle, un millionième de gramme peut déclencher un cancer, car cet élément peut rester quasiment à vie dans certains organes…
  • Une guerre de haute intensité dans un pays doté de centrales nucléaires : il suffit de suivre ce qui se passe en Ukraine (Zaporijja), et pour rappel en octobre 2020 l’armée de l’Azerbaïdjan a menacé la centrale arménienne de Metzamor d’un tir de missile ; heureusement, le missile a été intercepté avant de toucher sa cible !
  • Une baisse drastique du niveau d’une rivière lors d’une « super sécheresse » qui empêcheraient de refroidir les réacteurs. Tout comme les inondations, les tempêtes, et une hausse du niveau de la mer, rendant par exemple Gravelines inutilisable, voire pire… Le nucléaire est très vulnérable aux dérèglements climatiques.
  • Les réserves d’uranium nous assurent à peu près un siècle de combustible avec le parc actuel, soit un peu plus de 400 réacteurs en fonctionnement. Comme le nucléaire produit 10 % de l’électricité mondiale, et à peu près 4 % de l’énergie primaire consommée sur la planète, ce n’est pas une solution pour agir sur le CO2 au niveau planétaire. Multiplier le parc actuel même par un facteur 5 est irréalisable, et épuiserait les ressources en uranium rapidement.
  • Le temps de mise en œuvre est relativement long. Flamanville est en construction depuis 2007. Les nouveaux projets nucléaires français ne seront pas disponibles avant 2035-2040, alors que l’urgence climatique nous demande une efficacité dans les 10 ans. Et toute nouvelle solution nucléaire industrielle demande 15 à 20 ans pour passer au stade de la production en série.
  • Le coût du nucléaire ne fait qu’augmenter, à la suite, en partie, des règles de sécurité post-Fukushima. En comparaison, les coûts de l’éolien ont baissé de 70 % entre 2009 et 2019, ceux du solaire de 89 % quand ceux du nucléaire augmentaient de 26 %. Un euro investi dans le nucléaire économise donc moins de CO2 que le même euro investi dans les renouvelables et les solutions annexes, par exemple l’investissement du gouvernement Belge dans les système de stockages4.
  • Le problème des déchets n’est absolument pas résolu. Le coût financier et écologique (production de CO2) de l’enfouissement est énorme et bien caché, et sera en grande partie transmis aux générations futures !
  • Le lien historique et encore actuel entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire. Notez que les pays les plus acharnés à maintenir leurs centrales électronucléaires sont ceux qui ont l’arme nucléaire, ou qui cherchent à l’obtenir.
  • Seulement 50 morts à Tchernobyl, aucun effet sur la santé des habitants à Fukushima dû à la radioactivité ? Allez demander aux Ukrainiens, Biélorusses et Japonais qui en souffrent encore aujourd’hui. Les sources « officielles » ont été manipulées par les agences censées nous protéger, et l’OMS, dès sa fondation, n’a pas le droit d’émettre un avis sur l’effet de la radioactivité sur la santé sans l’accord de l’AIEA, association pour la promotion de l’énergie nucléaire. L’UNSCEAR n’est pas neutre.

Conclusions

Le nucléaire peut-il nous aider ? Prolonger les réacteurs existants expose à des coûts de réparation, des arrêts imprévus (voir la France) et en construire de nouveaux, c’est la source d’énergie la plus chère…

Il est beaucoup, beaucoup plus efficace, facile, économique et sans risques, d’investir dans un mix d’énergies renouvelables intermittentes et non intermittentes (biomasse, méthanation, méthanisation, hydrogène vert, ammoniac de synthèse…) et dans des capacités de stockage et de maîtrise de la demande.

Un euro investi dans ces solutions alternatives économisera plus de gaz à effet de serre qu’un euro investi dans le nucléaire.

Au niveau mondial, le nucléaire correspondait à 4,25 % de la consommation d’énergie totale en 2021 : s’il fait courir à l’humanité un danger extrême, le nucléaire est en réalité une énergie marginale sur terre, en déclin, et donc tout à fait incapable de « sauver le climat ».

Critique détaillée de la BD :

Page 131 : Contrairement, par exemple, aux centrales solaires, la concentration de l’énergie nucléaire économise de l’espace et consomme moins de métal, de ciment, etc. Avec de la sobriété, et beaucoup d’installations petites à moyennes, sur les toits de parking, d’usines, les canaux, voire les façades et les vitrages. Et stocker de l’électricité ou produire des carburants de synthèse par exemple et de l’hydrogène vert. Est-ce que ça prend beaucoup de place ? Eh oui ! C’est une logique décentralisée, mais l’argument de JMJ est du pur enfumage, voir le texte de Stéphane His ! « Centralisme énergétique », ou décentralisation citoyenne ? Nous voyons ici que JMJ vit dans l’Ancien Monde, celui de la « centralisation ». C’est une vision philosophique héritée du « centralisme bureaucratique » qui a également été à la base de la gestion de l’URSS. L’énergie part de centrales et est distribuée par un ensemble de « réseaux en étoile ». Il est clair que les énergies renouvelables sont inadaptées à ce réseau de distribution, non par nature, mais par le conservatisme des tenants de « l’ère centralisée », qui y ont un intérêt, comme les sponsors de JMJ. Ce centralisme, surtout en matière nucléaire, est lié à un mode politique de gestion autoritaire où les décisions sont imposées du sommet de l’État vers la base, souvent sans réelle consultation des citoyens. La solution est dès maintenant de développer des réseaux locaux et des communautés d’énergie, où la consommation est proche de la production, donc aussi avec moins de pertes. Le surplus doit bien sûr être partagé à moyenne et longue distance par les réseaux existants, pour profiter de l’effet de « foisonnement » 5 de toutes les énergies disponibles, car par exemple à un moment donné le vent peut souffler en Allemagne plus que chez nous. Ceci me rappelle les débuts de l’informatique, tout était misé sur des « mainframes », ordinateurs géants centralisés accessibles à distance par des terminaux quasi stupides, toute la logique et l’information étaient centralisées. Petit à petit, les réseaux locaux sont apparus, puis se sont reliés entre eux, et une bonne part des « mainfraimes » ont disparu. Les gros ordinateurs ont toujours leur utilité, mais il y a aussi presque partout des réseaux locaux qui permettent de rapprocher la production, le stockage et l’utilisation de l’information, tout en maintenant un lien à grande distance. Il me semble que la production, la distribution et l’utilisation de l’énergie devraient suivre le même chemin, et la BD de JMJ ne me semble pas préconiser cette philosophie ! Face au problème de l’intermittence, il y a donc des solutions ! Il ne faut pas, comme JMJ, comparer ces moyens deux à deux (« En Belgique, si on n’utilisait que l’éolien et le solaire pour produire de l’électricité, il faudrait X tonnes de batteries », ou « il faudrait une éolienne tous les kilomètres carrés »), ce qui donne bien évidemment des résultats absurdes. Non, il faut construire de « modèles », c’est-à-dire des représentations du monde rigoureuses mettant en présence l’ENSEMBLE de ces modes, en faisant varier les hypothèses, et en tenant compte du progrès technique et de l’évolution des coûts. On nous dit que le nucléaire est en compétition avec le charbon, alors qu’en réalité il est en compétition avec une production électrique basée sur un « mix » 100 % renouvelable. C’est pour cela que les pronucléaires tentent de saper les énergies renouvelables ! Oui, il faut un mix « pilotable » de sources d’énergie, de partage et de stockage, et donc en finir à terme avec l’utilisation du gaz fossile comme seule vraie énergie pilotable pour répondre aux pics de consommation. Le nucléaire est une énergie de base, mais pas vraiment pilotable (flexible), on ne peut l’arrêter et le remettre en marche rapidement (ou le ralentir très fort et puis ré-augmenter la puissance).
C’est très mauvais de faire subir des chocs thermiques trop fréquents à un réacteur, cela accélère son vieillissement. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles les réacteurs Français vieillissent plus vite que leurs équivalents PWR US, construits sur base des mêmes brevets Westinghouse car ils sont moins souvent soumis à ces chocs, en dehors des arrêts pour maintenance.

Page 130 : À 3 % d’uranium 235 dans les réacteurs nucléaires français, ça ne risque pas d’exploser. D’accord, ce n’est pas une bombe nucléaire. N’empêche que Fukushima et Tchernobyl ont bien explosé pour d’autres raisons que la réaction en chaîne, et même sans explosion la fusion du cœur peut endommager les confinements et conduire à la dispersion dans l’environnement de gaz et de matières radioactives, comme à Three Miles Island en 1979. Des gaz radioactifs se sont aussi échappés de l’EPR de Taishan en Chine en 2021, certes en faibles quantités. Mais Tchernobyl a dispersé au moins cent fois plus de matières radioactives que la bombe d’Hiroshima…

Page 132 : Le nucléaire émet très peu de CO2 par kilowattheure produit (6 g de CO2/Kwh). C’est la version française, le GIEC propose 12 g. Nous ne savons pas comment le GIEC a obtenu ce chiffre. Nous pensons qu’il est sous-évalué et qu’en pratique le nucléaire ne produit pas moins que les renouvelables, mais bien sûr beaucoup moins que le gaz. Il faudrait vraiment tenir compte du cycle complet, donc, y compris la gestion des déchets dans le futur, la réhabilitation des zones minières qui attentent à la santé des populations, en Afrique, mais aussi en France… Le nucléaire ne sauvera pas le climat, mais le dérèglement climatique nuit fortement à l’industrie électronucléaire. Une baisse drastique du niveau d’une rivière lors d’une « super sécheresse » qui empêcheraient de refroidir les réacteurs, obligeant à les arrêter. Tout comme les inondations, les tempêtes, et une hausse du niveau de la mer, rendant par exemple Gravelines inutilisable, voire pire…

Page 135 : En dessous de 200 mSv par an (de contamination), il n’y a pas d’effet observable sur la santé, même à très long terme. Faux. Une faible dose c’est simplement une faible probabilité de dégâts, plus le temps passe, plus le risque augmentera, et les effets organiques peuvent se manifester plus tard et donc pour un individu donné il sera souvent difficile d’établir juridiquement la cause de la maladie. Autour de Tchernobyl et de Fukushima, les autorités compétentes n’ont pas fait d’évaluation statistique transparente… Bien sûr, il faut une forte dose pour que des effets soient visibles immédiatement et donc reliés indiscutablement à la contamination, d’où les « 50 morts » annoncés à Tchernobyl au début et le « zéro mort » à Fukushima.

Deux raisons empêchent que Tchernobyl arrive en France : – Il n’y a pas de graphite dans le cœur de nos réacteurs. – Nos centrales disposent d’un « recombineur d’hydrogène » Manipulation : la catastrophe nucléaire française ressemblera bien plus à celle de Fukushima qu’à celle de Tchernobyl ! Et le « recombineur d’hydrogène » ne peut gérer que de petites quantités de ce gaz, pas sûr qu’en cas d’accident cela soit suffisant !

Les réacteurs français sont à « sécurité passive » car ils sont à eau pressurisée. Si l’eau fuit, la réaction s’arrête. C’est ce qui manquait à Tchernobyl. Si l’eau fuit, le refroidissement s’arrête aussi, comme à Fukushima, et si la fuite n’est pas maîtrisée, il y a un gros risque de catastrophe : incendie, bulle d’hydrogène, fonte du cœur, explosion…

Près d’une centrale nucléaire, la radioactivité augmente de 0,02 mSv. Beaucoup plus en cas d’incident, d’accident et, pire, en cas de catastrophes comme celles de Tchernobyl et Fukushima. Ces dernières ont entraîné le déplacement massif de centaines de milliers d’habitants dont beaucoup seraient effectivement décédés en restant sur place. La radioprotection n’est pas simple. Il ne suffit pas d’additionner des becquerels6, cela dépend du radioélément et son énergie, sa demi-vie, la contamination interne ou externe, de sa durée de persistance dans le corps (demi-vie biologique). Le tritium est peu offensif en irradiation externe, est de faible énergie, mais dangereux en contamination interne, car une fois lié à l’eau ou à des composés organiques il peut « tirer à bout portant » partout à l’intérieur des cellules… Le radon est « naturel », mais est le troisième responsable des cancers du poumon après le tabac et l’amiante… Le césium 137 affaiblit toujours les enfants d’aujourd’hui à Tchernobyl et provoque des problèmes cardiaques, car il s’accumule dans les muscles. On ne peut pas comparer le K40 (potassium radioactif) présent dans le corps humain (oui plusieurs milliers de désintégrations par seconde), et l’effet de certains produits de fission de l’uranium. Le plutonium (dont les rayons alpha sont arrêtés par une feuille de papier) est létal à 1 mg, et cancérogène à 1 µg en contamination interne ; il reste quasiment à vie dans certains organes, etc. Pour les détails, voir ce texte sur la radioactivité, en particulier la page 14 pour le potassium, et ce document sur le tritium.
Et donc, même s’il semble qualifié dans d’autres domaines, il apparaît que JMJ ignore les bases de la radioprotection !? À choisir, je fais confiance à la CRIIRAD et aussi à Yves Lenoir, qui a plus 40 ans d’expérience dans ce domaine, et a rencontré en Ukraine et Biélorussie les médecins sérieux qui étudient les effets de la catastrophe sur la santé humaine (Institut Belrad, « Les Enfants de Tchernobyl », etc).

Page 137 : Les réacteurs d’EDF n’ont pas de vocation militaire.
Rien n’empêche de récupérer le plutonium produit par un réacteur civil pour en faire des bombes. C’est même à ça que servaient les premiers réacteurs électronucléaires français.

Page 138 : L’UNSCEAR est au-dessus de tout soupçon. Il est clair que le but de ces organismes soi-disant indépendants était et reste le maintien et la promotion de l’énergie nucléaire, ils sont juges et parties, et ne se sont pas opposés aux autorités locales, par exemple en Biélorussie…. Ils protègent leurs intérêts. Il y a d’autres sources d’information sur les dégâts humains et matériels à Tchernobyl, notamment les experts et médecins indépendants, qui ont souvent été poursuivis par les autorités officielles de leur pays. Je ne ferais pas confiance à l’administration d’Alexandre Loukachenko !

Page 139 : Tchernobyl n’a entraîné qu’une trentaine de morts à bref délai. 6000 enfants ont eu un cancer de la thyroïde, mais ça se soigne bien. « Si l’on enlève les évaluations les plus hautes et basses, on se retrouve avec une fourchette de 4 000 à 200 000 morts. L’ONU en 2006 retenait une fourchette de 4 000 à 93 000. » C’est déjà beaucoup trop, et à notre avis en dessous de la réalité, il y a eu une censure des autorités locales, approuvées par l’UNSCEAR et l’AIEA…

Page 140 : Le stress dû à Tchernobyl a fait plus de dégâts que Tchernobyl lui-même. Faux ! Oui, il y a eu du stress, mais surtout de vrais dégâts matériels et humains. Lire « La Supplication » de Svetlana Alexievitch , qui raconte ce qui est arrivé aux victimes de la catastrophe de Tchernobyl !

Page 140 : La zone d’exclusion de Tchernobyl est devenue une réserve naturelle. Le gain pour la biodiversité est sans appel. JMJ : « En France — car c’est loin d’être pareil partout — Fukushima aura surtout été un problème médiatique majeur, avant d’être un désastre sanitaire ou environnemental majeur. Cet embrasement médiatique n’est pas du tout en rapport avec l’importance de cette nuisance dans l’ensemble des problèmes connus dans ce vaste monde. Du point de vue des écosystèmes, et ce n’est pas du tout de l’ironie, un accident de centrale est une excellente nouvelle, car cela crée instantanément une réserve naturelle parfaite ! La vie sauvage ne s’est jamais aussi bien portée dans les environs de Tchernobyl que depuis que les hommes ont été évacués (la colonisation soviétique, à l’inverse, a été une vraie catastrophe pour la flore et la faune). Le niveau de radioactivité est désormais sans effet sur les écosystèmes environnants, et le fait d’avoir évacué le prédateur en chef sur cette terre (nous) a permis le retour des castors, loups, faucons, etc. » Source : La Tribune, 20 Févr. 2012. Détails complémentaires sur l’ignorance de JMJ sur les effets des faibles doses sur la biodiversité dans ce rapport, en particulier à la page 18 ! Il existe plus d’une centaine d’articles scientifiques de haut niveau sur les effets des fortes et faibles doses de radioactivité sur la faune et de la flore à Fukushima et Tchernobyl.

Page 141 : Le nuage radioactif de Tchernobyl s’est rapidement dilué en s’éloignant de l’accident. Dilué, oui, un peu, mais la pollution est partie très loin de l’Ukraine, y compris chez nous, et les retombées, à certains endroits, étaient très mauvaises pour la santé humaine ! Et certains organismes, notamment les champignons, peuvent accumuler certains radionucléides, comme le césium 137, et dépasser les normes en France 30 ans après Tchernobyl !

Page 141 : Selon le rapport de l’UNSCEAR, la catastrophe de Fukushima n’a entraîné aucune conséquence sanitaire (pas de cancers, pas de malformations à la naissance). Toujours ce même organisme constitué de « gens du nucléaire ». Des informations plus nuancées dans cet article de Reporterre .

Page 144 : En réduisant le nucléaire, les Allemands reviennent au charbon. En aggravant le réchauffement climatique, ils vont provoquer plus de morts qu’un accident nucléaire.
La consommation de charbon a de fait augmenté légèrement entre 2011 et 2013, mais la part du charbon (houille et lignite) dans la production allemande d’électricité est passée de 44 % en 2013 à 24 % en 2020. puis diminué depuis, au fur et à mesure de la sortie du nucléaire ! L’Allemagne est en train de progresser vers le zéro carbone !!! La part du renouvelable est passée de 16 % à 40 % entre 2010 et 2021, et déjà 52 % en incluant les autres sources bas-carbone. La part du nucléaire est passée à moins de 7 % et s’arrête complètement en avril 2023. Les énergies fossiles sont, elles, passées de 60 % à 47 %. Malgré la décision récente de maintenir certaines centrales au charbon et de l’augmenter ces derniers mois, l’Allemagne continue à vouloir sortir du charbon en 2030 et a arrêté ses 3 derniers réacteurs nucléaires en avril 2023. Voir tous les mix énergétiques d’électricité sur le site d’Ember !

Page 145 : Le nucléaire rend moins dépendant de l’étranger que les énergies fossiles. Faux. Loin du mythe de la France nucléaire triomphante, imposé dans l’opinion publique depuis des décennies, le nucléaire français et Belge est très dépendant de l’étranger. D’abord, 100% du combustible nucléaire, l’uranium, est importé. Par ailleurs, malgré la guerre en Ukraine, la France a besoin de la Russie pour l’enrichissement du combustible à partir de combustibles usés selon une technique que seuls les Russes maîtrisent. Par ailleurs, du fait des graves défauts détectés sur les réacteurs français (corrosion sous contrainte), EDF a été obligée de recruter à grands frais des soudeurs américains pour mener à bien des réparations que le nucléaire français est incapable de faire lui-même…

Page 146 : Le nucléaire produit peu de déchets radioactifs de haute activité et à vie longue. Ils tiennent tous dans une piscine olympique. On ne peut pas les entasser, il faut des emballages volumineux et séparés. Si c’était si simple, pourquoi , dans le site d’enfouissement de Bure, prévoir l’excavation de 11 millions de m³, de 270 Km de galeries, dont 25 Km pour les déchets de haute activité, et une surface occupée en sous-sol de 15 km² ?

Page 147/148 : L’enfouissement des déchets est sûr. À 400 m de fond, ils sont sous les nappes phréatiques (qui sont à 20 m de profondeur). Oui, mais à Bure de l’eau est pompée du dessous vers la surface et ces eaux, notamment des nappes phréatiques, peuvent redescendre dans la zone de stockage à 400/500 m. La structure des installations, des puits, des descenderies favorise ces fuites d’eau. Certaines argiles proches de la zone des déchets sont perméables à l’eau et pourraient transporter des fuites radioactives vers le bassin Parisien. Tous les détails sur Bure.

Page 148 : Il reste assez d’uranium (sur Terre) pour faire fonctionner le parc actuel de réacteurs quelques centaines d’années. Ce serait plutôt une centaine d’années au maximum. Et donc si on en construisait par exemple quatre fois plus, c’est fini dans 25 ans…

Page 149 : Le surgénérateur est une technique maîtrisée (…) Il multiplie par 100 l’énergie extractible de l’uranium. On a donc assez d’uranium pour des milliers d’années. Quarante ans plus tard, on les attend toujours… Aucun surgénérateur n’est en fonctionnement pour le moment, beaucoup ont été abandonnés pour des raisons de coût ou de sécurité.

Page 149 : Les gens craignent plus les déchets nucléaires qui n’ont jamais tué que, par exemple, les accidents de voiture. Les accidents tuent maintenant, oui. Mais les déchets nucléaires menacent la biosphère et les générations futures pour des milliers d’années…

Page 150 : Le charbon tue chaque année dans le monde l’équivalent de la ville de Grenoble. Remplaçons le plus vite possible le charbon par un mix renouvelable ! Notons que la Belgique ne produit plus d’électricité à base de charbon.

Page 151 : Les écologistes persistent à critiquer le nucléaire car il leur est difficile d’admettre qu’ils se sont trompés. Notons que la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée de 17 % en 2000 à 9 % en 2022. Et la part du nucléaire était égale à 4,25 % de l’énergie totale consommée sur la planète en 2021. Ceux qui y voient une énergie d’avenir sont en train de nous tromper d’autant plus que des quantités de réacteurs arrivés en fin de vie vont fermer dans les 20 ans qui viennent.

Page 160 : Le nucléaire a moins d’inconvénients que les énergies renouvelables. Oui, la production nucléaire convient au pouvoir politique et industriel qui peut contrôler cette énergie très centralisée et maintenir les citoyens dans l’ignorance de ce qui se passe. Le nucléaire civil est peu compatible avec la démocratie et a été au début imposé comme un complément indispensable au nucléaire militaire. Les énergies renouvelables peuvent être réparties un peu partout sur le territoire, décentralisées, déployées par les collectivités territoriales en concertation avec les habitants…

Page 161 : Le nucléaire est le parachute indispensable pour freiner la chute que nous imposera la décroissance obligée. Le nucléaire est, en lui-même, un exemple de décroissance : comme déjà expliqué ci-dessus, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité s’est effondrée de 17 % en 2000 à 9 % en 2022, et est descend à 4 % de l’énergie primaire, la chute continue…

1. Rappelons qu’au moins une de ses initiatives, « The Shift Project », a été financée par EDF, Bouygues, Vinci, tous acteurs ayant des intérêts dans le secteur nucléaire…

2. Il faudrait aussi clarifier et faire connaître la vraie production de CO2 du nucléaire, qui est à notre avis sous-estimée. Le chiffre utilisé par les pronucléaires de 6 g CO2/Kwh est inférieur à celui du GIEC 12 g CO2/Kwh, qui est lui-même contestable, d’autres chercheurs parlent de 66 g CO2/Kwh voire plus… Bien sûr, les émissions de CO2 doivent être comptées par cycle entier, mais alors il faudrait compter aussi les dégâts miniers, la pollution qui y est liée, ses effets sur la santé dans les zone d’extraction en France, en Afrique et ailleurs, le coût de cette dépollution nécessaire, et le coût (présent et futur !) de la gestion des déchets !

3. Tihange, à 16 km de l’aéroport de Liège-Bierset, se trouve sur une ligne aérienne assez fréquentée. Des gros porteurs (Boeing 747) passent fréquemment très près de la centrale et à moyenne altitude (2500 pieds, soit 840 mètres !). Suivant la législation, ils ne peuvent pas passer juste au-dessus, mais, en pratique, jugez par vous-même en regardant cette vidéo.

4. La capacité du stockage installé en Belgique va augmenter d’ici 2024.

5. Effet de foisonnement : « La réduction des fluctuations temporelles de l’intermittence et de la variabilité de la production d’énergie par la multiplication de sources éloignées »

6. Nombre de désintégrations par seconde d’un radioélément spécifique : par exemple un becquerel de césium 137, c’est une désintégration par seconde de cet élément. Additionner les becquerels d’éléments différents, au niveau de l’évaluation des risques, ce n’est pas très pertinent, et c’est encore moins clair si on ne précise pas si la contamination est externe ou interne.

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Communiqué de presse des mouvements antinucléaires tri nationaux


23 septembre 2022

Doel et Tihange recevront-ils de l’uranium russe ?
L’arrêt définitif du réacteur défectueux Doel 3 est prévu pour le 23-9-2022. Certains politiciens irresponsables veulent prolonger ce dangereux réacteur. Et deux autres réacteurs belges pourraient voir leur durée d’exploitation prolongée. Dans plusieurs pays, on pousse à la construction de nouveaux réacteurs, augmentant la dépendance à l’uranium russe et étranger.
L’énergie nucléaire n’offre pas de perspective durable, ni sur le plan social et climatique, ni pour la diminution urgente des émissions de CO2, ni pour les consommateurs et les travailleurs de Doel et Tihange. Il n’y a pas de solution pour les déchets nucléaires et de nouvelles catastrophes sont à prévoir. Pourtant, les seules solutions à la guerre de l’énergie sont les économies d’énergie, le stockage de l’énergie, et plus d’investissements renouvelables et positifs pour le climat dès aujourd’hui.

D’une chaîne humaine jusqu’à une pétition massive
Un large front d’organisations et 50.000 personnes ont participé à l’énorme chaîne humaine entre Tihange et Aix-la-Chapelle en 2017. Ils ont également remis une pétition de plus d’un demi-million de signatures à l’AFCN en 2018. Ils expriment ainsi leur volonté d’arrêter le nucléaire et de commencer par l’arrêt des réacteurs défectueux Doel 3 et Tihange 2.

De mal en pire : prolongation de la durée d’exploitation et le développement de « nouveaux » réacteurs, et la dépendance à l’uranium russe et d’autres sources étrangères.
Actuellement, les réacteurs nouvellement construits coûtent des milliards de plus que prévu. Et c’est la population actuelle et future qui devra payer la facture de l’exploitation, du stockage des déchets et du démantèlement des réacteurs. Aujourd’hui encore, des réacteurs en ruine comme celui de Fukushima ou des réacteurs déjà arrêtés comme celui de Dodewaard grèvent nos factures d’électricité.
Le lobby nucléaire économique et militaire fait pression pour relancer cette forme d’énergie, y compris sous la forme de dispositifs militaires et d’armement intrinsèquement dangereux. La campagne mondiale fanatique a conduit en Belgique à des prolongations de durée de vie de 10 ans de deux réacteurs (Doel 4 et Tihange 3). La recherche est décidée pour des réacteurs dénommés SMR, plus dangereux et tout autant source de déchets. De manière assez cynique, cela ne fera que déplacer notre dépendance à l’égard de la Russie du fossile au nucléaire. En septembre 2022, de l’uranium russe a été chargé sur des camions à Dunkerque, probablement à destination d’ANF Lingen, où les barres de combustible nucléaire sont assemblées. Les réacteurs belges sont également clients d’ANF Lingen.

Vers une politique énergétique orientée vers l’avenir
Nous demandons l’arrêt complet du nucléaire avec une réorientation industrielle de Doel et Tihange. Aujourd’hui, les investissements dans l’énergie renouvelable et climatiquement positive font défaut à Doel et Tihange. Nous demandons de transformer les deux sites grâce à des investissements massifs, en centres d’énergie orientés vers le futur. Ces investissements ne devraient consister qu’en des installations renouvelables, positives pour le climat, basées sur le stockage de l’énergie et l’économie circulaire.

Pour information et commande du livre « Invest in Doel 5 » https://11maartbeweging.be/bestel/

Contact :

https://11maartbeweging.be/, Marc Alexander 0032 474 878 998

Nucléaire Stop Kernenergie, Leo Tubbax, 0032 493 573 740

Fin du Nucléaire, Philippe Looze, 0032 496 963 403

Aktionsbündnis Münsterland gegen Atomanlagen

Initiative 3 Rosen e.V., Aachen, Robert Borsch-Laaks, 0049- 241- 59585

VSTN, Leo Maathuis, 0031 6 348 32 345

WISE NL, Gerard Brinkman, 0031 6 372 74 122

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Grande manifestation contre l’extension de Liège Airport

Bonjour les amies et amis, 

Alibaba est là, même si on n’en veut pas !

Ce qu’on ne veut pas , en tout cas, c’est l’extension de Liège Airport : projet —>  70.000 vols/année au lieu de 39.000. 

Imaginez les conséquences en matière de bruit – de pollution aux particules fines –d’émissions de gaz à effet de serre – de trafic de camions – de bétonnisation des terres fertiles de la Hesbaye – etc

Le fonctionnaire-délégué de la Région wallonne a donné son feu vert avec des conditions (exemple: moins de vols- des avions plus performants et moins bruyants- moins de vols de nuit) … Liège Airport a  déposé un recourt  contre ce “permis d’exploiter sous conditions .

Plus que jamais c’est le moment de montrer aux Ministres compétents ( Mr Borsu et Mme Tellier) que de nombreux citoyens n’en veulent pas ! Contraire aux objectifs climatiques – à la sobriété énergétique – au droit de vivre dans un environnement sain (Droit Humain) …

Soyez nombreux à venir à la grande manifestation citoyenne contre l’extension de l’aéroport de Liège qui aura lieu le dimanche 25 septembre ! 

Au côté de plus de 80 associations et de 40 personnalités de la société civile, nous convergerons vers l’esplanade des Guilemins, point de  rassemblement des 3 cortèges présentés ci-dessous. 

Les cortèges | rendez-vous à 14h00 : 

1.           Parking de l’aéroport de Bierset – Terminal voyageurs (cortège de cyclistes) = « STOP » : enterrement ancien monde, code couleur noir, « ambiance funèbre ». 

2.           Thier de la Chartreuse ZAD – Entrée du fort (marche) = « RESISTER » : à l’image de la ZAD, code couleur rouge. 

3.           Saint-Lambert (marche) – « IMAGINER » : piétons, ambiance « nouveaux modèles », code couleur : arc-en-ciel. 

Rassemblement des cortèges à l’esplanade des Guillemins vers 16h00 (discours, musique) | Fin de l’événement prévue vers 18h30 

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Bien cordialement ,

Christine Gonda

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Fermons tous les réacteurs de Tihange et Doel !

Ce texte a été prononcé lors du départ du grand tour cycliste 2022.

Fin du Nucléaire célèbre, avec nos amis européens, la fermeture prochaine des trois derniers réacteurs allemands et celle de 5 de nos réacteurs Belges, dont les très fissurés Tihange 2 et Doel 3, qui ont amené 50 000 personnes des pays environnants à participer à la chaîne humaine en 2017, dont le premier maillon partait de Tihange !

Nous apprenons ces jours-ci l’adoption d’une « Taxonomie Verte Européenne » donnant un label vert au gaz et au nucléaire : c’est là un très mauvais signal, car ni le gaz ni le nucléaire ne peuvent être qualifiés de durables ou d’énergie de transition vers le zéro carbone et le passage généralisé aux énergies renouvelables dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique. Cela n’a rien de scientifique, c’est le résultat du lobbyisme politique. Certains pays (au moins le Luxembourg et l’Autriche, peut-être bientôt l’Allemagne…), ainsi que Greenpeace, vont intenter des recours légaux. Les investissements doivent se diriger vers les énergies renouvelables, les économies d’énergies, les interconnexions entre zones complémentaires, les systèmes de stockage, et pas seulement sur batteries, mais aussi par pompage comme à Coo ou par gravité (par exemple des poids que l’on fait monter et redescendre au besoin).

Actuellement le gouvernement belge s’oriente donc vers la prolongation de T3 et D4 et nous ne pouvons l’accepter. Que s’est-il passé? Le plan de sortie voté il y a 20 ans a été saboté par certains gouvernements qui n’ont pas préparé la transition énergétique (pour nous mettre devant le fait accompli.)

Le gouvernement actuel avait prévu un plan de sortie totale, impliquant une transition progressive vers le renouvelable, qui garantit la sécurité d’approvisionnement, un des critères les plus importants pour accomplir la sortie totale. Ce plan est toujours applicable, mais vu le contexte international, impliquant notamment une pénurie possible de combustibles fossiles, les ministres ont fait le compromis politique inacceptable de la prolongation, qu’ils justifient par le souci de l’indépendance énergétique et le prix de l’énergie.

C’est pour nous une grave erreur, cette prolongation a un prix et prendra du temps, et utilisera des ressources à investir immédiatement dans des solutions vertes ! D’ailleurs l’uranium et les combustibles nucléaires que nous utilisons actuellement dépendent à 40 % de sociétés russes ! Nous ne pouvons pas garantir la sécurité ni la fiabilité des deux réacteurs dans le futur, comme nous le montre le triste état actuel du parc nucléaire français.
Le nucléaire reste dangereux, il n’y a pas de solution sûre et propre pour la gestion des déchets à long terme. Il existe un projet destiné à héberger à Tihange un bâtiment de stockage à sec des déchets radioactifs, c’est peut-être la moins mauvaise des solutions, mais elle est inacceptable dans une zone aussi peuplée et, en plus, elle est située dans la ligne directe d’une piste de l’aéroport de Liège.

Pour le moment les négociations avec le producteur d’énergie nucléaire Engie sont donc toujours bloquées, cette société fait pression et voudrait faire payer au gouvernement belge la mise à niveau, et impliquer l’État Belge dans une gestion commune des réacteurs prolongés !

Nous doutons qu’il y ait une décision avant septembre !?

Seul point positif ce 7 juillet:
La Chambre a adopté en séance plénière, et à l’unanimité, le projet de loi portant sur les provisions en vue d’assurer le démantèlement des centrales nucléaires et la gestion du combustible usagé. Le texte entérine plusieurs principes, dont celui du pollueur-payeur. « Il vise à garantir que c’est bien l’exploitant nucléaire, et non le contribuable, qui supportera les coûts futurs du démantèlement des centrales nucléaires et de la gestion du combustible irradié ». Ceci va évidemment avoir une influence sur les négociations en cours !

Quels sont les scénarios possibles?

– échec des négociations avec Engie et fermeture totale en 2025
– accord avec ENGIE et redémarrage en 2027 après une fermeture totale temporaire (que l’on nous annonce tout à fait possible), ce qui est assez absurde.
– la chute du gouvernement et l’arrivée de nouveaux ministres pro-nucléaire du genre MR-NVA…(Libéraux et nationalistes flamands de droite)

Nous savons déjà que le nucléaire est cher, polluant dès l’extraction du minerai jusqu’aux déchets ingérables, qu’il n’est vraiment pas « bas carbone », que l’accident grave est tout à fait possible, que le nucléaire civil est lié au nucléaire militaire et mène à la prolifération nucléaire…

Fin du Nucléaire demande donc l’arrêt de tous les réacteurs Belges, car il est possible de s’en passer si la transition énergétique est menée sérieusement, et nous exigeons aussi l’arrêt de tous les nouveaux projets nucléaires dans les pays voisins, notamment aux Pays Bas !

Nous protestons contre les freins mis à la sortie totale du nucléaire en Belgique par les lobby pro-nucléaires, et attirons l’attention sur les nombreux problèmes et dangers qui subsistent, des déchets nucléaires aux diverses installations électronucléaires toujours en activité, soulignant aussi la dépendance de nos réacteurs en uranium fourni par des sociétés étrangères, notamment russes.

Nous voulons également donner un signal clair contre les tentatives actuelles de rendre l’énergie nucléaire à nouveau acceptable. Ceci inclut les SMR (Petits Réacteurs Modulaires) qui produisent autant voire plus de déchets que les gros réacteurs et qui posent d’autres problèmes.

Ces investissements détourneraient des ressources qui doivent être massivement investies à court terme dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie, la sobriété énergétique, le stockage, l’optimisation et la modernisation des réseaux de distribution, le recyclage de tous les matériaux impliqués.

Tout ceci implique certainement aussi une remise en cause de notre mode de vie et de notre manière de consommer !

DEUTSCH

Fin du Nucléaire feiert mit unseren europäischen Freunden die bevorstehende Schließung der letzten drei deutschen Reaktoren und die Schließung von fünf unserer belgischen Reaktoren, darunter die stark beschädigten Tihange 2 und Doel 3, die 2017 etwa 50.000 Menschen aus den umliegenden Ländern zur Teilnahme an der Menschenkette veranlasst haben, deren erstes Glied von Tihange aus startete!

In diesen Tagen erfahren wir von der Verabschiedung einer « Europäischen Grünen Taxonomie », die Gas und Atomkraft ein grünes Etikett verleihen sollte: Das ist aber ein sehr schlechtes Signal, denn weder Gas noch Atomkraft können als nachhaltig oder als Übergangsenergie (für die kohlenstofffreie Energieversorgung und den allgemeinen Umstieg auf erneuerbare Energien) im Kampf gegen den Klimawandel bezeichnet werden. Dies ist nicht wissenschaftlich, sondern das Ergebnis von politischem Lobbyismus. Einige Länder (zumindest Luxemburg und Österreich, vielleicht bald auch Deutschland…) werden zusammen mit Greenpeace rechtliche Schritte einleiten. Investitionen müssen in erneuerbare Energien, Energieeinsparungen, Verbindungen zwischen komplementären Gebieten, Speichersysteme fließen, und zwar nicht nur in Batterien, sondern auch durch Pumpen wie im Belgischen Coo oder durch Schwerkraft (z. B. Gewichte, die man bei Bedarf hoch- und runterzieht).

Derzeit orientiert sich die belgische Regierung also an der Verlängerung von T3 und D4, und das können wir nicht akzeptieren.

Was ist nun passiert?

Der vor 20 Jahren verabschiedete Ausstiegsplan wurde von einigen Regierungen sabotiert, die den Energiewandel nicht vorbereitet haben (um uns vor vollendete Tatsachen zu stellen).

Die derzeitige Regierung hatte einen Plan für den vollständigen Ausstieg vorgesehen, der einen schrittweisen Übergang zu erneuerbaren Energien beinhaltet und der die Versorgungssicherheit gewährleistet, das heiBt eines der wichtigsten Kriterien, um den vollständigen Ausstieg zu vollziehen. Dieser Plan ist immer noch anwendbar, aber angesichts des internationalen Kontexts, der insbesondere eine mögliche Verknappung fossiler Brennstoffe beinhaltet, sind die Minister den inakzeptablen politischen Kompromiss einer Verlängerung eingegangen, den sie mit der Sorge um die Energieunabhängigkeit und die Energiepreise begründen.

Für uns ist das ein großer Fehler, denn diese Verlängerung hat ihren Preis und wird Zeit in Anspruch nehmen und Ressourcen verbrauchen, die sofort in grüne Lösungen investiert werden sollten! Übrigens hängen das Uran und die Kernbrennstoffe, die wir derzeit verwenden, zu 40% von russischen Unternehmen ab! Wir können weder die Sicherheit noch die Zuverlässigkeit der beiden Reaktoren in der Zukunft garantieren, wie uns der derzeitige traurige Zustand des französischen Atomparks zeigt.

Atomkraft bleibt gefährlich, und es gibt keine sichere und saubere Lösung für die langfristige Abfallentsorgung. Es gibt ein Projekt, das darauf abzielt, in Tihange ein Gebäude für die Trockenlagerung von radioaktiven Abfällen zu errichten. Dies ist vielleicht die am wenigsten schlechte Lösung, aber sie ist in einem so dicht besiedelten Gebiet nicht akzeptabel und außerdem liegt sie in direkter Linie zu einer Landebahn des Lütticher Flughafens.

Im Moment sind die Verhandlungen mit dem Atomenergieproduzenten Engie also noch blockiert, dieses Unternehmen übt Druck aus und möchte die belgische Regierung für die Nachrüstung bezahlen lassen und den belgischen Staat in eine gemeinsame Verwaltung der verlängerten Reaktoren einbeziehen!

Wir bezweifeln, dass es vor September eine Entscheidung geben wird.

Einziger Lichtblick an diesem 7. Juli:
Die Kammer verabschiedete in der Plenarsitzung einstimmig den Gesetzentwurf über Rückstellungen für die Stilllegung von Atomkraftwerken und die Entsorgung von abgebrannten Brennelementen. Der Text bestätigt mehrere Prinzipien, darunter das Verursacherprinzip. « Es soll sicherstellen, dass der Kernkraftwerkbetreiber und nicht der Steuerzahler die künftigen Kosten für die Stilllegung von Kernkraftwerken und die Entsorgung abgebrannter Brennelemente trägt. »

Dies wird natürlich einen Einfluss auf die laufenden Verhandlungen haben!

Welche Szenarien sind möglich?

– Scheitern der Verhandlungen mit ENGIE und vollständige Abschaltung im Jahr 2025.
– Einigung mit ENGIE und Wiederanfahren im Jahr 2027 nach einer vorübergehenden vollständigen Abschaltung (die uns als durchaus möglich angekündigt wird), was ziemlich absurd ist.
– Der Sturz der Regierung und die Ankunft neuer Pro-Atom-Minister vom Typ MR-NVA…(Liberale und rechtsgerichtete flämische Nationalisten).

Wir wissen bereits, dass Atomkraftwerke teuer sind, dass sie die Umwelt von der Erzgewinnung bis zu den nicht zu bewältigenden Abfällen verschmutzen, dass sie wirklich nicht kohlenstoffarm sind, weiter dass ein schwerer Unfall durchaus möglich ist, zuletzt dass die zivile Atomkraft mit der militärischen Atomkraft verbunden ist und zur Verbreitung von Atomwaffen führt…

Fin du Nucléaire fordert daher die Abschaltung aller belgischen Reaktoren, da man auf sie verzichten kann, wenn die Energiewende ernsthaft betrieben wird, und wir fordern auch die Einstellung aller neuen Atomprojekte in den Nachbarländern, insbesondere in den Niederlanden!

Wir protestieren gegen die Bremsen/Hemmungen, die die Pro-Atom-Lobby dem vollständigen Atomausstieg in Belgien in den Weg stellt, und weisen auf die vielen Probleme und Gefahren hin, die nach wie vor bestehen, vom Atommüll bis hin zu den verschiedenen noch aktiven Atomanlagen, und betonen auch die Abhängigkeit unserer Reaktoren von Uran, das von ausländischen, insbesondere russischen Firmen geliefert wird.

Wir wollen auch ein klares Zeichen gegen die derzeitigen Versuche setzen, die Atomenergie wieder salonfähig machen wollen, einschließlich kleiner SMRs, die genauso viel oder sogar mehr Abfall produzieren als große Reaktoren und weitere Probleme aufwerfen.

Diese Investitionen würden Ressourcen abziehen, die kurzfristig massiv in erneuerbare Energien und Energieeinsparungen, Energieeffizienz, Energiespeicherung, Optimierung und Modernisierung der Verteilungsnetze und Recycling aller beteiligten Materialien investiert werden müssen.

All dies bedeutet sicherlich auch, dass wir unseren Lebensstil und unsere Konsumgewohnheiten in Frage stellen müssen!

ENGLISH

Fin du Nucléaire celebrates, together with our European friends, the upcoming closure of the last three German reactors and that of 5 of our Belgian reactors, including the very cracked Tihange 2 and Doel 3, which brought 50,000 people from the surrounding countries to participate in the human chain in 2017, whose first link started from Tihange!

We learn these days of the adoption of a « European Green Taxonomy » giving a green label to gas and nuclear: this is a very bad signal, because neither gas nor nuclear can be qualified as sustainable or as transitional energy towards zero carbon and the generalized switch to renewable energies in the fight against climate change. There is nothing scientific about this, it is the result of political lobbying. Some countries (at least Luxembourg and Austria, maybe soon Germany…), as well as Greenpeace, will take legal action. Investments must be directed towards renewable energies, energy savings, interconnections between complementary zones, storage systems, and not only on batteries, but also by pumping as in Coo or by gravity (e.g. weights that can be raised and lowered as needed).

The Belgian government is currently moving towards the extension of T3 and D4 and we cannot accept this. What has happened? The exit plan voted 20 years ago has been sabotaged by some governments that did not prepare the energy transition (in order to present us with a fait accompli.)

The current government had foreseen a total exit plan, involving a gradual transition to renewable energy, which guarantees security of supply, one of the most important criteria for achieving total exit. This plan is still applicable, but given the international context, including a possible shortage of fossil fuels, the ministers have made the unacceptable political compromise of prolonging it, which they justify by the concern for energy independence and the price of energy.

For us, this is a serious mistake. This extension has a price and will take time, and will use resources to be invested immediately in green solutions! Besides, the uranium and nuclear fuels we currently use are 40% dependent on Russian companies! We cannot guarantee the safety and reliability of the two reactors in the future, as the current sad state of the French nuclear fleet shows.

Nuclear power remains dangerous, there is no safe and clean solution for the long-term management of waste. There is a project to house a dry storage building for radioactive waste in Tihange, which is perhaps the least bad solution, but it is unacceptable in such a populated area and, moreover, it is located in the direct line of a runway of the Liege airport.

For the moment the negotiations with the nuclear power producer Engie are still blocked, this company is putting pressure and would like to make the Belgian government pay for the upgrade, and involve the Belgian State in a common management of the extended reactors!

We doubt there will be a decision before September!

The only positive point on July 7: the Chamber of Deputies unanimously adopted in plenary session the bill on provisions for the decommissioning of nuclear power plants and the management of spent fuel. The text endorses several principles, including that of the polluter pays. « It aims to ensure that it is the nuclear operator, and not the taxpayer, who will bear the future costs of decommissioning nuclear power plants and managing spent fuel. This will obviously have an influence on the current negotiations!

What are the possible scenarios?

– failure of the negotiations with Engie and total closure in 2025
– agreement with ENGIE and restart in 2027 after a temporary total shutdown (which we are told is quite possible), which is quite absurd.
– the fall of the government and the arrival of new pro-nuclear ministers like MR-NVA… (Flemish right-wing liberals and nationalists)

We already know that nuclear power is expensive, polluting from the extraction of the ore to the unmanageable waste, that it is not really « low carbon », that serious accidents are quite possible, that civil nuclear power is linked to military nuclear power and leads to nuclear proliferation…

Fin du Nucléaire therefore demands the shutdown of all Belgian reactors, because it is possible to do without them if the energy transition is carried out seriously, and we also demand the shutdown of all new nuclear projects in neighboring countries, especially in the Netherlands!

We protest against the obstacles put in the way of a total nuclear phase-out in Belgium by the pro-nuclear lobby, and draw attention to the many problems and dangers that remain, from nuclear waste to the various nuclear power plants still in operation, underlining also the dependence of our reactors on uranium supplied by foreign companies, notably Russian.

We also want to give a clear signal against current attempts to make nuclear energy acceptable again. This includes small modular reactors (SMRs), which produce as much or more waste than large reactors and pose other problems.

These investments would divert resources that should be massively invested in the short term in renewable energies and energy saving, energy sobriety, storage, optimization and modernization of distribution networks, recycling of all materials involved.

All this certainly also implies a rethinking of our way of life and our way of consuming!

NEDERLANDS

Fin du Nucléaire viert samen met onze Europese vrienden de aanstaande sluiting van de laatste drie Duitse reactoren en de sluiting van 5 van onze Belgische reactoren, waaronder de zeer gekraakte Tihange 2 en Doel 3, die in 2017 50.000 mensen uit de omringende landen op de been brachten om deel te nemen aan de menselijke keten, waarvan de eerste schakel startte vanuit Tihange!

Dit is een zeer slecht signaal, omdat noch gas noch kernenergie als duurzaam of als overgangsenergie naar een koolstofvrije economie en de algemene omschakeling op hernieuwbare energiebronnen in de strijd tegen klimaatverandering kan worden aangemerkt. Hier is niets wetenschappelijks aan, het is het resultaat van politiek lobbyen. Sommige landen (in ieder geval Luxemburg en Oostenrijk, misschien binnenkort Duitsland…), alsmede Greenpeace, zullen juridische stappen ondernemen. Er moet worden geïnvesteerd in hernieuwbare energiebronnen, energiebesparing, interconnecties tussen complementaire zones, opslagsystemen, en niet alleen op batterijen, maar ook door pompen zoals in Coo of door zwaartekracht (bijvoorbeeld gewichten die naar behoefte worden opgetild en neergelaten).

De Belgische regering zet momenteel stappen in de richting van een uitbreiding van T3 en D4 en dat kunnen wij niet aanvaarden. Wat is er gebeurd? Het 20 jaar geleden goedgekeurde exitplan is gesaboteerd door bepaalde regeringen die de energietransitie niet hebben voorbereid (om ons voor een voldongen feit te stellen).

De huidige regering had voorzien in een plan voor een volledige uitstap, met een geleidelijke overgang naar hernieuwbare energiebronnen, waardoor de continuïteit van de voorziening, een van de belangrijkste criteria voor het bereiken van een volledige uitstap, wordt gewaarborgd. Dit plan is nog steeds van toepassing, maar gezien de internationale context, met inbegrip van een mogelijk tekort aan fossiele brandstoffen, hebben de ministers het onaanvaardbare politieke compromis gesloten om het te verlengen, hetgeen zij rechtvaardigen met de zorg om de onafhankelijkheid op energiegebied en de prijs van energie.

Dit is voor ons een ernstige vergissing, deze uitbreiding heeft een prijs en zal tijd vergen, en zal middelen gebruiken die onmiddellijk in groene oplossingen zouden moeten worden geïnvesteerd! Trouwens, het uranium en de nucleaire brandstoffen die wij momenteel gebruiken zijn voor 40% afhankelijk van Russische bedrijven! De veiligheid en betrouwbaarheid van de twee reactoren in de toekomst kunnen niet worden gegarandeerd, zoals de huidige bedroevende toestand van de Franse nucleaire vloot aantoont.

Kernenergie blijft gevaarlijk, er is geen veilige en schone oplossing voor het afvalbeheer op lange termijn. Er bestaat een project om in Tihange een gebouw voor de droge opslag van radioactief afval onder te brengen, wat misschien de minst slechte oplossing is, maar het is onaanvaardbaar in een dergelijk dichtbevolkt gebied en bovendien ligt het in de directe lijn van een landingsbaan van de luchthaven van Luik.

Momenteel zijn de onderhandelingen met de kernenergieproducent Engie nog steeds geblokkeerd, deze onderneming oefent druk uit en wil de Belgische regering laten opdraaien voor de modernisering, en de Belgische staat betrekken bij een gemeenschappelijk beheer van de uitgebreide reactoren!
Wij betwijfelen of er voor september een beslissing zal vallen!
Het enige positieve punt op 7 juli: de Kamer heeft in plenaire zitting met eenparigheid van stemmen het wetsontwerp aangenomen betreffende bepalingen voor de ontmanteling van kerncentrales en het beheer van verbruikte splijtstof. In de tekst worden verschillende beginselen onderschreven, waaronder het beginsel dat de vervuiler betaalt. « Het is de bedoeling ervoor te zorgen dat de toekomstige kosten van de ontmanteling van kerncentrales en het beheer van verbruikte splijtstof worden gedragen door de exploitant van de kerncentrales, en niet door de belastingbetaler. Dit zal uiteraard een invloed hebben op de lopende onderhandelingen!

Wat zijn de mogelijke scenario’s?

– de mislukking van de onderhandelingen met Engie en volledige sluiting in 2025
– een overeenkomst met ENGIE en in 2027 weer op te starten na een tijdelijke totale stillegging (wat, zo is ons verteld, heel goed mogelijk is), wat nogal absurd is.
– de val van de regering en de komst van nieuwe pro-nucleaire ministers van het type MR-NVA… (Vlaamse rechts-liberalen en nationalisten)

We weten al dat kernenergie duur is, vervuilend vanaf de ontginning/winning van het erts tot het onbeheersbare afval, dat ze niet echt « koolstofarm » is, dat ernstige ongelukken heel goed mogelijk zijn, dat civiele kernenergie verbonden is met militaire kernenergie en leidt tot nucleaire proliferatie…

Fin du Nucléaire roept daarom op tot het stilleggen van alle Belgische reactoren, want het kan zonder als de energietransitie serieus wordt uitgevoerd, en wij eisen ook het stilleggen van alle nieuwe nucleaire projecten in de buurlanden, vooral in Nederland!

Wij protesteren tegen de hindernissen die de pro-nucleaire lobby opwerpt tegen een totale uitfasering van kernenergie in België, en vestigen de aandacht op de vele problemen en gevaren die blijven bestaan, van kernafval tot de verschillende kerncentrales die nog in werking zijn, alsook de afhankelijkheid van onze reactoren van uranium dat door buitenlandse, vooral Russische, bedrijven wordt geleverd.

Wij willen ook een duidelijk signaal geven tegen de huidige pogingen om kernenergie weer aanvaardbaar te maken. Dit omvat kleine modulaire reactoren (SMR’s), die evenveel of meer afval produceren dan grote reactoren en andere problemen hebben.

Deze investeringen zouden middelen onttrekken die op korte termijn massaal zouden moeten worden geïnvesteerd in hernieuwbare energiebronnen en energiebesparing, energiezuinigheid, opslag, optimalisering en modernisering van distributienetwerken, recycling van alle betrokken materialen.

Dit alles impliceert zeker ook een heroverweging van onze levenswijze en onze manier van consumeren!



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Manifestation à Tihange et départ du grand tour cycliste anti-nucléaire 2022 !

Ce 9 juillet, près de 70 cyclistes se sont élancés de Tihange en direction de Liège !
Le groupe a suivi le Ravel le long de la Meuse, avec pour paysage des exemples du tissu industriel Wallon, dont plusieurs centrales électriques.
Arrivés à Liège, le groupe a traversé le parc de la Boverie et rejoint la place St Léonard où les attendaient la cuisine ambulante et un peu de repos assis dans l’herbe du parc.

Le lendemain, dimanche 10, voyage plus facile vers Maastricht le long des quais de halage, en passant par Lanaye et sa nouvelle écluse. A Visé, des activistes nous attendaient sur le lieu d’un ancien combat contre l’implantation d’une centrale électrique.
Après le repas, un peu de musique et quelques informations, et départ vers Aachen où des militants locaux nous attendaient pour entrer dans la ville en suivant un camion de 30 tonnes aux couleurs de « Stop-Tihange & Doel » !
Aachen, à 65 km à vol d’oiseau de Tihange, est certainement le lieu central de la résistance antinucléaire de la région !

Le tour continuera jusqu’à Gorleben, dans le nord de l’Allemagne !

Texte des interventions à Tihange :
Fin du Nucléaire (avec traduction EN, NL, DE)
Leo Maathuis, de Wise en Hollande
Marc Alexander, du mouvement du 13 Mars en Flandre

Textes en Allemand, avec de nombreuses photos :
Von Tihange nach Lüttich/Liège
Von Lüttich/Liège nach Aachen
Blog du tour
Rad Tour 2022

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Conférence sur la Sortie du Nucléaire


Devons-nous craindre un black-out ou une flambée des prix suite à la fermeture de nos réacteurs nucléaires ?
Ou en sommes-nous, combien de réacteurs seront fermés ?
Quelles seront les répercussions énergétiques et climatiques ?

N’hésitez-pas à venir nous poser vos questions à ce sujet !

Où : Centre Culturel d’Ans
Place des Anciens Combattants, 1
4432 Ans-Alleur

Quand : 16 juin 2022 à 19h30

Christian Steffens, ingénieur industriel, consultant indépendant en électricité et énergie
Philippe Looze, ingénieur physicien Ulg.


A l’initiative d’Ecolo-Ans – Contact : 0497 63 91

Avec la participation de Fin du nucléaire

Notes de la conférence du 16 juin 2022

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Tour à vélo antinucléaire Tihange→Aachen et au-delà

Réservez d’ores et déjà la date du samedi 9 juillet 2022 !

Manifestation antinucléaire internationale

À l’initiative de nos amis allemands, un « tour à vélo » de presque 2 semaines partira de Tihange, passera par Liège et continuera au-delà d’Aachen.

Il réunira des associations antinucléaires d’Allemagne, des Pays-Bas, de Flandre et de Wallonie pour réaffirmer la nécessité d’abandonner l’énergie nucléaire civile et militaire.

Pour la partie belge du circuit, rendez-vous à 11h le samedi 9 juillet 2022 à Tihange.

Venez en train (et vélo), en voiture ou en vélo !

Manifestation cycliste pour la sortie du nucléaire en Belgique et dans les pays voisins : nous demandons l’arrêt des réacteurs électronucléaires, et une gestion des déchets aussi sûre que possible.

FdN

Le nucléaire n’est une solution ni pour le climat ni pour notre indépendance énergétique, et le danger d’accident et de contamination ne peut être sous-estimé.

Programme

Samedi 9 juillet

11:00 – 11:30

Rassemblement à Tihange, près de la centrale, sur la dalle du port de Corphalie, à peu près en face du « Mr Bricolage », Quai de Compiègne, 69 à 4500 Huy. Détail en bas du document ¹.

11:30

Discours (Be, Nl, De)
Repas : prenez votre pique-nique !

13:00 Précises

Départ pour Liège (à peu près quatre heures).
Conseil aux cyclistes : pour votre sécurité, prenez votre « veste jaune fluo ».

18:00

Rassemblement et discours sur la Place St Léonard à Liège.

Dimanche 10 juillet

09:30 précises

Départ pour Maastricht (25 km, soit moins de 3 h) en Outremeuse, le long du Ravel ².
La piste cyclable est facile, au bord de la Meuse.
Conseil aux cyclistes : pour votre sécurité, prenez votre casque et votre « veste jaune fluo ».

13:00

Discours et déjeuner à Maastricht.

Après-midi

Départ pour Aix-la-Chapelle, discours à Aix-la-Chapelle dans la soirée.

La randonnée à vélo se poursuivra encore 12 jours de plus en Allemagne, en protestant devant divers sites énergétiques liés à l’atome et au charbon !

Les détails pratiques concernant les lieux seront publiés bientôt.

En suivant ces liens, vous avez accès aux plans détaillés du Ravel (piste cyclable) que nous suivrons de Tihange à Liège, puis de Liège à Maastricht

Invitation lancée par nos amis Hollandais (Wise)

Site de nos amis Allemands : Ausgestrahlt Anti-Atom-Radtour 2022

¹ L’entrée du site est l’entrée la plus proche de « Mr Bricolage », en face du garage Peugeot. En venant de Huy, vous verrez d’abord les boites aux lettres du 69 et Resto du RYCH (Royal Yacht Club de Huy).

Pour les liégeois, rdv à la Gare des Guillemins à 10h13 voie 9
le samedi 9 juillet.

Promotion Tickets Duo !
Prenez un ticket Vélo à 4€

A partir de la gare de Huy : prendre la piste cyclable le long de l’eau, s’y engager après le Pont de l’Europe (pas de passage piéton au pied du pont !).
Le trajet dure à peu près 15 minutes à vélo.

RCYH, boites à lettre 69 : ceci n’est pas la bonne entrée !


Sur la dalle du port de Corphalie, gérée par le RCYH, quelques centaines de mètres plus loin du N° 69 dans la direction de Liège, en face du garage Peugeot : notre zone réservée est à droite des pneus
!


² Départ Bd Saucy, au pied de la passerelle, le long de la piste cyclable du « Ravel ».

Plan général

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Sortie du Nucléaire : nous avons de nombreuses questions à toutes leurs réponses !

Ce blog sera tenu à jour en fonction de l’évolution de la situation !

Le point du 6 août 2022

Engie et le gouvernement ont négocié ces dernières semaines pour s’accorder sur le fait qu’ils vont continuer à négocier.

Il n’y a pas de vrai accord : le groupe français a évoqué “une lettre d’intention non engageante afin d’évaluer la faisabilité et les conditions d’une prolongation des deux unités nucléaires les plus récentes”. Ils se donnent jusqu’au 31 décembre 2022 pour définir les modalités pratiques de cette prolongation….10
Entre les dates de fermetures de Tihange 3 (1er septembre 2025) et Doel 4 (1er juillet 2025), et la remise en marche supposée en novembre 2026, nous vivrons donc la fermeture complète du nucléaire en Belgique…
En cas de rupture des négociations avec Engie, passer tout l’hiver 2026/2027 sans le nucléaire c’est possible selon la Creg, mais pour Elia, non, sauf avec une troisième centrale au gaz…

Pour ensuite remettre deux réacteurs en marche pour une décennie !? A ce jour, personne ne sait quel sera le contexte géopolitique en 2027 ni l’état de l’« indépendance énergétique » de la Belgique dans 5 ans….

Il est prévu une gestion commune de Tihange 3 et Doel 4 par Engie et l’État Belge, Engie restant le seul exploitant. Mais l’État et l’énergéticien verseront les deux réacteurs dans une nouvelle société dont chaque partie détiendra 50 % du capital. Une nationalisation partielle, où Engie et l’État belge partageront les coûts et les bénéfices d’exploitation.

Doel 4 et Tihange 3, selon Engie pourraient être prêts dès novembre 2026 (si tout va bien), ce qui économiserait une centrale au gaz supplémentaire prévue dans le CRM… Or Engie nous avait pourtant dit qu’il fallait 5 ans pour planifier tout ça…

Un point inacceptable : le plafonnement du montant des provisions nucléaires pour tous les réacteurs Belges. D’ici la fin de l’année, le montant maximal du coût de gestion des déchets et du démantèlement des réacteurs nucléaires devra être fixé. Ainsi, Engie sera assuré de ne pas débourser davantage que ce plafond pour financer le traitement des déchets nucléaires. Ce plafond devrait être fixé pour la fin de l’année ce qui est peu réaliste, il faudra décider ce que l’on va en faire et combien ça va coûter à très long terme…Et ceci entre en contradiction avec le timing du débat national sur les déchets nucléaires prévu jusqu’en 2024…
Malgré le vote du principe « pollueur-payeur », il y a un très gros risque, à cause de ce plafonnement, que le contribuable Belge participe aux frais de gestion des déchets nucléaires de toute la filière, et pas seulement des deux derniers réacteurs impliqués dans le nouvelle structure de nationalisation partielle…

Lors des négociations, Engie acceptera-il le plafond de 40 milliards € ?
Que se passerait-il si Engie met en faillite Electrabel (la société légalement responsable)?
Qui va prendre en charge le coût du démantèlement et des déchets des deux réacteurs prolongés, est-ce bien moitié-moitié entre l’État et Engie !? !?

Quid du projet (en cours, mais séparé, et pour le moment à l’arrêt) de taxation des surprofits du secteur de l’énergie; si Engie ne l’accepte pas, peut-elle arrêter les négociations ?

Rappelons qu’en cas d’accident, il n’y a pas vraiment d’assurance, et les frais astronomiques seront à charge du contribuable Belge.

Notons aussi quel la Belgique a des échanges d’électricité avec l’Allemagne, qui va certainement diminuer la production de ses centrales au gaz, et avec la France, dont le parc nucléaire est en sous-production, et ne pourra pas compter sur des importation de ces deux pays; idéalement elle devrait pouvoir leur fournir de l’énergie…

Confirmation de la fermeture des deux premières centrales11 :
Doel 3 le 1er octobre 2022
Tihange 2 le 1er février 2023

Le nucléaire n’est pas une technologie verte, mais une technologie du passé !
Fermeture de tous les réacteurs le plus tôt possible, pas de prolongation, pas de plafonnement des provisions nucléaires !

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Un vote historique a eu lieu en Commission Énergie du parlement Belge le 21 juin, spécifiant qu’Engie Electrabel sera le seul à payer le démantèlement et la gestion des déchets nucléaires. Le projet de loi déposé veut sécuriser les provisions nucléaires destinées à couvrir les couts du démantèlement que le groupe est soupçonné de détourner, sous forme de prêts, vers la maison mère en France, grâce à un trop grande tolérance du gouvernement précédent. Si le projet est voté en séance plénière au parlement, il consacrera le principe du pollueur-payeur, et les travaux futurs (41 milliards d’Euros), seront à la charge d’Engie. Ceci va évidemment avoir une influence sur les négociations en cours, qui semblent bloquées. Cette loi pourrait être contournée par Engie si, lors des négociations, le cout des déchets est plafonné, rejetant les couts sur la collectivité.

La négociation avec Engie est confidentielle, mais semble très difficile, Engie, étant en position de force, semble demander beaucoup de compensations financières. Engie met la pression et « propose » que la Belgique participe aux frais (et aux bénéfices disent-ils !?) du nucléaire, mais surtout aux frais de prolongation et du futur démantèlement et des déchets générés par la prolongation des deux réacteurs. Et certains craignent qu’ils ne refilent à la Belgique l’ardoise de plus 40 milliards du démantèlement de l’ensemble des installations nucléaires en Belgique et de la gestion de leurs déchets…
Les décisions sont encore reportées… jusqu’après septembre 2022 ! ?
Et, le gouvernement, qui a d’autres soucis en plus de celui-ci, pourrait bien aussi tomber dans les mois qui viennent…

Plus le temps passe, plus il sera difficile de tenir les délais. Heureusement, en cas d’échec, le plan A est prêt à être mis en œuvre en 2025.
Engie précise le 18/05/2022 que les réacteurs prolongés ne seront pas opérationnels avant 2027, et seront vraisemblablement à l’arrêt entre 2025 et 2027 pour les travaux d’adaptation.
N’oublions pas que les Allemands, dans une situation similaire, ont renoncé à l’annulation de la fermeture de leurs deniers réacteurs nucléaires, parce que l’opération serait contreproductive, notamment financièrement et les engagerait pour 10 ans. De plus certaines utilisations du gaz notamment pour le chauffage ne peuvent être rapidement être remplies par l’électricité. Le compromis regrettable de prolonger des centrales à charbon ne demande pas vraiment d’investissement et, espérons le sera réversible rapidement.

Le gouvernement Allemand vient d’ailleurs de se prononcer contre l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie énergétique Européenne.

Dans l’état actuel de la législation, les deux réacteurs ne peuvent être maintenus en fonction après leurs 40 ans, sans prolongation légale et mise à niveau technique approuvée par l’AFCN.
– On apprend aussi que Engie Electrabel rapatrie des capitaux en France, soit 1.2 milliards….
Pour les mettre à l’abri de l’État Belge ?
La ministre voudrait taxer les surprofits d’Engie, mais le gouvernement Michel (MR) a signé des clauses trop favorables à l’industrie nucléaire….Et la la Banque Nationale, consultée, émet des doutes sur l’aide qu’elle pourrait apporter…
– G.L. Bouchez (MR) propose de prolonger 5 réacteurs, et de renoncer aux centrales à gaz. Rappelons l’incohérence du même parti qui il n’y a pas longtemps, acceptait la fermeture totale et proposait 9 centrales au gaz ! Le changement de contexte géopolitique n’explique pas cet acharnement pronucléaire….
– D’autant plus que beaucoup de politiciens semblent ignorer que l’uranium dans nos réacteurs est dépendant à 40 % de la Russie, directement, pour la fabrication de combustibles enrichis, ou indirectement, vu qu’une partie du minerai d’uranium provient du Kazakhstan, un approvisionnement contrôlé par des sociétés Russes.
Qui parle d’indépendance énergétique ?

Nous insistons sur le dangers des réacteurs prolongés et du problème de l’accumulation des déchets !

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En date du 18 mars 2022, en matière de sécurité d’approvisionnement électrique, le gouvernement belge a opté pour le « Plan B amélioré ». Il a opté pour la prolongation des deux réacteurs Doel 4 et Tihange 3 au delà de 2025, mais il prévoit aussi deux centrales au gaz.1
D’un côté, Engie prétend que la mise à niveau prendra 5 ans2 ; de l’autre, l’AFCN dit que la mise à niveau des réacteurs pourra être opérationnelle dès 2025. Qui croire ?

FdN remarque qu’en acceptant la prolongation des deux réacteurs, les ministres semblent plus motivés par l’indépendance énergétique que par la sécurité nucléaire. Alors que le nucléaire n’est pas le meilleur moyen d’assurer notre indépendance énergétique ni de lutter contre le dérèglement climatique10, nous devrions donc accepter de vivre avec la menace toujours possible d’un accident nucléaire dans ces réacteurs vieillissants, comme une arme braquée sur nous, qui plus est dans une zone densément peuplée, et contribuer à l’accumulation de déchets dont on ne sait que faire. C’est pourquoi FdN s’oppose à la prolongation de ces deux centrales et continuera à manifester pour leur fermeture, et contre le soi-disant « nouveau nucléaire du futur » !

Notons que l’Allemagne, confrontée à la même question dans un contexte énergétique similaire, vient de décider de renoncer à la prolongation de ses deux derniers réacteurs nucléaires, qui fermeront donc cette année. S’ils peuvent le faire, pourquoi pas nous ?
Mais il est important de souligner que le gouvernement belge a décidé d’augmenter le renouvelable, car c’est le meilleur moyen de diminuer la dépendance aux énergies fossiles et de se passer du nucléaire.

Il reste beaucoup de questions et certaines réponses doivent être confirmées :!

FdN :Combien de milliards coûteront les mises à niveau de Doel 4 et Tihange 3 ?
Qui paiera cette note ?

R. Cela fait partie de la négociation avec Engie, les deux ministres-négociateurs ne veulent pas dévoiler les détails. Mais le coût serait d’à peu près 1.6 milliard d’euros, soit 160€ par habitant, donc au moins 320€ par famille… .
Engie doit réorganiser ses équipes et ressources, pour préparer la prolongation et, en même temps, commencer les démantèlements des réacteurs déclassés.3

FdN : Va-t-on puiser dans les ressources prévues pour le démantèlement et la gestion des déchets ?

R. En principe, non, l’exploitant reste responsable du démantèlement et de la gestion des déchets pour les 7 réacteurs, les provisions nucléaires devraient être conservées.
La ministre Van der Straeten vient de déposer un projet de loi visant à s’assurer qu’Electrabel payera la facture des déchets nucléaires et du démantèlement. Ce n’est pas lié à la prolongation des deux réacteurs, mais cela ne va pas faciliter le dialogue entre l’État Belge et Engie-Electrabel lors des négociations en cours… (La Libre Belgique 10/05/2022)

FdN : Prolonger les deux réacteurs D4 et T3 nécessitera donc un changement de la loi organisant la fermeture de tous les réacteurs en 2025, pour autoriser la prolongation de deux réacteurs. Quand sera voté cette modification de la loi de sortie du nucléaire ?

R. C’était prévu pour fin Mars, début Avril !? Les dates finales, fixées dans la loi de fermeture, vont être révisées, et décalées de 10 ans, soit, pour Tihange 3 le 1er septembre 2035 et pour Doel 4 le 1er juillet 2035. La seule modification concernera ces deux dates. La loi continuera à interdire la construction de nouvelles centrales. Cette loi n’empêchera toutefois pas la recherche des « solutions du nucléaire du futur » (SMR, « petits réacteurs modulaires »), auxquels FdN marque son opposition. Et nous apprenons que le dernier rapport du GIEC (p.51) montre qu’à investissement égal, le solaire et l’éolien économisent 4 fois plus de CO2 que les réacteurs électro-nucléaires! 10

FdN : Si le CRM4 fonctionne pendant la période d’arrêt en 2025/2026 , cela prouve qu’on pouvait arrêter tous les réacteurs, alors, pourquoi remettre Doel 4 et Tihange 3 et en marche en 2026-2027 ?

R. Selon la ministre, « parce qu’il y a la guerre en Ukraine et qu’on prend conscience de l’ampleur de notre dépendance aux énergies fossiles – gaz, pétrole et uranium. Raison pour laquelle il faut encore plus diversifier notre approvisionnement ».

Pour FdN cette réponse est insatisfaisante : si nous pouvons nous passer des réacteurs en 2025 et 2026, et si, en pus les renouvelables montent en puissance, il est absurde d’en redémarrer deux en 2027 et les garder dans les années qui suivent !

FdN : Y aura-t-il de nouvelles négociations avec l’Europe pour redéfinir un programme CRM adapté ? Combien de temps prendront ces négociations ?

R : À première vue, le CRM du « plan A » resterait d’application. Nous ne savons pas ce qu’en pense l’Europe : ce CRM a été prévu et approuvé pour la fermeture de toutes les 7 centrales, et non pas 5.

FdN : D’où proviendra l’uranium enrichi pour les réacteurs qui seraient prolongés ? Dans les réacteurs actuels, 25% de l’uranium enrichi est Russe et 40% du minerai dépend de sociétés Russes, notamment via le Kazakhstan… La fabrication des combustibles risque de prendre du temps, quel sera le fournisseur ?

R. : La Ministre Tine Van der Straeten n’en dit rien.

FdN : Dans le cas où les réacteurs prolongés seraient indisponibles avant l’été 2025, la solution temporaire prendra-t-elle la forme d’une consommation de gaz accrue au-delà des appoints prévus dans le nouveau programme CRM ? Combien de temps les réacteurs resteront-ils indisponibles ?

R. « On s’attend à ce que les deux réacteurs soient quand même éteints lors de leur quarantième anniversaire en 2025, avant d’être rallumés fin 2026 (c’est ce qu’espère le gouvernement) voire courant 2027, et c’est ce que laisse entendre l’exploitant du parc nucléaire belge, Engie-Electrabel. » 6

S’ils sont indisponibles fin 2025 et en 2026, le CRM (Mécanisme de Rémunération de Capacité)4 devrait être d’application comme prévu dans le plan A !
Il semble qu’on s’oriente vers ce scénario (18/05/2022).

FdN : Quand va avoir lieu l’enquête d’impact environnemental dans un rayon de 1000 km autour de Doel et Tihange ? Combien de temps prendra cette enquête ?

R. : La consultation publique transfrontalière et l’étude d’incidence prendront au moins deux mois pour chaque réacteur.

FdN : Cette enquête sera-t-elle uniquement consultative ?

R. Très probablement…

FdN : Y aura-t-il des voies de recours juridiques, d’une part pour les acteurs belges et d’autre part pour les régions frontalières ?

R. : Engie le craint, mais nous ne savons pas ce qui est juridiquement possible.

FdN : En 2025, les deux réacteurs de D4 et T3 auront atteint leurs 40 années de durée de vie légale prévue. Un arrêté royal de 2011 7 dit que les révisions périodiques ont lieu tous les dix ans, et pas plus. Elles ne peuvent donc plus fournir de l’électricité après 40 ans sans révision, et pas non plus avant la fin des travaux de mise à niveau requis, qui remplacent une révision périodique. L’AFCN trouvera-t-elle un moyen de contourner ces obstacles sans augmenter l’insécurité ?

R. L’AFCN propose de faire d’abord les travaux qui impactent le plus la sécurité, et de reporter les travaux moins lourds et n’impactant pas la sécurité. Donc l’arrêté royal7 sera modifié « pour établir une distinction entre les « travaux correctifs » qui devront absolument être réalisés avant que l’Agence fédérale de contrôle nucléaire n’accorde le renouvellement de l’autorisation d’exploitation, et les « actions d’amélioration », qui devront être mises en œuvre au plus tard trois ans après le premier redémarrage de la nouvelle période d’exploitation »6.

FdN : Comment stabiliser le prix de l’énergie en général (gaz, électricité…) ?

R : Ce qui permettra de ne plus dépendre du prix du gaz et autres énergies fossiles, ce sont d’abord les économies d’énergie, l’isolation de nos maisons, et ensuite, la généralisation des énergies renouvelables.

FdN. : Monsieur le Ministre Gilkinet rappelle que le nucléaire n’est pas une énergie rapidement pilotable. Pour apporter de la flexibilité à notre approvisionnement électrique, qui va investir dans le stockage nécessaire ? Le gaz suffira-t-il pour assurer la flexibilité ?

M. Georges Gilkinet dit en effet que « Engie devra se débrouiller pour que Doel 4 et Tihange 3 n’empêchent pas les énergies renouvelables de produire. C’est un nouveau paradigme, un renversement de la charge de la preuve”. Donc est-il possible, techniquement, de diminuer la production nucléaire quand les conditions météo seront favorables à l’éolien et au photovoltaïque et lorsque les centrales au gaz sont à l’arrêt ?

R: Depuis longtemps, les Allemands ont résolu le problème : la priorité est à la production renouvelable.Pour le ministre, Le secteur nucléaire devra être seulement l’appoint : “Les réacteurs devront être flexibles, explique le Ministre Georges Gilkinet. Par exemple, en stockant l’électricité quand la production est supérieure à la demande.”
Pour Fdn, ces deux réacteurs ne peuvent pas être rendu plus flexibles9, et les solutions de stockage doivent de toute façon être développées d’urgence !






Notes de la conférence du 16 juin 2022

(1) https://www.premier.be/fr/prolongation-de-la-duree-de-vie-des-centrales-doel-4-et-tihange-3 . Le gouvernement n’augmentera pas le nombre de centrales à gaz après 2026, se limitant aux deux qui sont actuellement prévues, selon La Libre Belgique du 2 avril 2022.
Pour la ministre, les deux centrales au gaz et un CRM4 fonctionnel sont nécessaires également si les négociations avec Engie capotent et que le plan A revient complètement d’application.
À ce jour, les propositions de modification de la loi annoncées pour fin mars 2022 n’ont toujours pas encore été ni proposées ni votées !?

(2) D’après Engie, la prolongation des deux centrales nucléaires ne sera pas prête avant 2027

(3) Le Soir – 21 mars 2022 – pg 10-11. « On a décidé de faire plus de renouvelable, c’est ça qui est important pour moi. » Tine Van der Straeten.

(4) Mécanisme de rémunération de la capacité (MRC/CRM) ce mécanisme apportera un soutien, au moyen d’enchères annuelles, aux unités qui peuvent fournir ou économiser de l’électricité à partir de 2025. Toutes les technologies possibles de production, de stockage ou de gestion de la demande d’électricité peuvent participer. De l’aide est apportée aux investissements, et sera remboursée plus tard si les bénéfices dépassent un certain niveau.
https://economie.fgov.be/fr/themes/energie/securite-dapprovisionnement/mecanisme-de-remuneration-de

(5) EDF parle d’une production pour 2022 inférieure de 20 % aux objectifs initiaux et prévoit d’importer de l’énergie électrique. Les incidents détectés dans de nombreux réacteurs nucléaires français risquent de se reproduire dans les mois et années qui viennent.

(6) « Le Soir » 2 Avril 2022 p8 « La prolongation du nucléaire entame son long parcours
du combattant »

(7) L’arrêté royal du 30 novembre 2011 portant prescriptions de sûreté des installations nucléaires. L’avant-projet de loi relatif à la prolongation de la centrales Doel 4 et de Tihange 3 sera très prochainement soumis à l’approbation du Conseil des ministres, tout comme le projet d’arrêté royal modifiant l’arrêté royal du 30 novembre 2011 portant prescriptions de sûreté des installations nucléaires.

(8) Programme initialement prévu :
https://afcn.fgov.be/fr/dossiers/centrales-nucleaires-en-belgique/cessation-des-activites-et-demantelement-des-centrales
https://economie.fgov.be/fr/themes/energie/sources-denergie/nucleaire/base-legale-de-la-sortie-du

(9) Le nombre de cycles de diminution à 50% est limité à 30 fois sur un cycle de 18 mois suivant le directeur d’Engie. LLB 29 mars 2022

(10) L’uranium est une ressource non-locale, et épuisable. Nos réacteurs sont chargés de 25% d’uranium enrichi venant de Russie, et dont le minerai vient partiellement du Kazakhstan.
Le dernier rapport du GIEC (p.51) montre qu’à investissement égal, le solaire et l’éolien économisent 4 fois plus de CO2 que les réacteurs électro-nucléaires! Notons que cette évaluation essaye de tenir compte du coût de la gestion des déchets, qui seront inévitables, y compris dans le cas des futurs SMR. Pour les détails, voir le décryptage par Libération.

(10)
Le Soir 23/07/2022 p.4 Laurent Lambrecht « Les vraies négociations sur le nucléaire vont commencer »
Le Soir 23/07/2022 p.1
Le Soir 23/07/2022 p.4-5 Bernard Padoan « La Vivaldi a négocié avec Engie… pour le convaincre de continuer à négocier »
La Libre Belgique 23/07/2022 p.56 « De grosses concessions à Engie »

(11) Zuhal Demir (N-VA) avait demandé ce 14/07/2022 au fédéral de prolonger les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 de deux mois cet hiver. Ceci n’a pas été accepté, et Engie a confirmé que cette demande est techniquement irréalisable, en particulier par faute de combustible.
https://www.rtbf.be/article/engie-sur-son-refus-de-prolonger-les-reacteurs-doel-3-et-tihange-2-nous-navons-pas-recommande-de-combustible-11032264

https://afcn.fgov.be/fr/dossiers/centrales-nucleaires-en-belgique/cessation-des-activites-et-demantelement-des-centrales

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